Il s’avance à la barre vêtu d’un simple short de plage kaki et d’un tee-shirt bleu marine et s’exprime en ânonnant.
Le président rappelle que le jeune homme est connu pour avoir fabriqué un cocktail Molotov lancé sur un fast-food du Port. Il aurait appris la recette de l’explosif artisanal sur internet. C’est ce que le prévenu aurait déclaré lors de sa première garde à vue.
Lors de sa seconde audition, il ne reconnait pas les faits et explique avoir été payé pour procéder à la mise à feu. « J’étais chez moi au moment des faits. J’étais malade », indique-t-il tout en se contredisant.
Il est également poursuivi pour des menaces aux policiers qui sont intervenus au cours de la procédure.
Entreprise d’auto-destruction
Déjà connu de la justice, le Portois a six mentions à son casier judiciaire dont des violences avec arme qui lui ont valu une période d’incarcération et un bracelet électronique porté à sa sortie de détention, en mai 2021.
Plusieurs mois de sursis pèsent sur la tête de l’incendiaire « très inscrit dans une entreprise d’auto-destruction », estime le juge d’application des peines qui suggère, en cas de condamnation, la révocation totale de ce sursis.
Par ailleurs, il aurait selon les experts « une fascination pour le feu ».
Son avocat, Me Henri Moselle, demande au tribunal d’ordonner un supplément d’informations.
Le parquet n’estime pas nécessaire qu’une enquête reprenne et sollicite le maintien en détention de l’incendiaire présumé du fait de son passé judiciaire.
Après avoir écouté les différents arguments, le tribunal décide de maintenir Yasser O. en détention comme requis par le parquet, mais ordonne, par ailleurs, un supplément d’informations comme demandé par la défense. « Il est important d’identifier vos interlocuteurs téléphoniques pendant les faits », détaille le président de l’audience.
La mère du prévenu sera également entendue. Elle soutient que son fils était bien à la maison le jour des faits.