Grâce à sa démarche qui a consisté à tous les stériliser avec ses propres moyens, hormis ceux qui étaient craintifs, la cité de la Chaumière a échappé à des naissances multiples, ce qui n’aurait fait qu’aggraver le phénomène d’errance.
« Je pense que j’ai vu en tout une trentaine de chats sur le site de la Chaumière », tente d’évaluer Patricia en se remémorant ses deux années passées là.
Des voyageurs Réunion – métropole et des adoptants sont invités à se faire connaître
Mais que deviendront ses protégés une fois qu’elle aura rendu son appartement social au coeur de cette cité ? A défaut de trouver un ou une remplaçante pour cette mission délicate, Patricia a lancé un SOS auprès de nombreuses associations en métropole et dans des pays francophones afin de trouver une famille aux neuf chats les plus sociabilisés qui pourraient être capturés. Une seule a répondu à sa bouteille à la mer.
Mars 2016 : La Chaumière à St-Denis : Des jeunes font régner leur loi face à des locataires craintifs
Avril 2016 : Le crapa: « stop à la barbarie, stop à la maltraitance! »
Juillet 2022 : Maltraitance animale à la chaumière : « madame la maire, je vous supplie d’intervenir »
Dans le meilleur des cas, des familles adoptantes à La Réunion sont évidemment les bienvenues dans cette grande opération de sauvetage.
Colombie, Chaumière : l’improbable réunion
« Après avoir vécu à Domenjod, je suis venue ici. Je n’ai pas choisi de venir habiter à la Chaumière », nous dit Patricia. Venue à La Réunion « par amour », en sourit-elle, la Colombienne à l’accent toujours aussi chantant nous confirme que le peu de considération de l’animal telle qu’elle a pu le constater ici est identique dans son pays. « En Colombie, le chien est juste bon à garder la cour », explique-t-elle. C’est dans la mentalité des gens et malheureusement les enfants reproduisent ce qu’ils voient, déplore celle qui ne ferait de mal à aucun être vivant.
Lors de ses tournées pour nourrir les chats, Patricia a été confrontée à l’opposition de certains voisins hostiles à cette démarche qui attirerait les rats. C’est ce qu’un individu passablement alcoolisé lui a signifié lors de sa tournée du mercredi 26 avril. « Lorsqu’il n’a pas bu, c’est un monsieur très gentil », souligne Patricia, connue de tous dans le coin grâce à son accent original et sa tournée qui l’est encore plus dans ce décor de cette cité aux immeubles d’un autre siècle. Une autre mésaventure aura été ce saut d’eau reçu sur la tête, de la part d’une dame du dessus. Une méprise car le nourrissage des chats errants non stérilisés est interdit mais autorisé pour les chats dits « libres » après leur stérilisation, ce que Patricia a méthodiquement fait en mettant de l’argent de côté.
« Des fois je réfléchis, je me dis : qu’est-ce que tu fais là à faire ça. Jamais je n’aurais imaginé être là à cet âge », évoque-t-elle à 64 ans, entre lassitude et détermination à ne pas laisser ces chats être abandonnés à leur sort.
Vous prenez l’avion dans les prochaines semaines ou mois ou vous connaissez des amis qui vont voyager entre La Réunion et la métropole d’ici août 2023, vous pouvez contribuer à cette opération et sans contrepartie financière puisque l’animal voyagera en soute et sera pris en charge au départ et à l’arrivée par des bénévoles.
Pour soutenir l’action de Patricia qui souhaite que les jeunes mâles Félix, Fretz, Pepito et les femelles Cookie, Negrita, Nini, Paquita, Fuska et Bella qui errent à la Chaumière soient pris en charge avant qu’elle-même ne quitte La Réunion, vous pouvez écrire à soschatschaumiere@gmail.com.