Lors d’un dernier entretien avec Raymond Lucas, le dynamique président de l’APN (association des amis des plantes et de la nature) auteur du livre « Cent plantes endémiques et indigènes de La Réunion », celui-ci lâcha le mot magique qui correspond à une réalité locale : « nos plantes sont un véritable trésor ». Grâce au remarquable travail du pharmacien Marc Rivière dont le dernier ouvrage fut préfacé par la Pr Jacqueline Smadja, les plantes toxiques et dangereuses ont été identifiées pour le plus grand nombre.
Il est un autre pharmacien méritant et sur-actif pour cette noble cause, c’est Claude Marodon avec tout le staff des membres et permanents actifs de l’APLAMEDOM, ils se sont mis en tête d’homologuer scientifiquement des plantes endémiques du pays. Ce combat est magnifique, admirable, il peut dans le futur apporter des emplois, à « des tisaneurs » suivis scientifiquement, à des planteurs qui seraient mis a contribution.
Ce projet est aussi important, si ce n’est plus que la dernière homologation à l’UNESCO qui a produit un parc national, ce qui est une bonne chose, cependant l’ONF créait au moins des emplois locaux dans les hauts, pour entretenir les sentiers et planter des arbres, le parc national, peut mieux faire et devrait essayer de mieux comprendre la société civile et nos forestiers.
Notre ami Claude qui cherche le lien et apaise les passions me fait penser à Tintin, (sans un sou de colonialisme rassurez-vous), il pilote des bateaux, des avions, il saute en parachute, il plonge sous la mer, il prépare des tisanes, observe les feuilles salutaires qui peuvent soulager nos misères.
Il prend des photos et nous filmait lorsque nous déambulions avec N’Gor dans son pays Serère au Sénégal.
Toujours prêt ! Comme les scouts mais avec un coeur de lion et le projet d’homologation est un très beau projet, collectif, puissant qui peut faire du bien au pays et à la médecine. Il est accompagné de Roselyne Gibralta de Perle Australe pour faire des conférences à l’hôtel de ville de Saint-Denis, il a laissé la main de pharmaciens sans frontières à son collègue André Seta qui a relevé le défi avec brio.
Nous le voyons souvent accompagné du Pr Jean Claude Pieribattesti spécialiste de l’essence de cryptomeria ou de son dalon, notre poète émérite Fernand Payet qui monte sur les pitons les plus hauts pour déclamer comme l’écrivait Gilbert Aubry » que notre île a une âme ». Fernand a des inspirations et toujours pour la bonne cause, a créé deux poésies de solidarité sur l’ayapana. Sans oublier Luc Donat qui avec son célèbre séga ayapana le mit en valeur, même Jacqueline Farreyrol l’a évoqué dans son répertoire musical.
Notre ami Roger Lavergne dans son travail d’identification botanique avec les fleurs de Bourbon lui aussi fait un travail remarquable. Dans une autre lignée, le docteur paléontologue Yannick Korpal et le chimiste Stéphane Savriama nous ont gratifiés « des plantes indiennes ». S’il fallait citer tous les partisans de cette médecine locale qui puise ses racines sur trois siècles d’histoire, la liste serait belle et bien grande.
De Joseph Hubert à Jacob de Cordemoy (l’ancêtre de notre ami Claude), du révérend père Raimbault à Thérésien Cadet sans oublier les écrits d’Auguste Vinson, la thèse de Paul Lougnon ou les travaux exemplaires de nos médecins tropicalistes Bernard Gaüzère et Pierre Aubry, voilà, une île en thérapie qui peut et doit étonner le monde par le bien.
La démarche scientifique de l’homologation de nos plantes pays est positive, constructive.
Elle nécessite de tous, dans la richesse de nos différences, une totale adhésion.
Christian Vittori
Le 07 septembre 2012