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Conflit de voisinage : Nunchaku, laisse de chien et coup de genou

Si les relations de voisinage sont parfois compliquées, elles peuvent souvent se régler avec la bonne volonté de chacun. Ce ne fut pas le cas le 14 mai dernier à la Possession puisque trois personnes ont fini devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis pour violences réciproques. Les protagonistes, fortement alcoolisés, se sont crus dans un film de kung-fu.

Ecrit par 1167938 – le vendredi 26 mai 2023 à 09H42

Trois personnes, deux adultes et un très jeune adulte, déboulent calmement dans la salle 1 du tribunal judiciaire de Saint-Denis pour y être jugées. Deux d’entre elles portent encore les stigmates, pansements apparents à l’appui, de ce qui a dû être un combat acharné. Il s’agit d’un père, de son fils de 18 ans et leur voisin. Ils sont là pour des violences en état d’ébriété et avec arme. 

Jean-Fred L., son fils David L. et Richard I. vivent à la Possession. Ils sont voisins et ne supportent visiblement plus. D’ordinaire, tout se passe plutôt bien car ils s’ignorent. Le 14 mai dernier, Jena Fred L. rentre chez lui alors que Richard I. promène son chien. 

Allez savoir pourquoi, le chien se met à courir vers Jean-Fred qui lui met un coup de pied, entraînant des insultes entre les deux hommes. Fortement alcoolisé, il n’en fallait pas plus pour que ce dernier prenne cela pour une provocation de son voisin et se dirige vers lui pour en découdre. Sentant le vent tourner, Richard I., alcoolisé également – « j’étais ivre, mais pas trop » – n’hésite pas un instant à faire tourner la laisse de son chien au dessus de sa tête pour dissuader son voisin de l’approcher. Qu’à cela ne tienne, Jean-Fred appelle son autre fils qui lui lance son nunchaku par la fenêtre. Il s’en sert pour bloquer la laisse de son voisin, et tenter de l’immobiliser avec quelques gifles au passage. Richard I. ne s’en laisse pas compter et fait tomber son agresseur. 

La tête en sang, le père est hospitalisé avec un plaie de 10 cm de long

Vient alors David L. qui, voyant son père à terre, prend peur. Il court vers Richard I. et, alors qu’il est debout, saute en l’air et lui assène un coup de genou sous le menton. L’homme tombe à la renverse sous le violent coup. Sonné et blessé derrière la tête, il se relève, remonte chez lui et se voit ensanglanté dans le miroir. Son sang ne fait qu’un tour. Il saisit un morceau de bois aux bords acérés, redescend et assène un violent coup sur le haut du crâne de  Jean-Fred L., un autre coup sur l’oreille de son fils David L. et rentre chez lui. La tête en sang, le père est hospitalisé avec un plaie de 10 cm de long, 1 cm de profondeur et 15 jours d’ITT. Tout ce beau monde sera placé en garde à vue à la sortie du blessé pour qu’ils puissent s’expliquer. 

À la barre ce mercredi 24 mai, chacun s’explique et, cela n’a rien d’étonnant, les version divergent quelque peu. En revanche, le tribunal est certain d’une chose, l’élément déclencheur est la forte alcoolisation des deux adultes. Pour autant, la nuit qu’ils ont passé tous les trois en prison ne semble pas avoir éveillé leurs consciences sur la gravité des faits et les conséquences dramatiques qu’auraient pu avoir de telles violences.

« Il y a une grande stupidité dans leur comportement« 

« Ça démarre par un motif futile« , tance le parquet. « Chacun cherche à minimiser son acte. Toutes les versions divergent et aucun n’a l’air de prendre conscience de la gravité ses actes. Il y a une grande stupidité dans leur comportement« , fustige le procureur qui requiert 18 mois de prison dont 8 mois de sursis probatoire pour Richard I. qui a 2 mentions à son casier, 1 an de prison dont 8 mois de sursis pour Jean-Fred L., 2 mentions également, et 8 mois de prison avec sursis simple pour David L. qui n’a pas de casier. 

« Il lui a fait une clé de bras pour qu’il lâche le bâton, c’est de la légitime défense, on ne lui reproche qu’un coup de genou. Il n’a pas de casier, je vous demande un quantum moins important« , plaide la défense du jeune fils. « Il n’a pas porté de coups avec le nunchaku, son voisin a pu se blesser en tombant. II reconnait des gifles mais c’est lui le plus touché. Je vous demande une peine entièrement assortie d’un sursis probatoire« , indique la défense du père. « Ils étaient tous en état d’ivresse. Le conflit qui les oppose est ancien. Je vous rappelle qui c’est lui qui a été agressé en premier, c’est de la légitime défense. Au regard des faits, on ne peut que les mettre dos à dos« , conclut la défense de Richard I. qui plaide pour une « peine plus raisonnable ». 

Ils sont finalement tous reconnus coupables et le tribunal suit les réquisitions du procureur pour les deux adultes. Le jeune majeur écope quant à lui de 4 mois de prison avec sursis simple. Ils ont tous des interdictions de contact et une interdiction de porter une arme pendant 5 ans. Richard L. devra quant à lui attendre son passage devant le juge d’application des peines pour savoir s’il passera les dix mois ferme en détention. 

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