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Il la séquestre et la caresse : « C’était un objet entre les mains de son agresseur »

Un an de prison supplémentaire pour ce quinquagénaire qui n’a toujours pas compris à quel point il a traumatisé une jeune femme, forcée à monter dans sa voiture à une heure du matin dans une rue de Saint-Denis. La suite tient du cauchemar.

Ecrit par 2181159 – le vendredi 10 juin 2022 à 08H38

Février 2022, Karine* rentre chez sa tante après une soirée entre amis. Elle marche seule dans une rue du quartier de Deux Canons à Saint-Denis. Soudain, une Clio s’arrête à sa hauteur.
 
Frédéric Buisson est au volant. À ses côtés se trouve un dalon. Tous deux sont alcoolisés. « Elle faisait du stop, j’ai voulu lui rendre service« , affirme le prévenu, rejugé ce jeudi à sa demande devant la cour d’appel. 
« Si tu résistes, je me débarrasse de toi« 
 
Mais la jeune femme, née en 1993, n’a pas vécu les faits de la même manière. Elle affirme avoir été forcée par le conducteur à monter dans la voiture. « Il m’a entouré le cou et m’a fait monter en menaçant de se débarrasser de moi si je résistais« . 

Le véhicule avait roulé jusque dans un coin désert de Montgaillard. Heureusement, la victime avait eu la présence d’esprit d’appeler son compagnon et de lui expliquer qu’elle venait d’être séquestrée. 
 
En roulant, Frédéric avait posé sa main sur la cuisse de la trentenaire, puis sur son sein. Le fait que cette dernière soit en pleurs n’avait rien changé. « C’était l’épaule, ma main a peut-être dérapé ».
 
Une heure plus tard, elle avait prétexté une envie pressante pour s’éloigner et rappeler son copain qui avait réussi à la localiser.

Un truc dans son verre au bar
 
« La police a trouvé la victime traumatisée, tremblante, en larmes« , résume la présidente de la cour d’appel visiblement excédée par les explications du prévenu qui n’a pas l’air de réaliser la gravité des faits. Il reste sur sa ligne : « Je n’avais aucune arrière pensée, et au bar où j’étais avant, on m’a mis un truc dans mon verre« . 
 
« Votre ami a témoigné. Vous avez dit que tant que vous n’auriez pas ce que vous vouliez, vous ne la laisseriez pas tranquille« , insiste la cour. « Je lui ai touché la cuisse pour qu’elle se calme« , se justifie Frédéric Buisson.
 
En première instance, le mis en cause avait écopé de trois ans de prison ferme et d’une incarcération immédiate. Mais l’avocate générale a souhaité aller plus loin, requérant 4 ans de prison. « C’était un objet dans les mains de son agresseur« , fustige la représentante de la société. 
 
Devant l’absence de remise en question du détenu conjuguée à un casier judiciaire sur lequel figurait déjà une condamnation pour agression sexuelle, la cour a fait tomber son couperet : 4 ans de prison.  

* Prénom d’emprunt

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