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Saint-Paul commémore les “Révoltés de Saint-Leu”

Ce samedi 15 avril 2023, La Ville de Saint-Paul commémore les “Révoltés de Saint-Leu” au Jardin de la Liberté, jadis ancienne Place du Tribunal.

Ecrit par Ville-de-Saint-Paul – le lundi 17 avril 2023 à 05H57

C’est en présence de Suzelle BOUCHER, 1ère adjointe déléguée à la culture, de la présidente de la Région Réunion, Huguette BELLO, de Rosalie YVRIN, Président du Comité Élie, de Ghislaine BESSIÈRE, présidente de l’association Rasine Kaf ainsi et des élu(e)s de la Ville de Saint-Paul que s’est déroulée cette cérémonie commémorative en mémoire des esclaves qui ont mené la “Révolte de Saint-Leu” en 1811. “C’est avec beaucoup d’émotions que nous sommes toutes et tous rassemblés ici, dans le Jardin de la Liberté pour commémorer un moment important de notre histoire insulaire, celle de la Révolte des Esclaves à La Réunion. Un lieu ô combien symbolique puisque c’est ici que bon nombre d’esclaves ont été condamnés à mort par la justice coloniale française et décapités. Jadis sur l’ancienne place du Tribunal”, commence Suzelle BOUCHER.

Un vent de révolte en novembre 1811

En novembre 1811, un vent de révolte souffle sur La Réunion. Un vent de révolte animé par le désir de liberté. De briser les chaînes, d’être enfin les maîtres de leur destin. Les rumeurs de révoltes individuelles grondent. Face à des conditions de vie et de travail inhumaines, des sanctions barbares pour toute entorse aux règles qui leur sont imposées… La colère gronde chez ces peuples opprimés et elle fait trembler les propriétaires de cannes à sucre. De leur côté, les esclaves s’organisent et planifient la révolte. Parmi eux, ÉLIE, GILLES, PRUDENT, PHILIBERT, JEAN, VINCENT, ZÉPHIR, PAUL… L’histoire raconte qu’Elie et Gilles sont les meneurs de la révolte. Sous leurs ordres, les esclaves s’emparent alors de nombreuses plantations, tuent leurs maîtres et leurs surveillants. Ils pillent les magasins et partent en quête d’armes et de nourriture. Du 5 au 11 novembre, plus de 200 esclaves, toutes origines confondues, mènent une véritable insurrection. Un événement d’une ampleur exceptionnel dans notre île. Malgré la juste cause qui animait ces insurgés, Malgré l’injustice dont ils étaient frappés depuis leur naissance, une répression d’une extrême violence s’est abattue sur eux. Les révoltés seront finalement défaits par les forces coloniales françaises. Certains ont été emprisonnés sans nul autre procès, d’autres décéderont en prison avant leur exécution et quinze d’entre eux seront décapités à la hache dans cinq villes différentes… pour l’exemple. Parmi eux, l’esclave Elie. Arrêté et condamné à mort. Il est décapité publiquement, sur la Place du Tribunal. Ce forgeron, né le 7 décembre 1785, a été exécuté le 15 avril 1812 à 15h. Il n’avait seulement que 26 ans. “Cette place, cette heure et cette date sont donc hautement symboliques pour la Ville de Saint-Paul, gardienne de la mémoire de l’île. Nous mettons un point d’honneur à rendre hommage à ces héros de la liberté, à cette date historique “, souligne la 1ère adjointe.

Se souvenir de leur combat

C’est en ce sens que la Ville a inauguré le 15 avril 2012, la sculpture en hommage aux esclaves révoltés de Saint-Leu. Réalisée par l’artiste Nelson BOYER, cette sculpture taillée dans un seul et même bloc de basalte, représente la figure d’Elie et de ses frères de combat. Zéphir, Paul, Vincent, Elie mais aussi tant d’autres héros de la résistance. Aujourd’hui, la « Révolte de Saint-Leu » est commémorée chaque année à La Réunion. En souvenir des esclaves qui se sont battus pour leur liberté et leur dignité. “Au même titre que la Fèt Kaf, nous devons nous souvenir de novembre 1811. Cette année, Saint-Paul célèbre le 360ème anniversaire du Peuplement de notre île. Un autre événement marquant de notre histoire que nous tenions à commémorer tout au long de l’année au travers des animations culturelles et des hommages tel que celui-ci. Cet évènement constitue, cette année, le fil rouge de toute la programmation artistique et culturelle de la Ville”, termine Suzelle BOUCHER. Ce devoir de mémoire est primordial et nous rappelle comment s’est forgée l’histoire de notre île.

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