Il s’agirait d’une nouvelle arnaque par mail venue d’Afrique. Un message présentait aux contacts de M. Arthur (nom d’emprunt) une requête assez particulière. Lors d’un voyage en Afrique, il se serait fait cambrioler et n’aurait plus de passeport, ni d’argent, ni tous les autres documents qu’il avait emmenés avec lui. « Je viens d’être cambriolé ce jour au voisinage de mon hôtel alors que je préparais mon retour (…). Je dois 1.000€ des frais d’hôtel et 100€ de facture téléphonique », précise le mail.
Les « pirates » ont aussi émis une menace quant au remboursement de ces sommes : « Je viens de recevoir une menace à payer avant mon départ ce qui me mets dans une frustration absolue; raison pour laquelle je sollicite votre aide (…). »
Voilà donc un message qui a du laisser les contacts de M. Arthur perplexes. Certains ont du penser à une mauvaise blague, d’autres se sont inquiétés et ont joint M. Arthur par téléphone pour en avoir le cœur net, mais il semble bien que personne n’ait mordu à l’hameçon du pirate.
Le retraité s’est rendu ce matin au commissariat pour porter plainte et s’assurer que ses arrières seraient couverts en cas de problème. Lui-même ayant pris plusieurs plaintes de la sorte lorsqu’il exerçait encore la fonction de policier, il n’a pas été vraiment surpris de la situation. Il explique comment selon lui, les pirates réussissent ces fraudes, courantes depuis le développement d’Internet dans le monde : « Quelqu’un s’infiltre, récupère votre adresse et vos identifiants, se débrouille pour trouver votre mot de passe – souvent à l’intuition -, et les change immédiatement ».
Des pirates souvent trahis par la syntaxe
Il ne reste au pirate qu’à envoyer ce qu’il veut à vos contacts, comme le montre ce qui est arrivé à M. Arthur. Dans le cas présent, il aurait suffit qu’un des contacts donne vraiment de l’argent pour dépanner M. Arthur – partant ainsi d’une bonne intention – en faisant un virement sur un compte indiqué par le pirate. Celui-ci n’aurait eu plus qu’à récupérer l’argent immédiatement avant que quelqu’un ne se rende compte de la supercherie.
Ces opérations, courantes dans les pays d’Afrique, tels le Gabon ou la Côte d’Ivoire, constituent le fond de commerce de nombreux arnaqueurs. Des arnaqueurs pas si doués que ça, puisque, comme le disait M. Arthur, la situation était peu crédible : « Mes amis savent que je ne leur parlerais pas comme ça dans une telle situation ».
Le message, en effet, contenait un peu trop d’expressions alambiquées pour un ami demandant de l’aide dans des plus brefs délais. La simple première phrase suffit pour deviner le manque de crédibilité de l’e-mail : « Permettez-moi de vous importuner par ce message, je voudrais pas ce courriel vous expliquer brièvement une mésaventure qui m’est survenue lors de mon voyage en Afrique »…