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« Oui ! fais-moi mal! … C’est si bon quand ça s’arrête ! »

Tribunal correctionnel de Saint-Pierre, 31 juillet 2014.

Ecrit par Jules Bénard – le jeudi 31 juillet 2014 à 17H36

L’affaire d’Alexandre et Erina est symptomatique de la situation dans laquelle vivent de trop nombreux jeunes couples. Ils se sont connus à peine sortis de l’adolescence, voici 5 ans ; ils se sont aimés (?), ont eu un enfant. Il a quitté l’école à 14 ans, n’a aucune formation, n’a jamais travaillé. Pour elle, ce n’est guère mieux.

Étant 24 heures sur 24 ensemble, ils ne peuvent que multiplier les motifs de friction. Mal maîtrisée, on sait où mène la friction. Chez ces deux-là, il y a longtemps que ça a dégénéré.

Disputes, mouvements d’humeur, des mots malsains qui volent bas, des râlés poussés… Ce 24 février 2014, la dispute s’est envenimée pour un motif d’une stupidité qui laisse pantois ; une clé USB que l’une refusait de rendre à l’autre ! Le casus belli était évident. Comme d’habitude dans ce couple cahoteux (et chaotique), on passe vite des insultes aux gestes. Linge déchiré, vitre explosée, coups de claques, coups de poings, plainte déposée.
Les coups ? « Meueueueuh non ! Je ne l’ai pas poussée ; elle est tombée toute seule. Les coups, c’était dans le feu de l’action ». Les feux de l’amour sans doute.

Ce qui laisse sans voix, c’est que la belle a depuis retiré sa plainte : « J’ai menti devant les gendarmes, sous le coup de l’émotion. On s’est séparés puis on s’est remis ensemble ». Battue et contente. Le syndrome des coups de marteau sur la tête : c’est si bon quand ça s’arrête ! 

Le procureur Zuchowicz a insisté sur cette constante propre à de nombreuses femmes battues, excuser leur tortionnaire. « Elle s’est rétractée et lui n’a aucun remords. Comme beaucoup de femmes, elle s’estime fautive si l’équilibre du couple est compromis par sa plainte. Or, aucune violence n’est admissible au sein d’un couple ! Il faudra que ce jeune homme réfléchisse à sa façon de gérer ses situations de couple. Et qu’il pense plus à ce que vont devenir des enfants dans une telle ambiance ».

Me Ferrante s’est déclarée désarmée, comme chacun, devant la fréquence et la banalisation de telles situations.
« Un couple trop jeune, à peine sorti de sa minorité, avec un enfant, sans formation aucune, sans travail, ils sont forcément incapables de régler leurs conflits. Il s’en veut, elle s’en veut, tout juste si elle ne dit pas que c’est de sa faute à elle… « 

Quatre mois avec sursis et 120 heures de TIG, plus obligation de se former et de chercher du travail. Mais en attendant qu’il (ou elle) en trouve et qu’ils ne soient plus l’un sur l’autre du lever au coucher du soleil… il se passe quoi ?

 

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