Après la CGTR et la CFDT jeudi dernier, c’est au tour de Sud PTT de lancer un mouvement de grève, ce lundi 17 mars 2014, jour du début de la distribution des plis électoraux. Une vingtaine de salariés s’est postée devant la Poste centrale, rue du Maréchal Leclerc, à Saint-Denis.
« Nous sommes en grève illimitée« , indique Johny Michel, le représentant du syndicat Sud PTT. « Cette année, La Poste a décidé de mettre la distribution des plis électoraux dans la charge de travail des facteurs. Les autres années, nous étions payés au forfait. La Poste nous a dit que tout dépassement d’horaires sera rémunéré mais quotidiennement, beaucoup de facteurs ont des dépassements d’horaires de 20 à 25 minutes, voire plus, et qui ne sont pas payés. Il faut que La Poste applique clairement le Code du Travail et nous paye vraiment ce qu’elle nous doit« , explique le syndicaliste.
Le syndicat reproche également à la direction un « manque de transparence ». « On sait qu’au niveau national, La Poste a reçu (de la part de l’Etat, ndlr) 40 millions d’euros pour assurer la distribution des plis. On a demandé quel était le montant qu’elle recevait au niveau de La Réunion, mais La Poste ne nous a jamais répondu« .
« Les plis électoraux, c’était un des derniers acquis pour les facteurs pour se faire un petit peu de sous. Maintenant, les annuaires et la pub sont compris dans la charge de travail. Il ne nous reste presque plus rien« , ajoute Johny Michel.
Un compromis trouvé entre la CGTR et la direction
Le syndicat espère un rendez-vous dans la journée pour entamer des négociations. Le mouvement, assez suivi à Saint-Denis d’après Sud PTT, risque de perturber la distribution du courrier et des plis dans le chef lieu. Mais la division syndicale ne devrait pas gêner outre mesure la distribution du courrier à l’échelle de l’île.
La distribution des plis électoraux a d’ailleurs commencé ce matin dans plusieurs communes. Contacté, Eddy Fontaine, le secrétaire général de la CGTR-PTT, explique que son syndicat et la direction sont parvenus « à un compromis » sur la question des plis électoraux. Des négociations ont lieu dans chaque bureau entre les facteurs et les chefs d’établissement. « Nous avons pu trouver des aménagements. Dans certains cas, les facteurs ont leur après-midi pour assurer la distribution » de la propagande électorale, ajoute le représentant de la CGTR-PTT. De son côté, La Poste avait précisé il y a une dizaine de jours que tout dépassement d’horaire serait rémunéré en heure supplémentaire.
Johny Michel appelle désormais à l’unité syndicale : « Nous aurons beaucoup de combats à mener dans les prochains mois. Si nous ne sommes pas unis, ça va faire les affaires de la direction, au détriment des agents », conclut-il.