Emmanuel Macron recueille 27,6 % des suffrages exprimés alors que Marine Le Pen le talonne avec 23,41 %.
Jean-Luc Mélenchon est le troisième homme de ce premier tour avec 21,95%
Les autres candidats :
Eric Zemmour : 7,05%
Valérie Pécresse : 4,79%
Yannick Jadot : 4,58%
Jean Lassalle : 3,16%
Fabien Roussel : 2,31%
Nicolas Dupont-Aignan : 2,07%
Anne Hidalgo : 1,74%
Philippe Poutou : 1,74%
Nathalie Arthaud : 0,57%
Le président sortant va donc retrouver sa plus grande opposante pour la revanche de 2017. Il y a 5 ans, les deux candidats étaient au coude-à-coude avant qu’Emmanuel Macron ne reprenne l’ascendant à une semaine du scrutin.
Les montagnes russes pour Macron
Durant cette campagne, les dynamiques ont été bien différentes. Pour Emmanuel Macron, les sondages le maintenaient entre 24 et 26% depuis le mois de septembre dernier. Le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie lui avait permis de décoller dans les sondages et monter jusqu’à 30% à la mi-mars.
Mais cet élan ne fut que de courte durée. Ses propos sur les professeurs qui ont « disparu » pendant le Covid ont heurté au sein de l’Éducation nationale, qui compte 1,1 million de fonctionnaires, dont 850.000 enseignants. Il a tenté de rattraper le coup lors de son meeting à Nanterre, mais visiblement sans effet.
Ses annonces sur la possibilité de faire travailler les bénéficiaires du RSA ont également pu lui être préjudiciables sur un autre gros socle de voix. La France compte 1,95 million de personnes recevant cette prestation sociale.
La sensation d’avoir été absent de la campagne du 1er tour qui s’est jouée sans aucun débat télévisé face à ses adversaires et l’organisation d’un seul grand meeting a semble-t-il également joué contre lui.
Enfin et surtout, la révélation de « l’affaire McKinsey » a également écorné l’image du président. La publication à la mi-mars du rapport sénatorial accablant le rôle des conseils privés sur le fonctionnement de l’État correspond en tout point à la chute du président dans les sondages.
La remontée de Le Pen
Pour Marine Le Pen, la trajectoire a été bien différente. Entre septembre 2021 et mars 2022, elle était toujours cantonnée entre 16 et 18% d’intention de vote. Pendant longtemps, la candidate du Rassemblement national a dû composer avec Eric Zemmour, voire Valérie Pécresse, qui s’appropriait certains de ses thèmes de prédilection et une partie de sa base électorale.
Si l’ancien journaliste lui a dérobé une frange importante de son électorat, la jugeant « trop à gauche », il l’a également délesté de son statut d’épouvantail de l’élection. Conséquence, elle paraît mesurée et moins clivante.
Contrairement à son rival de l’extrême droite, Marine Le Pen n’a pas été affectée dans les sondages par l’invasion de l’Ukraine déclenchée par Vladimir Poutine. Alors que Zemmour n’a cessé de dégringoler depuis, Marine Le Pen a paradoxalement vu ses intentions de vote monter en flèche. Elle semble également bénéficier du scandale McKinsey, puisque sa remontée s’accentue depuis la publication du rapport parlementaire.
Enfin, sa campagne centrée autour du pouvoir d’achat, thème principal des Français, semble également porter ses fruits.
Quid du second tour
En 2017, le second tour avait été sans appel. Après s’être discréditée durant le débat d’entre-deux tours, Marine Le Pen n’avait obtenu le vote que d’un tiers de l’électorat avec 33,90% des suffrages. C’est donc dans un fauteuil qu’Emmanuel Macron avait signé son bail de 5 ans à l’Élysée.
Mais cette année, l’écart n’est plus aussi important que lors de la dernière élection. Si les sondages donnent toujours le président sortant favori, le prochain tour pourrait se jouer dans un mouchoir de poche. Les deux prochaines semaines s’annoncent donc cruciales pour les deux candidats.