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Olympe de Gouges, une femme de lettres des Lumières adversaire résolue du système esclavagiste

- Courrier des lecteurs -

Ecrit par Reynolds Michel – le jeudi 02 novembre 2023 à 09H56, mis à jour le jeudi 02 novembre 2023 à 09H57

Femme de lettres morte guillotinée le 3 novembre 1793 pour ses écrits politiques, ignorée de deux siècles de l’Histoire de la Révolution, Olympe de Gouges (1748-1793) est sortie de l’oubli assez récemment, plus particulièrement lors de la célébration du bicentenaire de la Révolution française en 1989. Connue surtout comme une militante féministe, autrice de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791), elle mérite d’être connue tout autant pour sa lutte contre l’esclave et ses idées d’avant-garde. Dramaturge prolifique, elle rédige la première pièce de théâtre français dénonçant le système esclavagiste alors à son apogée.

Femme politique audacieuse et féministe, elle prône de nombreuses réformes en avance sur son temps : la liberté d’expression, l’égalité de sexes, l’instauration du divorce, la défense des femmes qui ont des enfants hors mariage et la reconnaissance des enfants illégitimes, la libre recherche de paternité, la création d’un impôt sur les revenus des plus riches, la distribution des terres en friche à des paysans ou des coopératives, la création de maternités et de foyers solidaires pour les plus démuni-e-s, l’abolition de l’esclavage (actée en 1848) et de la peine de mort (votée en 1981), tout en se disant favorable au mariage des prêtres.
Pressentie pour entrer au Panthéon en 2013, elle est la première femme à avoir son buste à l’Assemblée nationale en 2016.

De Marie Gouze à Olympe de Gouges

Marie Gouze, dite Olympe de Gouges, est née le 7 mai 1748 à Montauban, dans le Tarn-et-Garonne. Sa mère, Anne-Olympe Mouisset, est la fille d’un drapier aisé de la ville. Son père légal, Pierre Gouze, exerce le métier de boucher et marchant. Elle serait en réalité l’enfant naturel et non reconnue de Jean-Jacques Le Franc, marquis de Pompignant, président de la Cour d’Assises de Montauban et poète membre de l’Académie. Marie Gouze a passé toute sa jeunesse à Montauban où elle a appris à lire et développer une passion pour la littérature, particulièrement pour le théâtre. Mariée à 17 ans, le 24 octobre 1765, à un traiteur du nom de Louis-Yves Aubry, de beaucoup son aîné, elle donne naissance, en 1766, à un fils, Pierre Aubry, dont le père décède peu après des suites d’une maladie. La jeune veuve fait alors le projet de rejoindre une de ses deux sœurs à Paris.

En 1770, elle fait la connaissance de Jacques Biétrix de Rozières, riche toulousain dirigeant d’une importante compagnie de transport, venu dans la région pour surveiller les affaires de son père. Elle entame une relation avec lui, acceptant d’être sa compagne tout en refusant sa demande en mariage. Et ce, pour garder, sans doute, sa pleine liberté d’expression et de mouvement par rapport à ses projets littéraires, car un homme pouvait à l’époque empêcher son épouse d’écrire. Mais c’était faire fi, avec une indépendance d’esprit remarquable à cette époque, des rumeurs et commérages la concernant. Ça n’a pas manqué.

En 1773, tous deux décident d’aller s’installer ensemble à Paris : lui pour son travail, elle pour mettre en œuvre ses projets et donner la meilleure éducation à son fils. Elle avait choisi depuis peu de prendre le nom d’Olympe de Gouges, composé du prénom de sa mère, à qui elle vouait une véritable affection, et de son nom de famille orthographié comme dans certains registres d’état-civil de Montauban. Quant à la particule qu’elle ajouta, c’était probablement pour faciliter son entrée dans certains milieux bourgeois et aristocrates de Paris, en vue de servir ses ambitions littéraires qui n’étaient pas médiocres (cf. Eva Cot, 2015 ; Mélanie Wolfe, 2012).

Femmes de lettres aux idées novatrices et abolitionniste

À Paris, où elle retrouve sa sœur Jeanne, elle fait vite son entrée dans les salons en vue où se côtoient les personnalités influentes de la haute société et de la cour de France comme le duc d’Orléans, tout en recevant chez elle des philosophes, des savants, des écrivains, des artistes à la mode – l’appartenance à la sociabilité mondaine était une ressource importance à cette époque. Avec le soutien moral et financier de son fidèle compagnon Jacques Biétrix de Rozières, elle se lance dans l’écriture, confortée par le dramaturge Jean-Georges Le Franc, qu’elle considérait comme son demi-frère, et peu après par le poète, journaliste et écrivain Louis-Sébastien Mercier. Ce dernier deviendra l’un de ses amis les plus proches tout comme le chevalier Michel de Cubières, auteur de pièces de théâtre et poète. Ambitieuse, ayant la volonté de s’imposer comme une femme de lettres, elle dicte ses pièces de théâtre et autres écrits à un secrétaire, tout en créant sa propre troupe de théâtre amateur.

Au début des années 1780, elle est déjà une personnalité connue, autrice de nombreuses pièces de théâtre. Parmi celles qu’elle a en réserve, elle décide, en 1783, de présenter, au Théâtre-Français, Zamore et Mirza ou l’Heureux Naufrage. La pièce, véritable plaidoyer contre l’esclavage, conte l’histoire de deux esclaves fugitifs, provoque de vives critiques et menaces. Néanmoins, grâce à de puissants appuis, la pièce est inscrite le 28 juin 1785 et approuvée pour être jouée le 8 juillet 1785 après certaines retouches. Finalement, rebaptisée L’Esclavage des Noirs, elle ne sera représentée au Théâtre-Français qu’en décembre 1789, soit après la Révolution. Mais devant les réactions hyper-violentes des propriétaires coloniaux et les pressions financières, la pièce sera retirée de l’affiche au bout de sa troisième représentation, le 2 janvier 1790.

Si Olympe de Gouges a accepté de rebaptiser sa pièce en apportant certaines modifications au texte original (elle a remplacé notamment les Noirs par des Indiens), sa publication est cependant précédée d’un essai-manifeste antiraciste pour l’abolition de l’esclavage, ayant pour titre Réflexions sur les hommes nègres (Février 1788). Entre-temps, elle a publié son Mariage innatendu de Chérubin (1786), qui met la condition féminine au cœur de l’intrigue.

A cette date, Olympe de Gouges est déjà entrée en politique et fourmille d’idées novatrices. Dans sa célèbre Lettre au peuple ou projet d’une caisse patriotique (novembre 1788) et dans ses Remarques patriotiques (décembre 1788), elle appelle à des réformes politiques, économiques et sociales radicales (voir ci-dessus), tout en déplorant l’aveuglement de la monarchie.

Des écrits politique aux brûlots placardés dans Paris…

L’année suivante, alors que la Révolution monte, Olympe de Gouges, qui défend encore le principe d’une monarchie constitutionnelle, veut être une actrice de l’histoire en cours. Elle s’adresse au censeur royal (le 13 mai, puis le 12 juin 1789) et au duc d’Orléans (le 4 juillet), pour obtenir l’autorisation de publier Journal du Peuple. Elle ambitionne de faire entendre sa voix et avancer ses propositions de réformes, parmi lesquelles : les droits pour les femmes de s’exprimer, de monter à la Tribune – « La femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune » (art. X de sa Déclaration sur les droits des femmes…) – de voter, l’instauration du divorce, l’abolition de l’esclavage et de la peine de mort. Lors des réunions des États Généraux, elle assiste aux débats de l’Assemblée Nationale dans les Tribunes des Jacobins et, faute d’autorisation d’éditer, elle fait imprimer et diffuser des milliers de tracts et d’affiches (cf. France Culture, Série Avoir raison, août 2021).

Dans les années 1790, installée à Auteuil, Olympe de Gouges fréquente les milieux intellectuels d’avant-garde de l’époque : Madame Helvétius qui recevait des savants et intellectuels dans son salon, Nicolas Sophie et le marquis de Condorcet, Fanny de Beauharnais, Jean-Pierre Brissot, l’abbé Grégoire, Mirabeau… A la mort de ce dernier, le 4 avril 1791, elle compose son oraison funèbre, sous forme d’une pièce intitulée Mirabeau aux Champs-Elysées, qu’elle fait représenter au Théâtre-Italien le 16 avril. Le 14 septembre elle publie sa célèbre Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, inclut dans la brochure intitulée Les Droits de la femme adressée à la reine Marie Antoinette (1791). C’est le premier texte juridique évoquant l’égalité des sexes et proclamant le droit des femmes à devenir des citoyennes égales aux hommes en matière civile et politique.

Modérée, opposée à toute forme d’engagement violent, Olympe de Gouges rejoint en septembre 1792 le mouvement des Girondins. Hostile à toute dérive despotique, elle dénonce et condamne de plus en plus fort le régime de la Terreur. Le 20 juillet 1793, elle signe une affiche contre Robespierre et Marat qu’elle accuse d’être responsable des effusions de sang. Elle est arrêtée et emprisonnée. Accusée d’injures envers les représentants du peuple et de publications contre-révolutionnaires, elle comparait, le 2 novembre, devant le Tribunal révolutionnaire et elle est guillotinée le 3 novembre devant la foule sur l’actuelle place de la Concorde. Elle a eu le droit de monter sur l’échafaud mais pas à la tribune !

Sévèrement jugée par la « majorité morale » de temps – courtisane, prostituée, hystérique, virago (mi-homme, mi-femme), anti-républicaine – puis « victime pendant près de deux siècles d’intellectuels misogynes qui la peignent comme illettrée et exaltée » (Mélanie Wolfe), elle a été redécouverte et réhabilitée dans les années 1980 – par l’historien Olivier Blanc, Benoîte Groult et d’autres féministes – comme une femme des Lumières, belle figure d’exception pour son engagement politique dans la durée et surtout pour ses positions d’avant-garde, courageusement exprimées sur la condition des Noirs et celle des femmes (Olivier Blanc).

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cyclope exalté
28 jours il y a

Doit on aussi l’invention du néon à cette racli experte « des lettres des lumières » ?

Parfait exemple d’idiote utile de la sinistre et sanglante révolution française, elle finit exécutée par le monstre qu’elle avait contribuée à mettre au pouvoir, un destin classique de gauchiste idéaliste en somme.

Mordicant
Répondre à  cyclope exalté
28 jours il y a

Toujours ancré dans votre conservatisme. Et anti féministe avec ça !

Omarie
Répondre à  cyclope exalté
28 jours il y a

Parfait exemple de commentaire idiot !

Mordicant
28 jours il y a

Encore une belle biographie de femme remarquable

Saucratès
Répondre à  Mordicant
27 jours il y a

Je suis bien d’accord. Il y eut des femmes admirables, nées quelques siècles trop tôt. Cette Olympe de Gouges en fait indiscutablement partie. Une femme abandonnée face au monstre hyper-violent que fut la révolution française. Comment un monstre de cette espèce a-t-il pu être autant idéalisé et peut-il encore être idéalisé ? Avait-on besoin de tuer autant pour instaurer un régime démocratique en France ?

Admirable exemple d’une femme en lutte. «La femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune.» Il manque la publication de ses oeuvres complètes dans un format comme la Pléiade.

Mordicant
Répondre à  Saucratès
27 jours il y a

Vous vous trompez, la Révolution française n’est pas « idéalisée ». Pas plus qu’elle n’a été un « monstre violent ». Personnifier cette période violente et sanglante de l’histoire de France est un non sens.

En revanche les acteurs de la Révolution étaient portés par des idées et des idéaux qui sont le fondement de notre civilisation occidentale, avec notamment la déclaration universelle des droits humains. C’est leur mise en pratique qui a été difficile.

Oui, la « période révolutionnaire » a été sanglante. Mais on ne pas d’un coup de baguette magique, d’un régime de monarchie de droit divin à une République.
Olympe de Gouge, n’est pas « née trop tôt ». Elle fut une femme de son époque, une de ces personnalités qui ont fait progresser les idées des Lumières.
Il fallait du courage et de l’intelligence à son époque pour exprimer des idées du féminisme qui n’étaient pas la priorité chez les « Révolutionnaires »pas plus que dans le reste de la société de l’époque.

Question subsidiaire : n’êtes vous pas un partisan de la peine de mort ?

Saucratès
Répondre à  Mordicant
27 jours il y a

Pourtant si, Mordicant, la Révolution française a été idéalisée et théorisée, notamment par les philosophes allemands Kant, Fichte, Hegel. Vous-même n’y échappait d’ailleurs pas en parlant de ses idées et idéaux qui sont le fondement de notre civilisation occidentale ! Quels idéaux ? Les massacres, les guerres mondiales, les camps d’extermination, les régimes reposant sur la délation et la dénonciation, la manipulation politique et médiatique des esprits faciles à berner ?

Comment un régime bâti sur tant de morts et de suppliciés peut-il s’ériger en monument et en modèle de la démocratie pour le reste du monde ? N’y a-t-il pas un paradoxe et cela n’explique-t-il pas qu’au nom de la défense de la civilisation, un Etat comme Israël bombarde impunément des populations civiles à Gaza ?

N’avons-nous pas eu d’autres modèles de réforme politique pour passer de la monarchie vers la démocratie sans qu’il n’y ait autant de milliers de morts ? Comme au Royaume-Uni, en Prusse, aux Etats-Unis ou en Afrique ? Avec à chaque fois évidemment des explications particulières.

Pour conclure, quelle combattante que cette Olympe de Gouges. Evidemment, toutes les féministes auraient mérité de vivre dans un monde où leurs droits seraient enfin reconnus (même si c’est imparfaitement) … mais nos droits à tous ne sont-ils pas parfois imparfaitement respectés ? Tout aussi évidemment, sans le combat des féministes, la situation des femmes n’auraient pas évolué. Si elles étaient toutes nées plus tard, nulles n’auraient mené leurs combats !

A moins que d’autres n’eussent surgi pour les remplacer ! Je suis effectivement partisan de la peine de mort pour les monstres et les assassins amoraux. Mais en aucun cas pour éliminer des opposants politiques à mes idées. Mais je vous reconnais bien là : tolérant, ouvert et libéral sur toutes les questions de mœurs mais sans pitié envers vos contradicteurs. Saucratès

Mordicant
Répondre à  Saucratès
27 jours il y a

Pouvez préciser des citations de ces auteurs qui parleraient de « Révolution idéalisée » ?
En revanche on peut parler d’idéal révolutionnaire. On peut parler des idées et des idéaux portés par la Révolution, sans pour autant approuver ni glorifier la violence engendrée.
Et si l’on s’en tient à la révolution française de 1789, c’est bien l’avènement d’un changement de régime politique dont il s’agit. Et les idées des Lumières que ce mouvement révolutionnaire portait ne se sont pas mises en place instantanément.

Et quand vous écrivez :
 » Quels idéaux ? Les massacres, les guerres mondiales, les camps d’extermination, les régimes reposant sur la délation et la dénonciation, la manipulation politique et médiatique des esprits faciles à berner ?  »

Vous êtes à côté de la plaque.
Ce ne sont pas les idées des Lumières, ni les mouvements révolutionnaires de 1789 et suivants qui en sont responsables.
Mais la plupart du temps les responsables sont ceux qui refusent justement les idéaux symbolisés par la déclaration universelle des droits humains.
Les démocraties occidentales issues de ces idéaux sont largement contestées aujourd’hui.

Vous donnez comme exemple de passage à la démocratie La Prusse, le Royaume Uni, les Etats Unis : passage en douceur dites vous ? Ah bon . Pas de révolution dans ces pays . C’est nouveau ça.

Et en Afrique ? Dans quel(s) pays .

Vous admirez Olympe de Gouges. Bravo. Ça vous change de votre machisme assumé.

Omarie
27 jours il y a

Honneur à cette femme pionnière et à toutes celles qui se sont engagées, au prix de leurs vies souvent, dans la lutte pour la reconnaissance et le respect des droits des femmes, pour leur liberté, pour une société plus juste et équitable. Cela devait être extrêmement difficile à des époques où le rôle assigné à la femme était celui de la reproduction et de l’activité domestique. Çà l’est encore hélas de nos jours, dans certaines sociétés…

Dans sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne publiée en 1791, juste après la Révolution, Olympe de Gouges avait inscrit, pour les femmes, le droit de vote et de se présenter à une élection. Il a fallu attendre 1944, soit un siècle et demi plus tard, pour que ce droit soit pleinement reconnu et légiféré en France. C’est dire combien il est ardu de faire évoluer la société, de se débarrasser de mentalités moyenâgeuses, ultra-conservatrices et sectaires qui persistent encore aujourd’hui sous certains régimes patriarcaux, théocratiques mais pas que…

Respect donc pour Olympe de Gouges et pour toutes les femmes qui ont ouvert le chemin d’une liberté admise mais jamais totalement acquise (même en démocratie) !

Dernière modification le 27 jours il y a par Omarie
Saucratès
Répondre à  Omarie
27 jours il y a

Respect en effet. Un siècle et demi de combat, chère Omarie, c’est tellement long. Cette période de l’histoire de l’humanité ne nous grandit pas, nous les hommes. Et effectivement, ces combats doivent encore être conduits dans nombre de pays au monde. Même si, selon moi, le féminisme va désormais aujourd’hui beaucoup trop loin sous nos latitudes. Saucratès.

Mordicant
Répondre à  Saucratès
27 jours il y a

 » le féminisme va désormais aujourd’hui beaucoup trop loin sous nos latitudes.  »
Vous voyez comme votre machisme revient au galop !

Omarie
Répondre à  Saucratès
27 jours il y a

Non Saucratès, « le féminisme ne va pas trop loin sous nos latitudes » ! Il est à la hauteur des violences dont beaucoup de femmes sont victimes quotidiennement, qu’elles soient physiques ou psychologiques comme le harcèlement moral par exemple.
 
La lutte des féministes menée avec pugnacité incite les victimes à sortir de leur silence, à déposer plainte, à oser exprimer leurs souffrances parfois retenues trop longtemps. Non, ce n’est pas « aller trop loin », c’est agir face à une réalité qui n’est pas belle à voir et contre laquelle on ne peut faire dans la demi-mesure. 

Dernière modification le 27 jours il y a par Omarie
Omarie
Répondre à  Omarie
26 jours il y a

En complément de mon commentaire précédent :

Le mouvement féministe a pour principal objectif de combattre tout ce qui participe à une vision réductrice ou avilissante autour de l’image de la femme.

Les clichés sont encore trop répandus dans nos sociétés dites « évoluées », véhiculés notamment à travers les clips, les spots publicitaires, ces « soaps » et autres « telenovelas » où les femmes sont toujours cantonnées dans des rôles d’amoureuses béates, d’épouses idéales, de prétendantes « se crêpant le chignon » pour un homme ou bien alors d’intrigantes arrivistes prêtes à tout pour satisfaire leurs ambitions.

On est au XXIème siècle, il y a des progrès qui ont été réalisés, certes, mais le regard sur la femme n’a pas complètement changé et on n’est pas à l’abri de rétro-pédalages…

« La liberté ne sera pas totale tant que les femmes n’auront pas été émancipées de toutes les formes d’oppression ».
Nelson Mandela

Saucratès
Répondre à  Omarie
26 jours il y a

(Suite à mon commentaire sur votre féminisme) Vous pouvez compléter autant que vous voudrez, Omarie, mais vous ne développez toujours qu’une vision victimaire, de victimisation des femmes par un système patriarcal. Tout ceci est tellement monolithique, simpliste, affligeant. Saucratès

Mordicant
Répondre à  Saucratès
25 jours il y a

Saucratès déroule le pauvre et classique argumentaire du parfait petit phallocrate.

Quelle hypocrisie quand il qualifie Olympe de Gouges « de femme admirable » !

Omarie
Répondre à  Saucratès
25 jours il y a

« Victimisation »… »simpliste », dites-vous ?

Nombre de femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint, en France :
2022 : 118
Au 31 octobre 2023 : 88
Et je passe sur les « survivantes » aux coups et blessures reçus de leurs compagnons.

Le constat est là. Je ne suis ni criminologue, ni expert-psychiatre pour déterminer l’origine du mal qui pousse les hommes à s’acharner sur leurs compagnes. Par contre, je pense que l’éducation des enfants (filles et garçons) dès le plus jeune âge, la lutte contre les stéréotypes et toute image réductrice de la femme, une meilleure prise en compte des plaintes déposées ainsi qu’un accompagnement constant des victimes de violences, la mise hors état de nuire des auteurs (alourdissement des peines pour les récidivistes, suivi adapté…), sont indispensables.
Il vaut toujours mieux prévenir que guérir.

Je n’insisterai pas plus.

Saucratès
Répondre à  Omarie
25 jours il y a

Argument féministe simpliste que de vouloir ramener la cause féministe aux seuls féminicides et à toutes les victimes féminines des violences masculines (beaucoup plus assurément).

Vous prêchez en fait un converti, Omarie, car, en tant que parent, je me suis toujours réjoui d’être le père de garçons et non de filles, car les risques encourus par une fille (ou une jeune femme) sont mille fois supérieurs aux risques encourus par un garçon. Ceux-ci n’ont à craindre que les fous (et les islamistes) tandis que les filles ont à craindre tous les hommes dès lors qu’elles se trouvent isolées dans un endroit un peu à l’écart.

Mais je ne serais jamais féministe. Peut-on chercher la raison pourquoi tant de jeunes femmes victimes de violence de leur compagnon sont justement attirés depuis l’adolescence par les comportements mêmes qui les conduisent à être victimes de violences de la part de leur compagnon. On ne peut pas être sans risque pour soi-même uniquement attirés par des gros bras et des jeunes délinquants.

La violence en couple n’a pas de classe sociale ? Effectivement, les jeunes violents à l’école ou au lycée appartiennent à toutes les classes sociales et rejoignent tous les universités. Mais peut-être que le problème du féminisme, c’est cette attirance pour le mâle alpha dans l’optique d’être protégée. Sauf que les mâles alpha se retournent souvent contre leur progéniture. À la différence des autres mâles moins attirants, moins intéressants, moins combattifs.

Bon, ne vous énervez pas. Il ne s’agit que d’un rapprochement simpliste avec le comportement des meutes de loups, ce que nous ne sommes pas. Mais ce qui est indéniable, c’est qu’il y a avant tout une responsabilité individuelle à rechercher dans les féminicides, avant de mettre en cause le patriarcat et la faute collective des hommes. Il faut peut-être aussi remettre en cause les modèles d’idéal masculin des jeunes femmes pour qu’elles soient attirées par de jeunes intellectuels timides de préférence aux beaux sportifs musclés dealers et bagarreurs. Mais effectivement, mon analyse est aussi simpliste que la vôtre. Saucratès

Omarie
Répondre à  Saucratès
24 jours il y a

Je m’étais promis de ne pas insister mais vous m’y obligez par certains de vos propos ineptes et/ou contradictoires :
 
Vous écrivez : « …en tant que parent, je me suis toujours réjoui d’être le père de garçons et non de filles, car les risques encourus par une fille (ou une jeune femme) sont mille fois supérieurs aux risques encourus par un garçon. Ceux-ci n’ont à craindre que les fous (et les islamistes) tandis que les filles ont à craindre tous les hommes dès lors qu’elles se trouvent isolées dans un endroit un peu à l’écart ». Voici ce que cela m’inspire :
 
1-  Donc, vous reconnaissez que la femme est la cible privilégiée de violences masculines et, par là-même, que je ne suis pas dans une démarche de « victimisation » comme vous l’avez écrit.

2-  Les filles n’ont pas « à craindre tous les hommes » car tous les hommes ne sont pas des agresseurs, heureusement.

3-  Il n’est pas besoin qu’elles soient « isolées dans un endroit un peu à l’écart » pour être agressées. Cela peut se produire aussi dehors, sur des lieux publics et en plein jour. Cela arrive aussi à la maison et parfois, sous les yeux des enfants.

4-  Selon vous, les garçons n’auraient à craindre que « les fous » et « les islamistes » : Evidemment, vu que le reste du monde est parfait. Chez les cathos par exemple, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Rappelez-vous les échanges que nous avons eus au sujet de l’église où je mentionnais : « Au terme de trois ans d’enquête, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (CIASE) dévoile des chiffres terrifiants. Le rapport Sauvé rendu en octobre 2021 conclut que 330 000 mineurs ont été sexuellement agressés entre 1950 et 2020, en France. Sur ce même sujet, une enquête récente en Espagne chiffre le nombre d’agressés sexuels par des religieux catholiques à : 400 000.

Saucratès
Répondre à  Omarie
23 jours il y a

Omarie, votre anti catholicisme et votre féminisme exacerbé vous font tout mélanger. Les seuls à égorger et à tuer sont les islamistes musulmans. Il n’y a pas encore de catholiques qui s’attaquent un sabre ou un cran d’arrêt à la main aux enseignants en France. Quand je parle de risque d’assassinat par des fous et des islamistes, vous parlez vous d’agressions sexuelles de la part de curés !

Après, on ne confie pas ses gosses, on les protège, on ne les laisse pas en d’autres mains que les siennes, on limite les risques, et je ne les ai même jamais fait garder par un ou une baby-sitter. Jamais de sortie sans eux. Juste parfois les grands-parents. Des gens adorables. Il faisait du sport en ma compagnie. J’ai fait du judo, du karaté. Il y a des mamans qui restaient là dehors pendant tout l’entraînement. Bon il y a dû y avoir une sortie scolaire à la Saline où je n’étais pas là, rien qu’avec des maîtresses et des mamans accompagnatrices.

Mais tout ceci relève des responsabilités individuelles de chaque parent. On s’occupe de ses enfants, on les protège, on ne fait confiance à presque personne. Ou bien on les abandonne, on laisse seul, sans protection, à la merci de n’importe quelle personne de passage. Certes, on peut parler de parents hyper-protecteurs. Et alors. Y a-t-il une autre solution ? Le jour où j’ai appris qu’une de leurs tantes les avaient pris chez elle, et qu’elle les avait confié à une de ses connaissances, et qu’elle avait eu à l’égard de mon dernier une violence éducative (le forcer à finir son assiette en l’obligeant à rester à table), j’ai menacé mes beaux-parents de ne plus jamais leur confier mes enfants s’ils les reconfinaient à quelqu’un.

Mais je connais des cas inverses. Des personnes hyper confiantes auxquelles il n’est jamais rien arrivé. L’une d’elles marche seule sur les sentiers à La Réunion (sans gardes du corps), elle est partie seule en Bolivie, en Mongolie, sur les chemins de Compostelle. Il ne lui arrive rien, ni à ses filles qui sont comme elles, qu’elle a élevé aussi librement. Moi je suis juste risquophobe et on se moquait souvent l’un de l’autre.

Maintenant, le risque de meurtre islamiste, on ne peut pas s’en protéger. Mais votre anti-catholicisme et votre islamo-féminisme vous obscurcit le jugement. Saucratès

Omarie
Répondre à  Saucratès
22 jours il y a

A mon « anti-catholicisme », j’ajouterais anti-cléricalisme, anti-dogmatisme, anti-« religion…isme ».

Concernant l’« islamo-féminisme » dont vous m’affublez, je ne savais pas que cela existait. Pourriez-vous m’en donner la définition ?

Omarie
Répondre à  Saucratès
24 jours il y a

« Mais peut-être que le problème du féminisme, c’est cette attirance pour le mâle alpha dans l’optique d’être protégée. Sauf que les mâles alpha se retournent souvent contre leur progéniture. À la différence des autres mâles moins attirants, moins intéressants, moins combatifs. »

D’où sortez-vous cela ? Avez-vous des sources ou avez-vous vous-même mené une enquête sur le sujet ? Et cela expliquerait quoi ?
Les féministes se battent aussi contre ce genre d’arguments qui consiste, pour la défense des coupables, à faire partager la faute aux victimes.

« Il faut peut-être aussi remettre en cause les modèles d’idéal masculin des jeunes femmes pour qu’elles soient attirées par de jeunes intellectuels timides de préférence aux beaux sportifs musclés dealers et bagarreurs », me dites-vous ?

C’est triste pour les filles, leur choix serait donc limité entre de « jeunes intellectuels timides de préférence » et de « beaux sportifs musclés, (forcément) dealers et bagarreurs ». En dehors de ces deux « catégories » de garçons, il n’y aurait donc personne ?
Et les filles qui préfèrent les filles et les garçons qui préfèrent les garçons, vous en faites quoi ?

Sachez que toutes les femmes ne tombent pas en pâmoison devant des « tablettes de chocolat » et que l’attirance entre un homme et une femme (ou deux personnes du même sexe), relève d’une « alchimie » qui ne peut se définir selon des critères pré-établis.

Saucratè
Répondre à  Omarie
25 jours il y a

Omarie, donc, votre seule justification à vos jérémiades féministes, c’est la centaine de féminicides annuels ? Et vous me contestez lorsque je considère que vos arguments sont simplistes, attristants, sommaires ? Féminicides desquels il faudrait aussi retirer la vingtaine de masculinicides (c’est-à-dire les femmes qui tuent aussi leurs maris). Heureusement que les féministes des siècles passés, comme Olympe de Gouges, comme les suffragettes, celles qui se battirent pour le droit de travailler ou d’avorter, ne vous voient pas, ne découvrent pas la pauvreté de vos combats et de vos arguments. Saucratès

Omarie
Répondre à  Saucratè
24 jours il y a

« Heureusement que les féministes des siècles passés, comme Olympe de Gouges, comme les suffragettes, celles qui se battirent pour le droit de travailler ou d’avorter, ne vous voient pas, ne découvrent pas la pauvreté de vos combats et de vos arguments. » 

Ces femmes avant-gardistes telles Olympe de Gouges seraient fières de voir que leur combat et leur sacrifice n’ont pas été inutiles. Que d’autres femmes après elles, ont repris le flambeau. Que le chemin a été long et laborieux mais que les droits qu’elles revendiquaient pour les femmes ont fini par être proclamés.

Par contre, elles seraient tristes de voir que certaines mentalités sont restées ancrées malgré les siècles qui nous séparent de leurs époques.

Saucratès
Répondre à  Omarie
26 jours il y a

Omarie, je ne vous suis pas dans votre exagération. Vous mélangez tous selon moi. Vous, les féministes, vous réfugiez dans la victimisation permanente. En matière de salaire, d’accès aux métiers, aux tâches d’encadrement, aux formations scientifiques … etc. Si les femmes n’accèdent pas aux postes de patron, c’est la faute au patriarcat, au système. Le système a bon dos. Le monde est dur pour tout le monde. On n’a pas tous la bonne couleur de peau, on n’a pas tous les bons réseaux, la même forme d’intelligence pour atteindre les grandes écoles, on n’a pas tous le bon accent, la même capacité à fédérer autour de soi, et donc parfois le bon sexe.

Le problème du féminisme, c’est cette explication facile et expéditive pour expliquer chaque malheur, chacune de vos insatisfactions : le patriarcat explique tout, et votre certitude que les femmes sont par définition victimes de violences quotidiennes, physiques ou psychologiques. C’est une explication terriblement simpliste. Tout le monde est parfois victime de violence. Tout le monde doit se battre, homme ou femme. Rien n’est facile et cela l’est encore plus (difficile) lorsque l’on est handicapé. On construit sa vie toute son existence durant !

Le féminisme qui dépeint tout sous l’aspect du patriarcat, d’un monde des hommes qui écrase les femmes, va trop loin. Votre explication de type victimisation de toute la vie des femmes est pathétique. C’est ce que j’abhorre dans la philosophie féministe. Le simplisme d’une explication unique, qui retire toute responsabilité aux choix individuels effectués par les individus, ou les mauvais choix. Triste philosophie victimaire. Saucratès

Mordicant
Répondre à  Saucratès
25 jours il y a

Mais c’est ben vrai ça ! Ces bonnes-femmes elles les brisent au phallocrate Saucrates, à toujours vouloir pleurnicher sur leur sort !

nov 1793 Olympe de Gouges victime de La Terreur.
nov 2023 ; 107 femmes victimes de la terreur de leur conjoint (et l’année n’est pas finie !)

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