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Zamal : 192 rouleaux, 3 kg d’herbes et 8,2 kg sur pied pour sa « consommation personnelle »

Pour vivre heureux, vivons cachés. C'est sans doute l'adage qu'aurait dû retenir un Portois de 31 ans qui, ayant fait l'objet d'un renseignement anonyme, se retrouve devant le tribunal judiciaire de Saint-Denis pour usage, détention, offre et cession de stupéfiants. De quoi aboutir à un joli coup de filet des policiers du Port qui ont découvert chez lui pas moins de 192 rouleaux de zamal prêts à la vente.

Ecrit par 1167938 – le mercredi 08 juin 2022 à 19H14

Jean C., 31 ans, a une petite entreprise qui ne connait pas la crise. Alors que la police est alertée d’un point de deal dans son appartement, une surveillance est effectuée.

La source a alerté les forces de l’ordre de va-et-vient incessants chez lui laissant supposer un trafic de drogue. Le 2 juin, les policiers pénètrent dans son domicile et découvrent la bagatelle de 192 rouleaux de zamal confectionnés pour la vente, 2.360€ en liasses de 100€, 3,192 kg d’herbes en vrac, 81munitions d’armes de catégories C et D ainsi que 2 balances de précision. Viennent s’ajouter 8,2 kg de zamal sur pied lors d’une perquisition chez sa compagne. La suite est toute écrite : garde à vue, déferrement et détention provisoire en vue d’une comparution immédiate ce mercredi. 

« Je signe tout sans regarder« 

Jogging, baskets, tatouages et masse musculaire bien en place, il n’a visiblement pas l’intention de s’en laisser compter. À la barre, il parait impatient de s’exprimer. En permanence à la limite de l’outrage, le président devra lui demander de se calmer. Il explique que le zamal est pour ses coqs de combat et que les espèces viennent de la vente de ses chiots « Américan Bully ». Il réfute vertement ses aveux de garde à vue, arguant que l’OPJ lui avait dit qu’il sortirait plus vite s’il lui disait ce qu’il voulait entendre. Comme il le dit, « je signe tout sans regarder« . Il reconnait être un gros consommateur de zamal et fumer 15 à 20 joints par jour. Les rouleaux, c’est son stock de l’année, sa « consommation personnelle » et les gens qui vont et viennent sont des « amis », pas des « acheteurs ». 

« Il se fout clairement de nous« 

Petit hic, un des amis présents lors de la descente de police dira : « La porte est ouverte, les gens arrivent et Jean les sert. Si la porte est fermée, c’est qu’il dort, les gens le savent« . Une fois encore, il a la réponse, « c’est un menteur« . Les policiers ont également trouvé des pochons vides à son domicile. « C’est pour mettre l’argent » répond-il au président. 

« Son positionnement à la barre a clairement fait changer mes réquisitions« , tance la procureure, très agacée par le comportement du prévenu. « À un moment donné, il faut être sérieux ! Il instaure un climat de peur autour de lui. Vu son comportement à l’audience, il n’a pas été impressionné par la police. Ses propos sont fantaisistes et peu crédibles, il se fout clairement de nous« , ajoute le parquet qui requiert une peine de 18 mois de prison dont 9 mois assortis d’un sursis probatoire et le maintien en détention. 

« Il consomme 15 à 20 joints par jour »

« Il ne faut pas donner plus d’importance aux faits qu’ils n’en n’ont« , répond la défense, pas aidée par le comportement de son client. « Le poids du zamal est revu à la hausse car tout a été pesé. Il consomme 15 à 20 joints par jour, et la culture du zamal ne se fait pas toute l’année, il fait du stock. Nous savons que les renseignements, ça ne compte pas. De plus, il n’y avait pas revente lors de la perquisition. Il a un élevage de coqs de combat et de chiens, il est très apprécié, il a le cœur sur la main. Je vous demande la clémence« , plaide la robe noire.

Pas suffisant pour convaincre le tribunal qui condamne le prévenu à 2 ans de prison dont 1 avec sursis probatoire. Il est maintenu en détention. C’est le poing levé que Jean C., 5 mentions à son casier, quitte la salle d’audience devant une pléthore d’amis. 

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