Alain Delon, trop occupé à être lui-même et conforter son statut de quasi-Jupiter, qui a lui aussi connu une enfance des plus difficiles, était-il préparé à assumer une famille ? Entre pensions à répétition, fugues, séjours au gnouf, l’Indochine, les relations troubles avec le Milieu, les amours à répétition, il y a de quoi être sérieusement déstabilisé. Surtout quand on est catalogué, très jeune, comme un des hommes les plus beaux du monde ; et des plus doués aussi, car il l’est.
Mais cela oblige-t-il à reproduire ces mêmes conditions désastreuses envers ceux que l’on a choisi de mettre au monde… à défaut de les élever ?
Comment s’étonner, après ça, qu’Anthony ait suivi un sillon paternel qu’il était loin d’approuver ? Coups durs, coups de sang, coups de poings, pensions répétées, séjours en taule…
Mais cet homme est, manifestement, un sentimental, un romantique. On sent, au travers de ces lignes vraiment écrites par lui (aucun « nègre » là-dedans) que la rancoeur, l’amertume, la nostalgie destructrices, ont déserté son esprit depuis fort longtemps. Il n’en veut à personne, surtout pas à ceux qui ont été si peu à ses côtés.
Ce livre, au-delà le la galaxie Delon, s’adresse à tous les passionnés de cinéma car l’Anthony sait y faire : c’est non seulement un excellent acteur mais il sait nous passionner avec le monde cinématographique.
Ce que l’on peut reprocher à l’ouvrage, c’est de n’avoir manifestement pas été relu et corrigé. De plus, les incessants flash back et autres forward back ont bien de quoi déstabiliser le lecteur le plus indulgent.
On aime ou pas. Moi, j’ai aimé.
Bonne lecture.
« Entre chien et loup »
Anthony Delon
En librairie.