L’hypothèse de la vie sur terre
Il y a 4 milliards d’années, les conditions pour l’apparition de la vie sur Terre sont devenues favorables pour l’évolution et la complexification de la biosphère. La vie n’avait pas encore créé la photosynthèse, la source primordiale d’énergie aujourd’hui. Les microbes primordiaux utilisaient alors des espèces chimiques (gaz) libérées par la planète.
Des micro-organismes appelés « méthanogènes hydrogénotrophes », se nourrissaient du CO2 (dioxyde de carbone) et du H2 (dihydrogène), alors en grande quantité dans l’atmosphère. En contrepartie, ils relâchaient du méthane (CH4) qui s’est accumulé et a réchauffé le climat. La libération de ces gaz a permis de créer les conditions de l’habitabilité sur Terre.
Les scientifiques se sont alors demandé si ce scénario avait pu se produire sur Mars au même moment. L’équipe a alors couplé trois modèles concernant les connaissances et hypothèses sur la planète rouge. Il s’agit du volcanisme à la surface de l’étoile rouge, des caractéristiques physicochimiques de la croûte poreuse de Mars et la biologie d’hypothétiques micro-organismes méthanogènes martiens.
Ce modèle a produit plusieurs scénarios. Plusieurs d’entre eux indiquent que le maintien de l’eau liquide à la surface n’était pas possible et que la glace recouvrait la planète. Dans ce cas, le CO2 et le H2 atmosphériques ne pouvaient pénétrer dans la croûte et alimenter les organismes qui s’y trouvaient potentiellement.
Toutefois, la majorité des scénarios indiquent la présence d’eau liquide à la surface de la planète rouge, au moins dans les zones les plus chaudes. Une situation qui aurait permis la création d’une biosphère souterraine par des micro-organismes méthanogènes.
Si effectivement des micro-organismes ont pu vivre dans la croûte martienne, cette biosphère souterraine basée sur la méthanogénèse a considérablement impacté l’atmosphère en surface en consommant la grande majorité de son H2 et relâchant une quantité importante de CH4.
Comme le H2 a un effet de serre plus puissant que le CH4, le climat de Mars s’est brutalement refroidi à la surface, favorisant l’expansion de la glace. Les micro-organismes se seraient alors enfoncés plus profondément pour trouver un climat adéquat, mais se sont donc éloignés de leur source atmosphérique d’énergie. La vie aurait donc rendu Mars moins habitable.
Une hypothèse qui vient renforcer l’idée de « goulot d’étranglement Gaïen » selon laquelle ce ne sont pas les conditions pour l’apparition de la vie qui manquent dans l’univers, mais plutôt que la vie a du mal à garder ses conditions d’habitabilité pour perdurer.