Le Conseil général et le Crefom (Conseil représentatif des Français d’Outre-mer) ont signé une convention de partenariat pluriannuelle ce mardi à Saint-Denis. Il s’agit de donner davantage de droits aux ultramarins dans l’hexagone, dont 250.000 sont Réunionnais, et de lutter contre la discrimination.
Patrick Karam, président du Crefom et ancien délégué interministériel à l’égalité des chances des ultramarins sous la présidence de Nicolas Sarkozy, a présenté les points principaux de la convention, le premier étant la lutte contre la discrimination sur la base de la couleur de peau. « Il y a déjà eu une dizaine de condamnations pour ce genre de cas », a-t-il précisé. Les étudiants sont souvent victimes de cette discrimination, selon le Crefom, ils n’ont pas le même accès au logement du Crous ou au Cnous que les étudiants métropolitains et sont trop souvent « moins bien traités ».
Il est question aussi, avec cette convention, de la mise en place de dotations de continuité territoriale aussi bien pour les étudiants réunionnais résidant en métropole qui souhaitent rentrer sur l’île que pour ceux qui y habitent.
Le même principe s’appliquerait aux fonctionnaires réunionnais dans l’hexagone qui souhaitent revenir. « Nous avons demandé à la mairie de Paris d’assurer de meilleures passerelles dans les fonctions publiques entre la métropole et La Réunion, dans la prochaine convention qui sera signée entre la mairie et le Conseil général le 2 juillet », a-t-il expliqué avant d’évoquer « la priorité de retour pour les Réunionnais ».
Selon Patrick Karam, il est nécessaire de finaliser des procédures pour que les Réunionnais compétents aient une certaine priorité sur les postes qui se libèrent à La Réunion: « Un recensement sera fait afin de produire une liste des candidatures de ces personnes ».
Deux mesures « révolutionnaires » que propose la Crefom
Patrick Karam a par la suite annoncé les deux mesures stipulées dans la convention qui selon lui sont « révolutionnaires » et sont soutenues par le Conseil général. Il s’agit de la suppression du mot « race » dans la Constitution française et l’obtention d’un plan d’égalité réelle qui permettrait de mesurer les inégalités entre les outre-mer et le reste du pays.
« En ce qui concerne le revenu par habitant ou le niveau de vie, les outre-mer restent figés et inférieurs. Il faut analyser les indicateurs qui permettent d’élever ces niveaux ». Un plan qui devra s’étendre sur l’ensemble des ministères car, il le rappelle, seulement 10% du budget outre-mer est géré par le ministère des Outre-mer.
« L’égalité entre la métropole et les Outre-mer est loin d’être réelle, a ajouté Bachil Valy, vice-président délégué aux Affaires générales, finances et ressources, nous connaissons deux fois plus de pauvreté et trois fois plus de chômage. Nous ne pouvons aussi que soutenir le Crefom dans la démarche de faire revenir les Réunionnais de la métropole. Nous sommes là dans du concret ».
Un dîner du Crefom se tiendra à l’Elysée avec le président de la République, François Hollande, en septembre afin d’aborder ces problématiques.