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Esclavage : Une association propose une statue d’Edmond Albius ou de Célimène dans le Jardin des Tuileries

La Fédération réunionnaise des Héritages et Mémoires d’Afrique, d’Asie, de Madagascar et d’Europe a écrit une lettre au président Macron, le 21 mars dernier, pour attirer son attention sur certains dysfonctionnements au sein du comité chargé de choisir une oeuvre mémorielle devant être installée dans le Jardin des Tuileries, en hommage aux souffrances subies par […]

Ecrit par zinfos974 – le jeudi 15 avril 2021 à 13H16

La Fédération réunionnaise des Héritages et Mémoires d’Afrique, d’Asie, de Madagascar et d’Europe a écrit une lettre au président Macron, le 21 mars dernier, pour attirer son attention sur certains dysfonctionnements au sein du comité chargé de choisir une oeuvre mémorielle devant être installée dans le Jardin des Tuileries, en hommage aux souffrances subies par les esclaves.

Le 5 juin 2020, ce fameux comité avait lancé un appel d’offres en vue de la réalisation de ce monument. Trois artistes de La Réunion avaient répondu : Marco Ah-Kiem, Nelson Boyer et Henri Maillot.

Cinq candidatures avaient été retenues (2 Martiniquais, 1 Congolais, 1 Haïtien, 1 Nigérien et une afro-américaine), mais aucun des Réunionnais.

Une fois de plus, ce comité, qui est une émanation de la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage, dont nous avons déjà eu l’occasion de parler à de multiples reprises, avait traité comme quantité négligeable les Réunionnais.

La Fondation avait milité pour un mur sur lequel auraient été inscrits les noms de tous les esclaves connus, une idée loin de faire l’unanimité, ne serait-ce que parce que de nombreux esclaves portaient des noms ridicules, ce qui aurait pu être sujet à moqueries.

Face à cette proposition avaient rapidement émergé d’autres idées, et notamment celle d’une statue.

Devant ces divergences, le comité avait jeté l’éponge et fait savoir le 19 mars 2021 aux différents candidats que l’appel d’offres était déclaré sans suite « pour motif d’intérêt général en raison de la nécessaire redéfinition » du projet, suite aux « désaccords persistants sur l’acceptation collective du projet et ses attentes« .

C’est la raison pour laquelle l’association La Fédération Réunionnaise des Héritages et Mémoires d’Afrique, d’Asie, de Madagascar et d’Europe, dont la présidente est Marie-Lyne Champigneul, a décidé de lancer un appel au président Macron pour qu’il tienne la parole qu’il avait donnée de construire un monument en l’honneur des esclaves dans le Jardin des Tuileries.

Elle propose une solution alternative consistant en « l’installation d’une oeuvre statutaire représentative d’illustres personnalités dont le parcours ne saurait souffrir d’une flétrissure en lieu et place » du mur initialement prévu, « comme un message d’unité et de réconciliation avec l’histoire« .

Une association nationale a proposé deux noms d’Antillais connus, le Chevalier St-Georges et Louis Delgrès, tandis que l’association réunionnaise Kartyé Lib, proposition reprise par la FRHEEMAAME, suggère Edmond Albius et Célimène. Kartyé Lib est soutenue localement par des personnalités aussi diverses que Jean-Pierre Lallemand (président du syndicat autonome de la fonction publique territoriale de La Réunion) ou Christophe Rocheland (coopération Réunion-Afrique australe).

Edmond Albius qui, « dans son enfance, a été l’inventeur du procédé de fécondation artificielle de la vanille, a permis depuis le milieu du XIXème siècle une exploitation judicieuse et rationnelle de cette orchidée dans le monde entier. Tous les industriels du monde entier qui usent du fruit de cette orchidée ne peuvent ignorer l’exploit de cet esclave« , écrit l’association dans sa lettre au président de la République.

Quant à Célimène, elle rappelle au président qu’il s’agit d’une « artiste de la poésie et de la culture populaire, poétesse, chanteuse, musicienne. Elle était une esclave affranchie devenue une femme libre« .

Reste à savoir si le président de la République prêtera une oreille attentive à ces suggestions…

Copie du courrier a également été adressée à Elizabeth Moreno, la ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, et à Sophie Elizeon, la Réunionnaise déléguée interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT.

 

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