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Toute mégastructure implique l’effondrement

- Courrier des lecteurs -

Ecrit par Bruno Bourgeon – le mardi 14 novembre 2023 à 10H38

D’un côté des militants s’introduisent dans l’aéroport du Bourget pour y planter des arbres et dénoncer « les criminels climatiques », de l’autre le ministre délégué aux transports, Clément Beaune veut mettre fin à certains projets autoroutiers. Convergence des luttes ? En fait l’action directe tout autant que la volonté gouvernementale ne sont qu’incantations. Politiques, chefs d’entreprise ou ménages, nous sommes tous prisonniers d’une mégastructure qu’on ne peut modifier qu’à la marge.

Le pouvoir véritable n’est ni dans les assemblées politiques, ni parmi les dirigeants des entreprises, encore moins dans la rue, le pouvoir est celui de l’état de nos infrastructures matérielles et superstructures organisationnelles à un moment donné. Prenons un exemple, mais on pourrait faire le même genre de raisonnement sur le transport aérien ou la prépondérance du numérique dans l’organisation sociale. La voiture comme consommation de masse n’est que centenaire, à partir de la Ford T en 1908. A l’époque, il n’y avait en France que 1672 voitures, aujourd’hui il y en a 36 millions et beaucoup plus d’un milliard sur la planète. L’invention de l’automobile a incité à multiplier les voies, ce qui a favorisé l’achat d’automobiles, d’où la construction d’autoroutes, la mondialisation du complexe pétrolier, la création d’entreprises vouées à l’automobile, l’encadrement par l’État, etc. Au début du XXe siècle, on n’avait pas besoin de voitures, il n’y en avait pas ; aujourd’hui on en a absolument besoin car la possession généralisée de voitures a entraîné l’éloignement du domicile et du lieu de travail, et l’obligation de fréquenter les parkings des centres commerciaux.

Mettre à bas cette structure socio-économique ne peut pas être pensé aujourd’hui, il n’y a pas d’acceptation possible d’un dévoiturage, le gouvernement ne peut que proposer de remplacer les véhicules thermiques par des véhicules électriques.

Les grandes marches pour le climat ne disent rien de comment faire diminuer réellement nos émissions de GES et les déclarations politiques ne sont que des effets de manche. Les seules prémices d’une remise en question des infrastructures sont issues du mouvement de contestation des grands travaux inutiles et imposés : le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, les lignes à grande vitesse, le Stade des Lumières, la tour Triangle, les incinérateurs géants, les centrales nucléaires de quatrième génération, les projets de méga-centre commerciaux ou l’A69… Mais tous ces mouvements ne sont que des appels à freiner la sur-structuration de nos sociétés, pas à déstructurer le système thermo-industriel. Alors, que faire ? Attendre une mégacrise qui semble inéluctable.

Dans son livre de 1988 sur l’effondrement des sociétés complexes, Joseph A. Tainter avait montré que confrontées à de nouveaux problèmes, les grandes civilisations accroissaient la complexité de leur fonctionnement en investissant plus encore dans les mêmes moyens qui provoquent leur perte. Le gain marginal d’une complexité croissante décline en effet jusqu’à devenir négatif. Alors tout accroissement de la complexité (et de ses coûts) entraîne la diminution des bénéfices sociaux. L’effondrement économique et social est alors inéluctable : cas de l’empire romain par exemple.

Aujourd’hui nous avons créé des systèmes gigantesques et monstrueux qui sont devenus indispensables au maintien des conditions de vie de milliards de personnes. Nous sommes passés en un siècle d’une société de circuits courts à des relations mondialisées où il n’y a plus d’autonomie possible. Le volume du commerce mondial a augmenté de 4 500 % entre 1950 et 2022, chaque humain est devenu assujetti aux flux transnationaux. L’omniprésence des complexes sociotechniques a rendu les personnes hétéronomes, c’est-à-dire dépourvues des capacités de retrouver quelques îlots d’autonomie. Dans nos sociétés, très peu de gens savent aujourd’hui survivre sans supermarché, sans carte de crédit et sans station-service. Lorsqu’une société devient hors-sol, c’est-à-dire lorsqu’une majorité de ses habitants n’a plus de contact direct avec le système-Terre, la population devient entièrement dépendante de la structure artificielle qui la maintient dans cet état. Si cette structure s’écroule, c’est la survie d’une grande partie de la population qui pourrait ne plus être assurée.

L’effondrement d’une civilisation suréquipée peut être très rapide. Plus le niveau d’interdépendance des infrastructures est élevé, plus de petites perturbations peuvent avoir des conséquences importantes sur l’ensemble. La variation du PIB repose sur des enchaînements qui agissent à la hausse comme à la baisse. Par exemple le multiplicateur de revenu explique en partie la phase d’expansion du cycle, mais aussi la crise. Au niveau financier, le mécanisme est similaire. Lorsque l’économie ralentit, la probabilité d’un remboursement des prêts accordés diminue, entraînant des défauts de paiement et des pertes d’emplois, donc moins de prêts accordés et moins d’argent en circulation. Ce processus s’auto-alimente, et une fois lancé il est très difficile de l’arrêter. Ainsi de la crise des subprimes de 2008. L’économie est aussi très dépendante de la disponibilité des ressources naturelles, en particulier de l’énergie fossile. Rappelons l’analyse de Jean-Marc Jancovici : « Si demain nous n’avions plus de pétrole, ni gaz, ni charbon, ce n’est pas 4 % du PIB que nous perdrions (la place de l’énergie dans le PIB), mais près de 99 %. »

En résumé, une mégastructure se trouve toujours à un moment ou un autre confrontée à des mégachocs. Rappelons la grande crise mondialisée de 1929 suite à un krach boursier, rappelons les premiers chocs pétroliers des années 1970, constatons la fragilité actuelle des approvisionnements de l’Union européenne en énergie ainsi que la volonté croissante des décideurs de faire une pause dans la « transition écologique… ». Tout porte à croire en un effondrement proche.

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Saucratès
15 jours il y a

Bonjour Bruno. Toujours aussi prolifique et pessimiste sur l’évolution des sociétés modernes. Mais je ne vous savais pas communiste ou marxiste en plus d’être écologiste. On découvre des choses tous les jours. L’empire romain s’est-il effondré en raison d’une complexification croissante de ses structures ? Comme vous le dites ? Ou est-ce l’irruption de peuples poussés vers l’occident par les hordes des Huns ? Et à ce moment-là, pourquoi l’empire romain d’Orient aux structures proches lui a-t-il survécu mille ans ? Votre théorie megastructurale est bien séduisante mais je ne pense pas qu’elle explique grand chose. Amitiés. Saucratès

Bruno Bourgeon
Répondre à  Saucratès
15 jours il y a

Saucratès, pourquoi éprouvez-vous le besoin de coller des étiquettes à tout le monde? Je ne me sens nullement marxiste dans ces propos, et je ne sais pas où vous êtes allé chercher cette élucubration. Quant à l’effondrement de l’Empire Romain d’occident, visiblement vous n’avez pas lu Joseph Tainter, professeur d’anthropologie et d’histoire à l’Université d’Utah, désormais âgé de 74 ans, dans son livre duquel je tire une partie de mon propos. Et je doute qu’il soit marxiste… Le mille-feuilles administratif, c’est de lui…

Bruno Bourgeon, aid97400.re

Saucratès
Répondre à  Bruno Bourgeon
14 jours il y a

Salut Bruno. Le concept de mégastructure est d’essence marxiste mon cher. Vous seriez donc comme M. Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir ! Vous feriez du marxisme sans le savoir vous aussi. Mais non, je ne cherche pas à vous classifier (la classification est le début de la science) ou à coller une étiquette aux gens. Mais non. Je ne vous prends pas pour une boîte de conserve pour vous coller une étiquette. Tout de suite. Amitiés. Saucratès

Bruno Bourgeon
Répondre à  Saucratès
14 jours il y a

Faux, Saucratès. Marx parle d’infrastructure (la production matérielle) et de superstructure (la production intellectuelle), concepts philosophiques vivement critiqués par Bourdieu. Là je parle de mégastructure civilisationnelle, rien à voir avec Marx. Vous confondez. L’empilement administratif de Tainter n’expose jamais Marx dans le déroulement de la pensée de son auteur. L’auteur passe en revue une vingtaine de cas d’effondrement, et examine les diverses explications données depuis plus de deux mille ans. En se concentrant sur trois cas d’effondrement bien documentés, les Romains, les Mayas et les Chacoans, il développe une nouvelle théorie, dont la portée est considérable. Les idées de l’auteur soulèvent ainsi des questions nouvelles et cruciales sur l’avenir des sociétés industrielles. Et bien au-delà des spécialistes des domaines étudiés, cet ouvrage intéressera tous ceux qui s’interrogent sur l’avenir de notre civilisation. Point de Marx là-dedans.

Apax
15 jours il y a

Il y a véritablement une énigme à ne pas réaliser pleinement ce que pourtant nous comprenons tous et de mieux en mieux à mesure que l’effet domino de la méga machine et du système Terre s’accélèrent en produisant de fait, des effets délétères pour l’ensemble du vivant sur notre planète, autrefois si bleue et maintenant si grise et quasi latéritique sur de larges espaces. A l’évidence, dans ces conditions, tout est à repenser, à redéfinir et même dans nombre de dispositifs à inverser le braquet le plus rapidement possible. Il y va de notre survie dans les quelques années à venir et donc nous serons les premiers concernés, bien avant nos enfants lesquels hériterons de nos inconséquences et partant de notre lâcheté.
Lâcheté donc Lucrèce, il y a près deux milles ans, nous avertissait : « Il est doux, quand la mer est haute et que les vents soulèvent les vagues, de contempler du rivage le danger et les efforts d’autrui : non pas qu’on prenne un plaisir si grand à voir souffrir le prochain, mais parce qu’il y a une douceur à voir des maux que soi-même on n’éprouve pas. » (natura rerum)

Saucratès
Répondre à  Apax
14 jours il y a

Certes Apax, vous parlez de survie et de lâcheté de notre part. Nous parlons au fond de petites habitudes, de petites consommations individuelles qui participent peut-être à la survenue d’un désastre collectif, pratiquement inaudible à notre niveau. Lâcheté certes. Aveuglement dirais-je plutôt.

Mais il n’existe pas de bonnes réponses. Le passage à un véhicule électrique au lieu d’un gros diesel est normalement sensé participer au règlement du problème de pollution et d’émission de CO2 et de particules fines. Et pourtant, au plan collectif, cela fait exploser la production d’électricité et on est désormais proche de mesures de délestage pour tous les usagers et la remise en route ou la hausse de la production des usines thermiques et des centrales au fuel.

Il faudrait pouvoir arrêter de se déplacer, c’est-à-dire arrêter de travailler. Mais on ne peut pas se passer de travailler, de revenus. Et même au chômage, on vous demande des dizaines d’heures de recherche d’emplois. Et je parie que même les plus écologistes des militants réunionnais du climat ont installé une climatisation à leur domicile. Ou bien voyagent régulièrement en avion pour se rendre en métropole.

C’est facile de parler de la lâcheté des autres. Plus difficile de mesurer la sienne. Pour votre citation de Lucrèce, il ne devait pas connaître la mer. Rien de pire que de voir la mer houleuse sans ressentir un pincement au cœur, une appréhension, pour avoir dû parfois l’affronter sur une coque de noix. Près de 40 années plus tard, j’en ai encore peur. Saucratès

Mordicant
Répondre à  Apax
14 jours il y a

Très juste.
Belle citation de la parole de Lucrèce tout à fait adaptée à notre position d’observateur (mais pour combien de temps ?) avant d’en devenir victimes.

Lui
Répondre à  Mordicant
9 jours il y a

Vous êtes déjà victimes du système H24!!

Mordicant
14 jours il y a

 » L’effondrement d’une civilisation suréquipée peut être très rapide. Plus le niveau d’interdépendance des infrastructures est élevé, plus de petites perturbations peuvent avoir des conséquences importantes sur l’ensemble. « 

De nombreux exemples archéologiques de disparition de « civilisations » anciennes illustrent parfaitement ce constat.

Un autre constat est « la fuite en avant ». Plus les infrastructures sont complexes, plus il est difficile de faire marche arrière, et chaque problème est résolu (ou tente d’être résolu) par une solution technique qui complexifie davantage le système et augmente l’interdépendance.

Enfin un autre constat, c’est qu’il s’agit aujourd’hui de considérer la civilisation à l’échelle planétaire. S’il y a effondrement c’est à l’échelle planétaire que le « civilisation humaine » s’effondrera. Plus question de « Civilisation occidentale » ou de Sud global ». Et l’interdépendance technologique a atteint un tej degré avec l’informatisation de tous les systèmes que le moindre incident a des répercutions planétaires. La moindre panne de courant plonge une région dans le désordre le plus total.

Tous les pays, tous les Etats et ainsi tous les humains sont interdépendants !

De plus, tous les humains et tous les êtres vivants sont interdépendants !

De plus tous les Êtres vivants sont dépendants des conditions du milieu naturel.

Et on commence à prendre conscience qu’une petite variation de la température peut avoir des conséquences à l’échelle planétaire. La marche arrière est devenue impossible, L’Humanité cherche des réponses techniques, aggravant la complexification et donc le problème comme l’illustre l’exemple de la voiture électrique.

Lui
Répondre à  Mordicant
9 jours il y a

Quel équipé, nous gagne même pas stocké et travailler l’énergie solaire !!

6000 ans en arrière les Egyptiens les atlantes le pouvaient !!

Chercher l’erreur !!

Mordicant
14 jours il y a

La voiture électrique bel exemple de fuite en avant.

Le remplacement du parc actuel mondial de voitures thermiques par des voitures électriques nécessiterait en cobalt, lithium et autres « terres rares », (sans parler des métaux nickel, cuivre etc) plusieurs fois la quantité qui a été évaluée dans l’écorce terrestre !

Lui
Répondre à  Mordicant
9 jours il y a

Soleil bientôt i sa grille tout zaffaire électronique !!

C’est fait pour que tout le monde i échappé pas !!

Mordicant
14 jours il y a

  « Lorsqu’une activité outillée dépasse un seuil défini par l’échelle ad hoc, elle se retourne d’abord contre sa fin, puis menace de destruction le corps social tout entier. »

— Ivan Illich

Danielle BRAUD
Répondre à  Mordicant
12 jours il y a

Merci Bruno de nous inciter à une réflexion globale sur ce diabolique effet de serre. DE QUOI ÊTRE PESSIMISTE VRAIMENT, quand on réalise que nos politiques devant un tel désastre se contentent d’emplâtres sur des jambes de bois!
Malgré tout, j’ai envie de croire Caude LORIUS, notre éminent glaciologue, qui, après le constat de la situation désespérée de la planète, à la fin du film la glace et le ciel, déclare ( je cite de mémoire excusez mon approximation!):  » malgré tout, je garde l’espoir, car l’homme estcapable du meilleur dans les situations vraiment catastrophiques ».
Essayons donc d’être ces hommes-là!

Mordicant
Répondre à  Danielle BRAUD
12 jours il y a

L’Homme capable du meilleur comme du pire.

Pour l’instant le constat c’est que l’humanité est dans le pire avec les conflits qui éclatent partout, avec les États qui se dressent les uns contre les autres, avec la course aux armements, avec l’augmentation des climato-dénialistes.

Et les seules réponses au dérèglement climatique c’est toujours plus de technologie, ou alors planter des arbres en guise de « compensation » pour se donner bonne conscience après des déforestations ou des consommations de pétrole.

exemple : le yacht de Bernard Arnaud consomme 2800 litres de gazole à l’heure. Et le milliardaire prétend compenser en plantant des arbres.

Justedubonsens
Répondre à  Danielle BRAUD
12 jours il y a

Bjr, sans aucun doute débat très très intéressant. Et je vous suis dans ce que l’homme est capable du meilleur mais aussi, hélas, du pire.
Le drame dans cette triste situation car je n’ose dire évolution, c’est que les « capables »n’ont guère voix au chapitre car les « incapables » mercantiles et cupides sont aux commandes et n’écoutent que leurs intérêts. Je crois avoir lu quelque part que les lobbyistes auprès du parlement européen sont des milliers. Quand on connaît la perversion de l’homme, il n’est pas difficile de comprendre sa facilité à succomber au chant des sirènes. Je parle des institutions européennes mais qu’en est-il chez nous avec une « démocratie «  du 49-3 ?
L’exemple de la voiture électrique est sans aucun doute le plus criant actuellement. Le patron, lui-même de Stellantis a dénoncé cette aberration.
Oui on peut essayer de rester positif mais il faut une sacré dose d’optimisme voire d’inconscience.

Luc-Laurent Salvador
11 jours il y a

Pour une fois je suis d’accord avec toi Bruno sur une question écologique parce que tu affiches ton pessimisme et tu l’expliques par cette propension humaine paradoxale qui consiste à faire toujours faire plus de la même chose dans l’espoir de changer. Le proverbe français bien connu résume parfaitement la chose : « plus ça change, plus c’est la même chose ». Tout est dit.

Ce proverbe est français parce que davantage que tout autre pays je crois (grâce à Napoléon sans doute), nous avons des élites technocrasses qui restent aux commandes quoi qu’il arrive, de sorte qu’on en vient à demander de résoudre un problème à ceux-là même qui en sont à l’origine (à décharge, on pourrait dire que c’est souvent à l’insu de leur plein gré tant ils sont et nuls et irresponsables).

Le meilleur exemple de compulsion de répétition qui vaut pulsion de mort (pour les psychanalystes) c’est bien sûr le passage au tout électrique, donc au nucléaire, qu’on nous impose avec le couteau sous la gorge. On a eu Tchernobyl, on a eu Fukushima mais grâce aux réchauffistes, le nucléaire est au mieux de sa forme.

Claude Allègre a très bien expliqué cela. Dès le début, le réchauffisme a été soutenu par le lobby nucléaire. Tout a commencé en Suède au début des années 1970.

Quoi qu’il en soit, nous sommes bien d’accord. Une catastrophe est sur l’horizon. Mais en fait, il y en a plusieurs en concurrence et nous ne savons pas laquelle franchira la ligne la première. Sera-ce le nucléaire civil ou le nucléaire militaire ? Telle est la question.

Car il n’y aura pas de catastrophe réchauffiste anthropique. L’Homme aura détruit sa supposée civilisation bien avant que cela puisse jamais advenir…

Lui
9 jours il y a

Pas marxiste !!
FRANCKISTE !!

vous étudiez mais vous n’avez pas les bonnes conclusions !!

Du coup vos études sont carrément faussé !!

Le monde tourne comme sa!!
Fausseté !!

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