Contrairement à ce que certains ont pu croire, Air Austral n’a pas abandonné le projet d’A380. Pour Marie-Joseph Malé, « nous sommes en phase de reflexion sur les différents scénarios possibles et on présentera les différentes options au conseil de surveillance à la fin du mois« .
Le sujet est délicat, d’autant que les derniers arbitrages n’ont pas encore été rendus. Chaque mot est donc pesé. Une chose parait d’ores et déjà acquise : « Le « tout densifié » est peu probable« . « On n’a jamais vu une compagnie aérienne dans le monde se faire sa propre concurrence sur des lignes qu’elle exploite avec du low cost« , souligne Marie-Joseph Malé. Le risque est en effet grand de voir le low cost « vampiriser » la compagnie régulière, au risque de la tuer.
Par contre, même si ce n’est pas clairement dit et qu’il faille lire entre les lignes, on sent bien que le directoire de la compagnie régionale réfléchit sur différentes options dont une pourrait être un A380 avec une partie « très densifiée« , à l’image de ce qui était prévu par Gérard Ethève, et le reste de l’avion configuré de façon plus classique. Une sorte de classe « super économique » qui serait, de fait, moins chère.
C’est apparemment ce schéma qui aurait la préférence de Marie-Joseph Malé, même si rien n’est acquis. Pour prendre une décision de cette importance, il faut en amont répondre à une multitude de questions? Un ou deux A380? Ces avions ont-ils vocation à remplacer intégralement les Boeing 777 actuels? Ne risque-t’on pas de provoquer un excédent d’offre de sièges sur la destination? Et la question essentielle : L’opération sera-t’elle rentable et apportera-t’elle un « plus » financier au business plan validé par la SEMATRA et la Région?
Et même si la réponse était positive à toutes ces interrogations et que le conseil de surveillance validait l’option, encore faudrait-il trouver les financements pour réaliser l’achat.
On le voit, rien n’est acquis et on comprend la prudence de Marie-Joseph Malé sur le sujet…