Avec une heure de retard, le Colonel Marc Hessloehl, pilote du Dash 8 et chargé de la communication sur le bombardier d’eau, est arrivé vêtu de sa combinaison orange mécanique.Il s’est expliqué sur son action, son travail et « sa » machine surtout.
Cet ancien pilote militaire est pilote du Dash 8 depuis 5 ans. Il s’était déjà déplacé sur notre île, l’année dernière, pour les même raisons: les incendies criminels du Maïdo.
D’après lui, la différence entre les incendies de l’année dernière et ceux de cette année tient surtout à la plus grande surface à traiter et par le nombre de points chauds.
Le pilote du feu exerce dans un secteur d’activité compris entre 1.500 et 2.000 mètres d’altitude. Il a l’habitude de s’entraîner sur du relief. « Quand on s’exerce sur du relief , on peut aussi faire sur du plat ! « .
Délai d’intervention du Dash 8?
Sur la question polémique de l’arrivée tardive du Dash 8, il a déclaré: » Il y a eu un choix tactique d’intervention (…) c’est déjà arrivé en Métropole.Entre la décision et le décollage, 10 heures sont nécessaires pour préparer l’avion, monter la soute… »
Il a également révélé que le Dash 8 était disponible quelques jours avant puisque la saison des feux était terminée depuis déjà 15 jours. Cette année, le Dash a servi « dans l’Hérault, les Pyrénées orientales, et Porta » (proche Andorre).
Arrivé sur l’île à 20h30 hier, le pilote n’exerce que de jour. Il travaille en binôme, avec un deuxième équipage.
Aujourd’hui, ils ont effectué 15 largages et 3 « servants pelicandromes » avaient pour mission de recharger le plus rapidement possible le gros avion.
Lors de ses vols, le pilote a pu constater de « belles reprises de flammes (…) Le feu n’est pas éteint! « ,a insisté le Colonel pour justifier sa venue.
A partir de 9h , comme souvent à la Réunion, une couche nuageuse a obscurci le plafond aérien, rendant ainsi impossible le travail du bombardier Dash 8. Cette contrainte météorologique s’est ensuite dissipée et l’intervention a repris de plus belle vers midi.
Le colonel Hessloehl a effectué rien que pour la matinée, « 6 rotations, et 7 cet après-midi« .
Spécificité du Dash 8
L’avion est un gros conteneur, qui peut conserver dans ses réservoirs 10 tonnes d’eau ou de retardant. Alors qu’un hélicoptère ne peut contenir que 500 ou 600 litres.
Le pilote a précisé qu’à la Réunion il n’ y avait que de l’eau, pas de retardant. Selon lui, le bombardier est aussi bien adapté pour les actions « chirurgicales« , actions limitées sur une surface déterminée, que pour « les feux souterrains , car il y a a un effet de pénétration ». Mais le Dash est préférable pour « les tapis » (plus grandes étendues).
Le bombardier peut aussi être utilisé pour les transport de frêt. Il s’agit d’un avion souple, qui a de la puissance.
« Lors d’un largage la zone doit être vide« , au minimum « 200 mètres en largeur mais en principe c’est beaucoup plus! », nous explique le Colonel. « Les pompiers au sol veillent à ce que la zone à bombarder soit libre. Si la zone est occupée, grâce à la souplesse de l’avion , on remet les gaz et on part sur une autre cible ».