Suite à la réunion du Comité Technique d’Etablissement du CHU, le syndicat SUD Santé Sociaux s’est exprimé cet après-midi quant au PRE voté par le Conseil de Surveillance du CHU. Présenté comme un plan de sauvetage du CHU, le PRE n’est aux yeux du syndicat ni plus ni moins qu’un plan social. 155 suppressions de postes sont prévues, soit des non-renouvellement de contrats précaires, soit des départs à la retraite non remplacés. Ce matin, les syndicats ont unanimement voté contre ce PRE.
Le syndicat SUD, par la voix de son secrétaire de section Bernard Ramalingom, rappelle que le PRE a été validé par le Conseil de Surveillance du CHU Réunion, 8 membres sur les 13 présents ont ainsi voté les suppressions de postes. Sur les 8 signataires, 6 personnalités politiques, dont Jean-Paul Virapoullé (qui préside le Conseil de Sécurité), Cyrille Melchior, et Joseph Sinimalé. « C’est à peine croyable, les élus sont censés prendre la défense de la population, ici, ils suppriment des postes chez le plus gros employeur de l’île! » s’exclame une syndicaliste.
Jusqu’à 200 heures supplémentaires par an
Dans un contexte social très tendu, les personnels soignants travaillant bien souvent au-delà du temps réglementaire faute de moyens humains, ces suppressions de postes sont assez mal accueillies par les soignants, et par une trentaine de médecins chefs de services, démissionnaires. « En moyenne, un agent fait 60 heures supplémentaires par an, mais c’est une moyenne, certains en font jusqu’à 200. », explique Bernard Ramalingom.
Au CHU de Saint-Pierre, la direction a décidé unilatéralement en 2017 de payer la moitié des heures supplémentaires effectuées en 2016, au grand dam des soignants qui auraient souhaité récupérer des heures de repos. « C’est un réel passage en force de la direction, de plus, ils ont compté indifféremment les heures de jour et de nuit, et même les jours fériés ».
Vers une dégradation de la qualité des soins
Les 155 suppressions de postes vont toucher beaucoup de services de soins, notamment celui de chirurgie infantile, à Saint-Pierre, qui perdra un poste de médecin et 9 de soignants. Le pôle femme-mère-enfant de Saint-Denis se verra privé de deux infirmières puéricultrices en néonatalogie, et de deux soignants en gynéco-obstétrique. « On nous assène que la qualité de soins ne pâtira pas de ce plan, mais sur 155 postes supprimés, seuls 45 ne seront pas des soignants. Je constate qu’on touche surtout les petits, car au pôle management, alors qu’il y a des doublons un peu partout, seuls 3 postes de direction seront supprimés. », poursuit le syndicaliste.
SUD Santé Sociaux assure qu’il restera vigilant quant à l’accompagnement social du PRE, et prévient que « la grève n’est pas le seul moyen d’action ». Une grève que de son côté la CFDT a décidé ce jour de poursuivre, estimant insupportable que la direction ne présente pas le nombre de postes vacants, 6 ans après la création du CHU. Une donnée essentielle à un éventuel plan de stagiairisation des agents, qui ne sont pas titularisés parfois 10 années après leur prise de poste.
« 155 suppressions, c’est trop, ce ne sera pas réalisable, il va y avoir de la casse », conclut Bernard Ramalingom, avant d’appeler les politiques à l’aide « il faut que les politiciens se mobilisent pour un CHU digne de ce nom », et de prévenir que des actions surprises sont à venir.