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Un 20 décembre placé sous le signe du bicentenaire de la révolte des esclaves de St-Leu

Il est des dates que l'Histoire retient plus aisément. Celle du 20 décembre est, à la Réunion, "Le" jour de la commémoration de l'abolition de l'esclavage. Cette année 2011 marque également les 200 ans de la révolte des esclaves de Saint-Leu. Deux célébrations en une, 2011 ne pouvait pas espérer mieux pour donner encore plus de caractère à cette journée de célébrations aux quatre coins du département.

Ecrit par – le mardi 20 décembre 2011 à 07H54

Sept jours. C’est le temps qu’aura duré le soulèvement des esclaves de Saint-Leu. Cet événement aura marqué les esprits au point qu’on parlera désormais de la « révolte des esclaves de Saint-Leu » comme une évidence. Ce qui donne son caractère littéralement « historique » à cet événement, c’est tout simplement son caractère unique. En effet, malgré un effet d’entraînement qu’ils auraient certainement voulu déclencher, les esclaves de Saint-Leu organiseront la seule et unique contestation d’ampleur que connaîtra l’île Bourbon contre la traite négrière.

En 1811, ce sont les Britanniques qui occupent l’île. Leurs pensées pro-abolitionnisme donnent des idées aux esclaves qui veulent accélérer le processus.

Le premier blanc à croiser la route des esclaves est Maricourt Adams. Battu par ces derniers qui le croient mort, il donnera finalement l’alerte à un propriétaire proche de cette première sommation.

Un nom se dégage du commandement organisé de la révolte : Elie, dont l’histoire retiendra le nom, comme un symbole. Toujours dans la ville de Saint-Leu, un cortège d’une centaine d’esclaves (200 selon certains historiens) s’en prend à la propriété des Macé.

Jean Macé, le maître des lieux, est assassiné alors que les membres de sa famille arrivent à s’enfuir pour finalement réchapper de l’expédition punitive. La prochaine maison, celle d’un certain Pierre Hibon, sur laquelle les esclaves jetteront leur dévolu sera également visitée, mais son propriétaire résistera en prenant les armes, et aussi aidé par des esclaves fidèles.

Armel Macé est le prochain grand propriétaire à faire les frais du vent de révolte qui fait rage. Malgré avoir été informé des intentions des esclaves, il perdra son face à face. Il sera tué à coups de pilon.

Devant l’embrasement qui pourrait gagner toute l’île, les blancs préparent la riposte. Un stratagème enrayera l’avancé des esclaves. Au niveau de la route du Portail dans les hauts de Saint-Leu, maîtres et esclaves fidèles préparent un guet-apens.

Les esclaves fidèles occupent la route, à la vue des révoltés qui marchent vers leur prochaine propriété. Ces derniers pensent alors que les esclaves qui s’amènent à eux viennent gonfler leurs rangs. Il n’en est rien. Les maîtres, embusqués, ouvrent le feu sur le cortège. Vingt esclaves en révolte succomberont dans les secondes qui suivront l’attaque. Trente autres seront appréhendés et condamnés à mort dans les jours qui suivront. Des condamnations publiques aux quatre coins de l’île et à titre d’exemple.

La révolte des esclaves de Saint-Leu est contenue. L’embellie retombe. Il faudra attendre 1848, soit 37 ans plus tard pour que l’abolition de l’esclavage gagne les colonies françaises d’outre-mer.

 

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