Il est accusé par la conseillère municipale Sandra Paire de favoritisme et de prise d’illégales d’intérêts pour avoir accordé une subvention qualifiée d’illégale à hauteur de 2,9 millions d’euros à l’Association pour la sauvegarde des jardins d’exception du Mentonnais (ASJEM).
L’actuelle cheffe de file de l’opposition et ancienne candidate à la mairie, Sandra Paire, a signalé dans une missive adressée au procureur de la République « un présumé délit de favoritisme et une prise illégale d’intérêt dans le cadre de la gestion privée de trois jardins publics ».
S’appuyant sur un courrier de la direction des élections et de la légalité d’octobre dernier, Sandra Paire explique dans son courrier que le 17 mai 2022, 2,9 millions d’euros ont été attribués à cette association. Cinq agents, des logements ainsi que la Villa Maria Serena – le plus beau joyau de la ville – ont été mis à disposition pour ce projet. Considérant qu’il s’agit d’un acte frauduleux, la conseillère municipale demande à ce qu’Yves Juhel inscrive lors de la prochaine séance du conseil municipal le reversement à la ville des aides financières versées irrégulièrement à l’association.
Entre-temps, la préfecture qui a noté plusieurs irrégularités dans ce dossier et considéré que la délibération susvisée est illégale, a demandé la résiliation de la convention. D’ailleurs, la préfecture a indiqué ne pas avoir reçu de preuves de la demande de subventions de l’association. D’autre part, la deuxième adjointe Stéphanie Jacquot et fille du secrétaire général de l’ASJEM, François Jacquot, a pris part au vote lors du conseil municipal du 17 mai, ce qui constituerait un possible conflit d’intérêts selon les autorités.
Le maire de Menton a de son côté riposté au cours d’une interview accordée à Nice Matin. Yves Juhel juge que les propos de son opposante sont « outranciers et inexacts ». Selon le maire, personne n’a pris d’argent. Le maire a toutefois reconnu qu’il aurait dû passer par une délégation de service public. S’agissant du conflit d’intérêts, Yves Juhel assure que ce n’était pas délibéré. « Une erreur a été faite par Stéphanie Jacquot, mais elle a été réparée. Son père a démissionné de l’association », a déclaré Yves Juhel.