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Situation financière catastrophique à l’Université, ça sent le roussi pour le président Miranville

Devant les très grosses difficultés financières de l'Université, on parle quand même d'un passif de l'ordre de 20 millions d'euros, le conseil d'administration de l'Université, sans doute bien conseillé par le président Frédéric Miranville, avait cru malin le 3 novembre dernier de voter une motion pour dénoncer le non-versement de sommes importantes dues par La Région et l'Etat à l'université, et les enjoignant de les verser "sans délai".
Si La Région n'a pas pour l'heure répondu à notre connaissance, nous avons pu nous nous procurer le courrier de réponse de la Rectrice. Le moins que l'on puisse dire, même si c'est en termes diplomatiques que les choses sont dites, c'est qu'elle n'y va pas par quatre chemins pour remettre le président Miranville à sa place.
"L'Académie et l'Etat ne sont pas en défaut de paiement par rapport à l'université, contrairement à ce que la motion affirme", précise la rectrice qui suggère que l'université est incapable de remplir correctement les dossiers de demande et de suivi de subventions et recommande au président Miranville de s'interroger "sur les causes réelles des difficultés que traverse l'université".
Avant d'annoncer l'envoi prochain d'une mission de l'inspection générale du ministère de l'Education, du Sport et de la Recherche, afin d'envisager "une restructuration (...) des services administratifs et financiers" de l'université.
Ca sent le roussi pour le président Miranville...

Ecrit par 1654 – le jeudi 08 décembre 2022 à 17H55

Depuis la première mandature du président Frédéric Miranville (2016-2020), les signes avant-coureurs d’une université à la dérive n’ont pas manqué. Aux instabilités sans précédent dans la gouvernance de cette université (démissions ou évictions de vice-présidents, de chargés de mission, de hauts cadres sur une période très courte), s’ajoutent un climat social délétère, des dysfonctionnements à répétition (concours de recrutement annulés) et une situation financière qui se révèle désormais très inquiétante.

Dans un courrier adressé aux administrateurs (membres du conseil d’administration de l’université de La Réunion) qui sont appelés à voter le budget 2023 de l’université le 12 décembre prochain, la rectrice de l’Académie de La Réunion, chancelière des universités, les appelle à prendre leurs responsabilités, tout en récusant une motion qui visait des « impayés » de l’Etat et de La Région.

Il s’agirait d’une somme conséquente (plus de 20 millions d’euros) que le président de l’Université n’aurait découvert qu’à la mi-2022 pour imposer des restrictions budgétaires qui affectent le fonctionnement de toute l’université sauf la direction et sa communication pour célébrer en grandes pompes les 40 ans de l’Université de La Réunion.

Le courrier de la Rectrice est très clair, il pointe une gestion peu rigoureuse des fonds publics sur plusieurs années et ce qu’on peut appeler de la cavalerie budgétaire d’une année sur l’autre.

A la même époque l’an dernier, des inspecteurs des finances avaient débarqué à l’université de La Réunion. Une visite inopinée avec mise sous scellés de bureaux de la direction, mais une opération de « routine » avait alors précisé le Président Miranville qui ne communique toujours pas le rapport établi.

Dans le même registre, un représentant du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche (le « conseiller d’établissement ») était en visite il y a peu de temps, sûrement pas pour profiter de la plage de Boucan Canot puisqu’il a pris soin d’écouter les doyens de facultés.

Ce sont actuellement les inspecteurs de ce même ministère qui s’intéressent en ce moment même à l’université de La Réunion, sûrement pas là non plus pour les attraits touristiques de notre île, avec une rencontre également programmée avec ces mêmes doyens.

La situation financière critique, c’est celle que vivent les personnels de l’université, les étudiants avec des équipements pédagogiques anciens ou des travaux suspendus, des fournisseurs impayés, des enseignants contractuels en attente de leur rémunération parfois depuis plus d’un an, des agents administratifs contractuels remerciés ou sans perspective de renouvellement sur des activités essentielles…

Quid de la qualité de la formation pour les étudiants ?

Pendant ce temps-là, le Président Frédéric Miranville qui ne cesse de répéter que toutes ces difficultés sont conjoncturelles, a récemment dépensé des sommes astronomiques pour fêter les 40 ans de l’université. Avec chefs étoilés pour la cuisine et feux d’artifice. Mais l’essentiel était sauf : il a pu pérorer au milieu d’une foule admirative.

Quoi qu’il en soit, le sort de cette université tient au vote des administrateurs le 12 décembre prochain. Parmi eux, des directeurs de laboratoires ou de facultés qui sont pourtant bien au fait des difficultés au quotidien notamment pour les étudiants, des personnels administratifs de l’université alertés sur le climat social, les collectivités (Région et Département) et de grands organismes de recherche (CIRAD, IRD) qui connaissent les enjeux pour les étudiants et le développement de La Réunion et enfin des élus étudiants qui ne pourront pas dire ensuite qu’ils n’avaient pas compris la situation parce que c’était trop technique. Les élus étudiants bénéficient d’une formation payée par l’université pour ce mandat. 

Il semblerait en plus, d’après les textes, que ces administrateurs peuvent renvoyer ce budget à un vote ultérieur, si les explications du Président de l’Université n’étaient pas suffisantes ou si ces promesses n’étaient pas garanties.   

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