Le communiqué :
Autisme et inclusion : C2J prend les choses en main
En partenariat avec « S’accompagner en autisme » et avec le soutien de la DRAJES, l’association C2J propose plusieurs journées d’accompagnement autour de l’inclusion des enfants autistes. Le premier accompagnement a eu lieu lundi 23 et mardi 24 octobre. Retour.
« La différence, c’est un cadeau. C’est ce qui nous permet de se rendre compte de ce qu’on a de commun, » affirme Céline Putniak, facilitatrice et analyste du comportement, diplômée en psychologie. Durant deux jours, elle a accompagné une dizaine de participants sur le thème « Favoriser l’inclusion des enfants autistes et accompagner autrement. » Vaste programme.
« Ces journées de transmission sont nées d’une envie commune avec Laetitia Bizard, présidente de l’association Compagnon de Je de pouvoir apporter un soutien aux animateurs bénévoles d’associations qui accueillent des enfants dans des animations culturelles, sportives […] et qui ont la volonté et l’envie profonde d’accompagner un public considéré comme différent sans avoir les moyens et outils pour cela, » explique Céline.
Autant d’autisme que de personnes autistes
Deux journées où chacun a pu repartir avec des connaissances sur l’inclusion et plus spécifiquement sur les TSA et TND, respectivement Trouble du Syndrome Autistique et Trouble du Neurodéveloppement. « Aujourd’hui, il n’y a pas de causes déterminées sur l’autisme mais plutôt des causes multifactorielles (génétiques, biologiques, environnementales). Il y a en fait autant d’autismes que de personnes autistes. »
Céline Putniak reconnaît en revanche des traits communs à ce syndrome tels que « les déficits de communication et d’interaction sociale, les déficits de réciprocité sociale et professionnelle, du développement et du maintien de la relation. En somme, une interaction à l’autre pouvant s’avérer difficile.» L’accompagnante notifie également le caractère restreint et répétitif des comportements et intérêts « anormaux dans leur intensité ou dans leur but », une intolérance au changement, une adhésion inflexible à des routines. Elle ajoute : « récemment, un élément très important a été intégré à la définition de ce trouble : une sensibilité, une perception aux stimuli sensoriels différente. »
Et de résumer : « l’autisme, finalement, c’est un fonctionnement au monde différent, une perception de notre environnement différente. On va ressentir les stimuli de l’environnement différemment, les traiter différemment et par conséquent emprunter des comportements différents de ce qu’on considère comme la norme. »
« Le frein à l’inclusion, c’est la peur »
Au cœur de ces journées, l’inclusion. A l’heure où le sujet fait débat au sein de nos institutions, Céline rappelle « l’inclusion c’est un processus pour tendre vers le vivre ensemble en harmonie. Plus on s’enrichit de nos différences, plus on peut vivre les uns avec les autres en paix, sans violence. Plus on accueille nos peurs par rapport à l’autre, plus on va s’enrichir de l’autre, de son fonctionnement »
Et pour pouvoir tendre vers ce vivre ensemble, outre les moyens matériels et financiers, ainsi que les besoins d’accompagnement et de formation, Céline précise : « on a besoin de s’accompagner, de s’apprendre, d’apprendre à se percevoir autrement, à prendre conscience qu’on a tous des perceptions différentes, de construire ensemble les moyens pour pouvoir vivre ensemble. Il nous faut développer les outils pour se comprendre, pour adapter notre environnement, pour qu’ils soient accessibles et les plus doux possibles pour tout le monde. »
Bilan positif de ces deux journées. Alicia, en tout cas, s’en souviendra : « Ces deux jours étaient pour moi très riches en informations. Cela me donne l’élan de créer des ateliers et animations spécifiques avec C2J pour un public autistique ». Le prochain accompagnement aura lieu les 16 et 17 novembre. Alors, à vos agendas !