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Société

Vidéo - De l'élevage de tortues à leur préservation : L'exemple réussi de la reconversion de Kelonia


Ce samedi 27 août coïncide avec la journée mondiale pour la fin du spécisme. Ce courant de pensée, né dans les années 70, milite pour une véritable prise de conscience des intérêts des animaux et vise à terme la reconnaissance de l'égalité animal-homme. Comme ailleurs dans le monde, La Réunion n'échappe pas à cette question de la préservation animale et de l'évolution des mentalités et des relations homme/animal. Exemple avec l'observatoire Kelonia, passé d'une valorisation extractive de la viande de tortue (à l'époque de l'ancienne ferme Corail) à une préservation de la tortue en tant que symbole de la préservation des océans. Une mutation qui nous est racontée par le directeur de l'observatoire, Stéphane Ciccione.

Par SI - Publié le Samedi 27 Août 2022 à 07:57

Extrêmement abondantes lors de l'arrivée des premiers hommes sont sur l'île, les tortues marines ont été énormément consommées à l'époque de la marine à voile. Elles étaient chargées dans les bateaux pour fournir les marins en viande fraîche, lesquels pouvaient garder les tortues vivantes pendant plusieurs mois dans les cales de leurs navires.

Comme les marins, les premiers habitants de l'île ont aussi consommé les tortues existantes qui venaient pondre à La Réunion, jusqu'à leur disparition. "Comme il n'y avait plus de ponte, la consommation s'est arrêtée ou est devenue exceptionnelle, à part les quelque pêcheurs ou chasseurs sous-marins qui attrapaient les rares tortues aperçues. De ce fait, par rapport à d'autres régions du bassin indiaocéanique, la consommation de viande de tortue à La Réunion ne s'est pas implantée dans la durée", explique Stéphane Ciccionne.

De la tortue dans les cantines, restaurants, et conserves

Lancée dans les années 1970 dans l'île, l'élevage de tortues de mer pour la consommation de leur viande a duré une petite vingtaine d'années jusqu'à son interdiction en 1997. Portée par la Compagnie réunionnaise d'aquaculture et d'industrie littorale (Corail), la création de cette filière et de la ferme pilote de Saint-Leu en 1977 se voulait ambitieuse et tablait sur une production de plus de 1000 tonnes par an avec des tortues juvéniles prélevées dans leur milieu naturel dans les îles Éparses, Europa et Tromelin notamment. Mais déjà à cette époque, des voix commençaient à se faire entendre de la part des associations écologistes qui critiquaient cet élevage basé un modèle productiviste. "Lorsque l'élevage de tortue avait officiellement démarré dans les années 70 dans l'île, il avait fallu faire la promotion de la viande de tortue car les Réunionnais n'achetaient plus spontanément cette dernière et ce jusqu'à son interdiction dans les années 1990", poursuit l'océanologue.

Cette filière tortue se mettra néanmoins en place petit à petit. L'approvisionnement régulier de viande de tortue d'élevage alimente aussi bien les cantines scolaires (sans grand succès) mais aussi les restaurateurs et les industriels qui proposeront des conserves, foie gras des mers, viande fumée et même des samoussas. Dans le même temps, 7 ateliers sont créés sur l'île pour traiter l'os et le cuir provenant de l'élevage de la ferme Corail.

Alors qu'elle commençait à émerger localement, cette filière fera face à un contrecoup dès 1981 avec le classement des tortues marines à l'annexe I de la Convention de Washington qui limite fortement l'importation et l'exportation de tortues marines et qui en interdit le commerce international. Un second coup de semonce intervient en 1983 avec un arrêté préfectoral qui met en avant la nécessaire protection des tortues sauvages. Malgré les demandes de dérogation faites par l'État français pour le maintien de l'élevage en ranch qui ne mettrait pas an danger l'espèce, les oppositions à l'élevage comme les réglementations se durcissent et les débouchés commerciaux se réduisent comme peau de chagrin.

Reconversion

En 1989, les terrains et les bâtiments de la ferme Corail sont acquis par la Région Réunion qui ne souhaitait pas voir la filière disparaître. Malgré de multiples interventions auprès des ministères pour trouver un cadre juridique stable, le coup de grâce interviendra en 1994 lorsque le ministère de l'Environnement décide de stopper l'élevage commercial. Afin de permettre la reconversion de la ferme Corail, un moratoire est alors mis en place. En 1997, le conseil régional valide alors la transformation du site qui deviendra en 2006 le centre Kelonia que tout le monde connaît actuellement.

"On ne parle plus aujourd'hui de valorisation extractive des tortues et de leur consommation mais au contraire, on parle de valorisation non-extractive de l'espèce. Ce que l'on valorise, c'est l'image de la tortue en tant que symbole de la préservation des océans", indique Stéphane Ciccione.

Une évolution qui s'est faite "relativement bien dans le temps", ajoute le directeur de Kelonia. "On a laissé le temps et le choix aux salariés de faire cette évolution. Ils l'ont tous fait en conscience et je crois qu'ils ont bien épousé leurs nouvelles missions. Je crois également qu'il est beaucoup plus confortable d'être dans la position de quelqu'un qui protège les tortues plutôt que d'être dans la positon de quelqu'un qui tuait les tortues pour les manger", termine-t-il.





1.Posté par Nono le 27/08/2022 13:06

L'antispécisme ne vise pas du tout la reconnaissance de l'égalité animal-homme, elle vise la reconnaissance de l'égalité entre toutes les espèces, donc déjà l'article part très mal.

Je conseille le visionnage de la vidéo "David Olivier : faut-il empêcher le lion de tuer la gazelle ?" sur YT pour éviter ce genre d'approximation et comprendre les implications d'un monde antispéciste, ou toute forme de souffrance animale (prédation, abatage) doit être éliminée de la main de l'homme.

Le souci avec cette vision, c'est que l'homme souhaite donner une morale à une nature complètement amorale, et que cela implique entre autres, comme expliqué dans la vidéo, la disparition de la prédation. Et là on part dans le délire, modifier génétiquement les prédateurs, leur fabriquer de la nourriture végan, contrôler les naissances, voir les faire disparaitre, sans se soucier véritablement des conséquences sur la chaine alimentaire, on est vraiment dans le monde de Walt Disney, entre "Bambi" et "L'apprenti sorcier".

De plus, vouloir remodeler la nature pour la faire coïncider avec ses sentiments bienveillants (comprendre immaturité émotionnelle), bref, se sentir plus capable que des millions d'années d'évolution ou un quelconque dieu pour les croyants, c'est quelque part mettre l'homme au dessus de la nature, ce qui est par définition spéciste. Mais à ce niveau on en est plus à une contradiction près.

2.Posté par Loozap le 27/08/2022 20:24

Ces animaux sont en voie de disparition donc ils sont à protéger

3.Posté par jyves le 28/08/2022 00:12

On est en train de faire ressusciter des dinosaures, version Jurassic Park. On pourrait meme faire la meme chose avec les dodos. On va interdire les ranchs de dodos parce que c'est un animal sauvage ? Avant d'interdire de bouffer, faut interdire lez bozos de gêner les tortues qui viennent pondre les oeufs sur les plages, ou de s'en approcher comme on le fait deja aux Etats Unis. Ca ne sert a rien de proteger si on continue de détruire leur habitat

4.Posté par AZALA le 28/08/2022 11:31

Je ne vois pas ce que l’antispécisme vient faire la dedans la ferme Corail a juste évoluée a la suite des accords de Washington??? je crois qui classaient les tortues comme espèce protégée l’antispécisme est juste une lubie d'idiots hors sol ...Vive l’entrecôte marchand de vin!!!

5.Posté par La véritable Histoire le 29/08/2022 13:32

Ce directeur est passé du stade de l'éleveur à celui de "protecteur" mais il oublie volontairement de raconter des éléments fondamentaux.
- L'élevage (qu'il dirigeait ... a-t-il des regrets ?) était concentrationnaire, avec des tortues aux pattes rongées, et le film que j'avais réalisé à l'époque avait mis en évidence ces aspects, ce qui avait dégoûté des familles créoles de manger ces tortues
- L'arrêt de cet élevage indigne est le fruit principal de Didier Dérand (qu'on l'apprécie ou pas pour ses autres actions), et rien ni personne ne pourra lui enlever ce mérite. Il a d'ailleurs été décoré pour ce combat.

Ce directeur et les journalistes mal informés peuvent refaire l'histoire à leur guise, mais la réalité est que des initiatives individuelles sont nécessaires pour changer l'Histoire, et que si ce directeur peut se faire mousser maintenant en oubliant son passé, c'est grâce au travail de Didier Dérand.

6.Posté par Manon le 03/09/2022 18:45

Il faut continuer de préserver cette si belle espèce !

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