« Tout est parti d’un portrait de moi que j’avais affiché aux côtés de ceux des politiques, lors d’une campagne il y a 3 ans, juste pour l’aspect plastique, car je suis étudiant en art », explique-t-il. Affiche qu’il avait retrouvée taguée d’un graffiti affichant « PD ».
« L’idée est de se réapproprier cette insulte pour en faire quelque chose de positif, de prendre le contrepied. C‘est un nom qui va choquer, mais surtout exhumer le problème« , explique le jeune homme de 21 ans, pour qui « il est important de soulever le questionnement ».
« On reprend les écrits de la théoricienne Monique Wittig », précise-t-il. « Elle parle du régime hétérosexuel et explique que la pensée hétérosexuelle dessine en pointillé notre destin, qu’elle prépare notre comportement ». Le but est de sortir de ce schéma et de « donner la parole aux minorités », détaille celui qui a réussi à s’assumer comme il est, et ose désormais porter rouge à lèvres et talons hauts.
« Travailler avec tout le monde »
Mais Dominique Payet tient à souligner : « Ce n’est pas un parti seulement destiné aux homosexuels, mais à tous. PD signifie aussi ‘Pour Demain’, c’est un projet tourné vers l’avenir, l’idée est de travailler avec tout le monde ».
S’il est encore étudiant à l’Ecole supérieure d’Art du Port, Dominique Payet -qui est brièvement passé par l’UFR droit et économie de l’université de la Réunion et par Sciences Po Paris- explique avoir « un réel projet de société » et se défend de rechercher la simple performance artistique.
Avec la petite équipe de bénévoles qui l’entoure, cela fait trois ans qu’il construit ce projet et réfléchit à son programme. « PD » espère désormais pouvoir être sur le devant de la scène dès les prochaines échéances électorales.
Les 13 et 14 octobre prochains, Dominique Payet tiendra des meetings au théâtre Champ fleuri. L’occasion de proposer des solutions pour sortir du régime en place. « J’ai pour le moment plus de 300 sympathisants. L’idée est d’échanger mais aussi d’inviter des gens à nous rejoindre ».