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Larmes

Larme de joie, Déroule, comme un ruban, sa soie, Pour une foi, pour un toit, pour une voix. Larme de chagrin, Lacère la joue à l’aube d’un triste matin, Pour un funeste destin, un malandrin, un coquin. Larme de joie ou bien de chagrin Fontaine d’argent, puits sans fond, C’est une perle d’or, une bille […]

Ecrit par Arnaud JOMAIN – le lundi 20 novembre 2017 à 14H42

Larme de joie,
Déroule, comme un ruban, sa soie,
Pour une foi, pour un toit, pour une voix.
Larme de chagrin,
Lacère la joue à l’aube d’un triste matin,
Pour un funeste destin, un malandrin, un coquin.
Larme de joie ou bien de chagrin
Fontaine d’argent, puits sans fond,
C’est une perle d’or, une bille de plomb
Qui roule sur les joues blêmes d’une nuit sans fin
Ou sur un visage, éblouissant de bonheur, au petit matin.
Larmes fleurs, larmes épines.
Cris du coeur ou souffrances intimes.
Un torrent de larmes 
Peut nous emporter,
Par delà les lames,
Sans pour autant nous disculper.
Le torrent se veut gai ruisseau,
Lorsque le Monde devient beau,
Empli du chant du joyeux passereau.
Ami, entends-tu le bel oiseau?
Pour autant, larme à l’oeil,
N’est jamais acte gratuit.
Si elle ponctue un deuil,
Elle souligne aussi, le plaisir fortuit.
Joies et deuils se paient, c’est vrai,
Au prix fort d’une note sans frais.
Pas de barèmes, d’étalon, ni de cotations.
Pas de bourses, ni d’intérêts pour nos émotions,
Nous payons « cash »,
Héros ou lâches,
Nos grandes peines,
Nos immenses joies,
Nos petites haines,
Nos furtifs émois.
Larme, 
Absolu, triste ou gai, de nos âmes,
Tu es le Canon, que chantent nos coeurs,
Le Panthéon de nos douleurs.
Larme du crocodile qui se pâme
Devant la gazelle sans frayeur.
Larme de fond
Qui submerge nos tréfonds,
Comme un raz de marée
Effaçant d’une vague, la jetée.
Larme au pied,
Car il faut bien qu’elle touche,
Un jour, ce qui nous fait cheminer
Sur les sentiers de nos destinées,
Même si elle est notre dernière cartouche.
Elles courent, furtives, mais résolues
Les larmes du valeureux Poilu
Sur le Chemin des Dames,
Dans la tranchée aux mille drames.
Elles glissent, ténues, retenues
Les larmes de la biche vaincue,
Qui entend, au loin, du cerf, le brame.
Elles dévalent, torrent rougeoyant
Comme lave de volcans,
Les larmes de sang
De la maman
Sur le linceul de son enfant.
Larme bulle,
Qui pétille, joyeuse étincelle dorée,
Sur nos joues comme Champagne rosé
Sous les feux d’artifice de Juillet,
Dans nos yeux, illuminés.
Ah! Larme fatale,
Nos coeurs, tu dévoiles,
Nos âmes, tu enflammes,
Absinthe de nos joies
Vitriol de nos drames.
Les pieds dans l’ACHERON*                  
Des sinistres démons.
Le coeur au Paradis d’Eve,
Larme, tu es fleur ou glaive.
A toi, des sentes buissonnières de mon sinueux destin,
Je dédie ces mots semés sur mon aventureux chemin.

 *Fleuve mythique de l’Enfer dédié au chagrin. 

 

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