« Nous remercions les Réunionnais pour leur civisme sans quoi il y aurait eu une explosion épidémique sur l’île », annonce d’entrée le Dr Christine Kowalczyk. La présidente de l’Union Régionale des médecins libéraux (URLM) Océan Indien rappelle que dès le 14 mars, son organisation avait envoyé un message à la préfecture pour indiquer que La Réunion devait avoir une politique régionale de santé adaptée à son insularité.
C’est finalement l’engagement, les échanges et le partage entre médecins de toutes spécialistes qui ont permis au corps médical de faire face à la crise sanitaire. « On a été le département le plus innovant », insiste le Dr Kowalczyk avant d’ajouter qu’« en métropole, ils sont restés très hospitalo-centrés. Ici, la confraternité a été très efficace ». Elle assure que ce lien entre les différents secteurs médicaux a permis à La Réunion « de faire face à l’épidémie ».
Pour une limitation stricte des flux des voyageurs vers et au départ de La Réunion
De cette concorde sont nées plusieurs propositions sur la mise en place d’un suivi strict très renforcé pour tous les arrivants durant 14 jours. Ainsi, les médecins de l’île préconisent un test 48 heures avant le départ, suivi d’un confinement de 5 jours à l’arrivée sur le territoire réunionnais et un nouveau test à J+5. Si le passager est négatif, il pourra regagner son domicile pour y être confiné jusqu’au 14ème jour suivant son arrivée à La Réunion. Un suivi médical strict devra également être poursuivi sur la même période avec évaluation médicale avant reprise de la vie en société. À l’heure actuelle, personne ne sait qui va assurer le suivi téléphonique pour les arrivants réalisant leur quatorzaine à domicile comme l’a annoncé la préfecture.
La communauté des professionnels de santé de La Réunion souhaite également que les voyageurs aient à disposition des moyens de protection type masques dès leur arrivée. Les médecins recommandent également une limitation stricte des flux des voyageurs vers et au départ de La Réunion durant tout l’hiver austral 2020, tant que la pandémie est active en Europe et dans l’océan Indien. L’idéal serait jusqu’à la découverte d’un vaccin ou la fin de l’épidémie. « Mais il y a encore trop d’incertitudes sur ce point », regrette la présidente de l’URML.
Concernant le retour des 11000 étudiants réunionnais qui veulent rentrer, les médecins préconisent qu’ils rentrent chez eux, mais qu’ils attendent deux semaines avant d’organiser des retrouvailles avec leur famille.