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Un bien triste anniversaire : Il y a 45 ans, 16 août 1977, Disparaissait le plus grand chanteur de tous les temps

Ce sont des commémorations dont on se passerait volontiers…

Ecrit par Jules Benard – le mardi 16 août 2022 à 17H37

Né à Tupelo (Mississipi) le 8 janvier 1935, décédé à Memphis, Elvis a été un phénomène, dans tous les sens du terme, comme le furent Mickaël Jackson, les Beatles, Edith Piaf, David Bowie, les Stones, Ray Charles et j’en passe. L’homme de tous les excès, qui révolutionna une musique jusque là confinée entre Bing Crosby et Franky Lane, une voix à nulle autre pareille mais aussi, en fin de parcours, celui qui se gavait de plus de cent cachets médicaux par jour.

Sa valeur ? Il pouvait tout chanter, hillbilly (mix de rock’n roll, de country, de chanson western), rock, jazz (une version sublime de Fever), chansonnette européenne, bossa, opérette… Notre Little Bob national, à qui un journaliste posait la question des transformations du King, répondit simplement : « Rocker ou crooner, maigre ou gros, de toute façon, nous on aime ! »
C’est comme quand on aime Brassens, Loulou Pitou ou Tri Yann, on ne choisit pas.

Contrairement aux autres rockers du début des 50’s, Elvis ne s’est pas cantonné au rock issu du seul blues, avec le twelve-old-bar-blues, mi-la-si. Il a en quelque sorte « mélodisé » le rock et cela a immédiatement séduit : son premier vinyle de chez Sun-Records (That’s allwright Mamma) a été immédiatement en tête des Charts des mois durant

Elvis était amoureux de la chanson-chansonnette européenne, surtout française : What now my love (Et maintenant), I can’t help falling in love (Chagrin d’amour), My Way (Comme d’habitude), It’s now or never (Ô sole mio), Surrender (Ritorna a Sorente), No More (La Paloma), My boy (Petit garçon), Let it be me (Je t’appartiens), Wooden heart (Muss I denn)… Le jeudi avant sa mort, il appelait Bécaud pour lui demander de nouveaux airs.

De toute sa vie, Elvis n’a jamais économisé ni placé un seul dollar. Ses rediffusions post-mortem, cependant, ont assuré à sa descendance une vie cousue d’or. Lui ne pensait qu’à se faire plaisir ou faire des cadeaux, comme cette dame noire, guère riche, en extase devant les baies vitrées d’un magasin Cadillac à Memphis : il invite cette dame à entrer et à choisir son modèle. Elle est repartie au volant du dernier cabriolet… rose comme celui d’Elvis..

En 1968, alors qu’il passait pour le dernier des has been, il enfile du cuir noir, branche sa Gibson L6 et monte sur scène en compagnie de ses anciens musiciens, Scotty Moore, son premier et génial guitariste, Bill Black, son bassiste, DJ Fontana, son drummer des Blue moon boys, ex-Hillbily cats. Une heure de show télévisé a suffi à prouver qu’il y avait lui… et les autres.
Des emplois du temps affolants ne l’empêchaient pas de se mêler de l’air du temps. Grand défenseur de l’intégration raciale, il avait même créé une chanson merveilleuse, In the ghetto, reprise trente ans plus tard par des rappeurs noirs. Ils y ont plaqué une rythmique sur laquelle ils ont placé la voix d’Elvis. Cette chanson est devenue un hymne pour les Noirs d’Amérique.
Il est vrai qu’avec cette voix, à la fois criarde ou veloutée, il pouvait tout s’autoriser.

Alors Elvis était-il le désaxé trop souvent dépeint ? Peut-être… mais lorsqu’on est porté au pinacle, il semble difficile d’y résister. Ce fut le cas pour Mickaël Jackson, David Bowie, Jerry Lee Lewis, Chuck Berry, les Beatles, les Stones. De sublimes artistes ne trichant jamais avec leur public et à la vie privée plus que cahoteuse.

Autre question : a-t-il eu raison de se lancer dans le cinéma ? Son rêve premier était de devenir acteur. Le colonel Parker, son sinistre mentor, le lui a permis.

Sur les quelque trente-sept films du King, on peut en citer à peine quatre à cinq sortant du lot. King créole, Jailhouse rock, Blue Hawaï, Charro et surtout, Flaming star, désigné par les critiques comme un des meilleurs westerns de toute l’histoire du cinéma (Les rôdeurs de la plaine).

Les autres prestations ciné d’Elvis sont nulles de chez minables. Certaines tournées en seulement trois semaines. Nous le savions mais allions les voir quand même pour entendre et voir notre idole chanter. Mais, au passage, certains acteurs de renom n’ont malgré tout pas hésité à tourner à ses côtés : Charles Bronson, John Mac Intire, Dolorès Del Rio, Ursula Andress, Steve Forest, Walter Matthau…

Reste que dans chaque domaine de l’expression artistique, picturale ou littéraire, il y a un ou une artiste au-dessus des autres. Dans le roman, ce fut Hugo. Dans la peinture van Gogh et da Vinci, dans la symphonie Beethoven, dans le jazz Django, dans la chanson classique Caruso ou Oum Kalsoum, dans la chanson française Piaf et Johnny.

Dans le rock ou le Negro spiritual (je pense à Working on the bulding), ce fut Elvis. Ses versions de Amazing grâce ou Silent night, comme My way, sont au-delà de ce que l’on attend.

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