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Un livre, un auteur : « Tout ce que je voulais, c’était courir » d’Anaïs Quemener

Découvrez la chronique littéraire de Gilette Aho sur le livre d'Anaïs Quemener, "Tout ce que je voulais, c'était courir".

Ecrit par G. Aho – le dimanche 21 avril 2024 à 13H25

Comment ce livre a-t-il atterrit sous mes yeux ? Ma fille (qui pratique la course à pied) m’en avait parlé « même avec son cancer, elle continuait la course à pied, elle partageait son expérience sur insta ». Cancer ? Courir ? Deux mots incompatibles. Me voilà commandant l’ouvrage d’Anaïs Quemener. Lire pour faire connaissance avec Anaïs et comment elle a su conjuguer deux verbes antinomiques : se soigner et courir. 

L’écriture est limpide. Légère. Comme le mental d’Anaïs ainsi que le titre de son manuscrit « tout ce que je voulais, c’était courir ». Et puis un jour, elle découvre qu’elle a un cancer. 

Entre 24 et 30 ans, à l’heure où presque tous les jeunes gens du monde prennent leurs premières marques avant de se lancer dans la vie d’adulte :  premiers amours, premier job, premiers voyages, premier appart… Anaïs Quemener est confrontée à un « cancer triple négatif de stade 3 sur 4 » Dans le jargon médical : cancer très agressif !

Huit cures de chimiothérapie, deux mois de radiothérapie, cinq interventions chirurgicales dont  deux opérations pour retirer les seins, des séances de kiné et à aucun moment Anaïs ne baisse les bras.  Si elle les baissait son père Jean Yves Quemener les lui relevait… Son père est plus que son héros ; il est son miroir qui à travers le reflet lui tient la main. Un pilier. Un poteau comme disent les Antillais, plus qu’un éducateur, il est son sauveur. Sa mère bipolaire a depuis longtemps laissé Anaïs à son père. La marathonienne l’écrit d’ailleurs :

« J’ai eu raison d’y croire. De m’accrocher à mes rêves. Mon père n’était pas fou, il savait ce dont j’étais capable. On avait réussi. D’ailleurs, quand je parle de mes victoires, de mes progrès ou de mes ambitions, je dis plus souvent « on » que « je ». Qu’il s’agisse de mon évolution en tant qu’athlète ou de la gamine de banlieue devenue une jeune femme épanouie, en passant par mon combat contre le cancer, on a fait ça tous les deux. C’est lui et moi. C’est nous. La saison s’est poursuivie comme elle avait débuté, dans la joie et les succès. » 

Au fil des paragraphes, tout est passé en revue : « La chimio était la thérapie des médecins. La mienne, c’était le sport ».

Et si c’était ça aussi le remède de sa maladie ? Un œil sur les championnats de France de marathon et l’autre sur les soins à mener. Entre les périodes de grandes fatigues, de nausées, de fièvres et de douleurs intenses, elle court, elle fait du vélo, elle marche, elle s’active… S’il y a eu une phase de déni, son entêtement de vouloir courir à tout prix est bien réel. Elle trouve des alliés sur les réseaux sociaux, auprès de sa génération, de sa communauté et de sa « meute ». Des femmes, des hommes comme elle face à la maladie. Anaïs Quemener est devenue Première Française du Marathon de Paris en 2023 !

Un livre-bilan. Un compte-rendu qu’elle offre à celles et ceux qui un jour seront confrontés à la maladie. Tout y passe, ses parents, sa quête identitaire, son enfance, son adolescence, son amour pour Mathieu, ses entraînements et ses défis (l’ultrafond 100 km à la course avec 1200 mètres de dénivelé). Son ouvrage se lit d’une traite et peut être considéré comme une ordonnance naturelle !

Tout ce que je voulais, c’était courir.

Anaïs Quemener (avec Franck Berteau)

208 pages

Editions Flammarion 

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