Chaque année, leurs apparitions au large de nos côtes suscitent l’émerveillement des Réunionnais. Certains automobilistes s’octroient même une petite pause sur leur trajet pour ne pas rater le spectacle. Du mois de juin jusqu’au moins de septembre, les baleines à bosse font escale à proximité des cotes de notre île pendant leur période de migration, ou s’arrêtent pour se reproduire et mettre bas.
Un chemin migratoire qui passionne depuis toujours scientifiques et associations de protection des cétacés. Mais pas seulement… Cet après-midi, le président de la Région et l’ensemble du comité de pilotage ont signé une convention pour faire inscrire le chemin des baleines au patrimoine mondial de l’UNESCO. Objectif dévoilé par le président de la Région Didier Robert : « sanctuariser, protéger et valoriser cet espace » où transitent les baleines à bosse.
« La route de l’UNESCO est néanmoins encore longue », annonce Gérard Collin, expert pour le patrimoine mondial. Première étape obligatoire pour que le chemin des baleines s’ajoute aux « pitons, cirques et remparts de la Réunion » sur la liste de l’UNESCO : l’étude de faisabilité dont les premiers résultats sont attendus fin 2015.
Pour mener à bien cette étude, la Région s’est entourée de 17 institutions* réunies au sein d’un comité de pilotage qui mettront en commun leurs données scientifiques lors de réunions régulières et proposeront des pistes de travail. Scientifiques, associations de protections des cétacés mais aussi organismes de promotion touristique se sont ainsi engagés dans « un processus éco-touristique ».
Difficile, en effet, de ne pas penser aux retombées économiques. Selon Pascal Viroleau, cette reconnaissance par l’UNESCO permettra de « créer des produits touristiques, donner du sens » au travail mené aussi bien par la Région et le comité de pilotage que par les autres îles concernées par le chemin des baleines (Madagascar, l’île Maurice et l’archipel des Comores notamment), et « crédibiliser la stratégie marketing » de promotion de la destination Réunion.
Mais Gérard Collin de rappeler que le rôle de l’UNESCO reste en priorité « une construction scientifique et patrimoniale accessible au grand public et non une simple remise de médaille« : « Beaucoup de travail et d’efforts devront être fournis durant les 5 prochaines années« .
La démarche est d’ores et déjà approuvée et soutenue par la Ministre de l’Ecologie Ségolène Royal, par le secrétaire général de l’OMT (Organisation Mondiale du Tourisme) Taleb Rifaï et par Nicolas Hulot.
Si l’étude de faisabilité est validée à la fin de l’année, la Réunion pourra déposer sa candidature entre 2016 et 2019.
*Muséum d’Histoire Naturelle, GIP Réserve Naturelle Marine de la Réunion, Kélonia, Globice, Abyss, Université de la Réunion, IRD, IFREMER, ARVAM, SPL Tamarun, IRT, Iles Vanille, DEAL, DMSOI, SGAR, TAAF et BIOMEEP
