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Patrimoine vivant : l’océan Indien est-il le nouveau monde des Amazones de la Chouannerie ?

L’œuvre historique et poétique « Les Amazones de la Chouannerie » de Théophile Briant et son étude approfondie par la femmes de lettres, Marie-Françoise Jeanneau offrent à l’Océan indien une réflexion sur le rôle que peut jouer la culture comme vecteur d’un imaginaire commun avec l’Europe et l’Afrique. Construire ce nouvel imaginaire commun implique d’apprendre à regarder […]

Ecrit par Kevin-Lognoné – le vendredi 27 janvier 2023 à 14H35

L’œuvre historique et poétique « Les Amazones de la Chouannerie » de Théophile Briant et son étude approfondie par la femmes de lettres, Marie-Françoise Jeanneau offrent à l’Océan indien une réflexion sur le rôle que peut jouer la culture comme vecteur d’un imaginaire commun avec l’Europe et l’Afrique.

Construire ce nouvel imaginaire commun implique d’apprendre à regarder et comprendre le monde d’un point de vue différent, nourri d’intelligences croisées. Plusieurs artistes et intellectuels peuvent aider les jeunes générations à se saisir de ce nouveau dialogue culturel à la rencontre des deux océans, à la rencontre des îles et cités portuaires : Zanzibar, Mahé, Durban, Cape Town, Douala, Moka…

Sur l’Arc Atlantique, le poète, auteur camerounais Kenneth Toah Nsah, plus connu sous le nom de Nsah Mala, a lancé un appel à contribution créative et littéraire sur la préservation de l’écosystème dans le Bassin du Congo. Le but : créer une anthologie littéraire sur ces thématiques. Qui pouvait y participer ? Les écrivains issus du Bassin de Congo et de la diaspora.

Pour accompagner ce processus créatif, le conteur camerounais, Elisé Omoko a choisi de marcher les traces de Théophile Briant et de l’étude de Marie-Françoise Jeanneau consacrée aux « Amazones de la Chouannerie ». Voici quelques extraits d’un récit revisité, revigoré, transformé pour mieux rappeler la place de l’Afrique comme partenaire de notre mémoire collective : « Amazones, tu es l’ancre de mon histoire, la mamelle intarissable de paix, une source d’inspiration incontesté pour l’humanité. 400 ans. Quatre cent années ont trainé ton histoire, l’histoire de ton peuple dans la boue, enchainée, muselée. Un morceau de fer scellé entre les dents, déshumanisé, réduit, vendu au milieu des poules et des chèvres.

Aujourd’hui encore, d’ici je peux entendre le grincement des chaînes, les plaintes de ta peau d’ébène durement déchirée par le fouet […] Force et courage à toi ! De la résilience de ton bourbier, de ton histoire jailliront des rois, des reines, des princesses, des princes, des ambassadeurs de la culture comme des joyaux, comme témoins de ta ténacité sur les quatre coins de la terre. Amazones ! Bras fort et mère protectrice du Dahomey, source d’inspiration intarissable du Bénin à la sphère terrestre. Tu inspires les grands hommes de culture de ce monde : le poète Théophile Briant de la Bretagne dans son écriture : Les Amazones de la Chouannerie.

 » Terre des Amazones, le Bénin est aujourd’hui la grande puissance inspiratrice de la Coupe d’Afrique de la Musique qui rayonne au-delà des frontières sur les 54 États du continent africain. Ainsi, l’Afrique des industries créatives et culturelles représente bel et bien un laboratoire de production et de diffusion de savoirs et d’idées. La poésie et la musique mais aussi d’autres éléments de notre patrimoine immatériel comme des contes et des légendes offrent une caisse de résonance pour les agents du changement qui bousculent les codes, expérimentent de nouvelles relations au monde et impactent les sociétés contemporaines.

Outre l’originalité d’aller plus loin et de proposer une approche transversale entre les continents, la construction d’un imaginaire commun avec des artistes et intellectuels peut s’enrichir de trois priorités transversales. En premier lieu : placer l’humain au centre. Deuxièmement : associer la créativité des femmes : créatrices, intellectuelles, scientifiques et entrepreneuses. Enfin, décloisonner les arts. Ces trois priorités ont forgé l’esprit et les valeurs d’humanisme de Marie-Françoise Jeanneau dont le parcours mérite d’être rappelé.

Kevin LOGNONÉ

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