Près de 60 langues ? Diable !…
Selon Lofis la lang créole, seule responsable de ses affirmations, « il y aurait près de 60 langues parlées en outre-mer français ». Ce qui ne manque pas de soulever certaines questions. Qui dérangent. Je suppose que selon sa politique outrancière, ce Lofis-là veut mettre en avant la séparation très nette, qu’il tente d’imposer, entre le français et le créole ? Et comme je suis, à juste titre, considéré comme un emmerdeur, j’ai compté. Vous comptez avec moi ? Il y a : le créole réunionnais ; le créole antillais ; le créole guyanais ; le maori des îles de Polynésie ; le canaque de Nouvelle-Calédonie ; plus les 3 langues de Mayotte, à savoir le shimaoré, le shingazindja (grand-comorien) et le shibushi (dérivé du malgache). Ce qui en fait 8 ! 8 dont 3 seulement sont du créole. Où sont-ils donc allés pêcher leurs 60 langues ?
Après mûre réflexion, je me suis dit « bonsanmécébiensûr » : il y a, en Amazonie guyanaise, plus de 50 tribus d’Amérindiens précolombiens, qui tiennent à préserver leurs rites, leurs coutumes, leur façon de vivre, leur cuisine, leurs langues. Lesquelles langues sont particulières à chacune de ces tribus. Et ils ont bien raison, ces Amérindiens : aucune langue ne doit mourir. Pas plus le créole que l’inuit ou le patagon. Mais le raisonnement de Lofis-machin-là est très spécieux… voire douteux. En appeler aux mânes des Amérindiens pour conforter son obstination laborieuse me paraît intellectuellement malhonnête. Ce qui me navre, c’est que j’éprouve le plus profond respect pour l’immense talent de M. Gauvin, très grand écrivain créole et… français.
« Dépêche du Midi » : « Orthographe, rien ne va plus ! »
Il était temps qu’un grand journal ose le dire : notre orthographe française est si maltraitée qu’elle sera bientôt une aimable survivance du passé, uniquement couvée par quelques diplodocus de mon espèce. Mais nous avons une raison pour persister dans ce que les générations actuelles réprouvent : si nous sommes des défenseurs du créole, nous le sommes aussi du français, langue très difficile, je vous l’accorde, mais combien belle et subtile ! Mais pour en dénicher les trésors, encore faut-il apprendre.
Or, les programmes pédagogiques actuels i appren’ pi in merde ! Qu’il s’agisse du vocabulaire, de la grammaire, de la conjugaison, de la rédaction, de la dissertation, de l’orthographe d’usage, on se fie au bon vouloir des chères têtes juvéniles ; les correcteurs en philo du bac ont pour ordre formel de ne tenir aucun compte du français employé pour conforter les savants raisonnements de ceux qui confondent Karl et Groucho ! Les journaux, les télé (sans « s » car les abréviations ne prennent pas la marque du pluriel, les formulaires administratifs, sont farcis d’erreurs frissonnantes. Il n’existe plus de correcteur en chair et en os : le correcteur de l’ordinateur suffit et coûte moins cher. Or ce correcteur-là n’est qu’une machine reproduisant ce que son programmateur lui a fourré en mémoire. Même les administrations n’ont plus de vérificateur à la hauteur. Un exemple, les noms de rues. Ainsi peut-on lire sur les plaques « Rue Jean CHATEL ». Ben non, camarade !!!!! Jean et Chatel, orthographe d’usage, doivent être séparés par un tiret : Rue Jean-Chatel. Pour cela, encore faut-il que les deux termes soient dans les mêmes caractères… Faut-il s’en désoler ? Oui, sans réserve oui. Désolé si je vous ai bassinés avec mes délires de plésiosaure.
Le paradoxe malgache
Nous, les Réunionnais, descendants des esclaves malgaches arrivés ici à partir du 17è siècle, en sommes venus très vite à considérer ces derniers comme nos cousins. La réciproque est vraie. Tout ce que Madagascar a imprimé dans notre civilisation créole est impossible à lister. Noms de lieux, séga (= salegy), cuisine, piment martin, gingembre, café, poivre, et ce parler chantant… Il y a alors largement de quoi se désoler en constatant ce paradoxe voulant que la Grande-Île soit un des pays les plus riches de la planète avec son sol regorgeant de matières premières, et son peuple, un des plus pauvres du monde ! Les ambitions individuelles et une corruption effrénée expliquent la plus grande partie de ce désastre. De nouveau, les Malgaches du grand Sud en sont réduits à manger du cactus bouilli (quand ils peuvent le faire bouillir !) J’avais admiré et soutenu, voici quelques années, l’opération Kéré de l’ami Colienne. Qu’en reste-t-il ? Des impluviums et des citernes se fendillant au soleil parce que l’État malgache n’a jamais suivi. De l’eau, il y en a dans le sous-sol du Sud malgache. Mais il faut aller le chercher. L’État malgache, dirigé d’une main de fer par un animateur radio multimilliardaire, n’a jamais levé le petit doigt. Le « TGV » et son épouse s’habillent chez Harmani, Lanvin, Hermès , tandis que les gosses du Sud meurent le ventre gonflé par les parasites.
Quand on songe à ce sol malgache regorgeant de richesses ! De l’or, du pétrole, du saphir, du cuivre aurifère (1 million le litre ; une des deux seules mines au monde)… De toutes ces richesses, pratiquement pas un kopeck n’entre dans les poches du peuple malgache : tout est bradé aux étrangers. Le pétrole de Tuléar aux Américains ; l’or d’Ilakaka aux Vietnamiens (la mafia vietnamienne, j’veux dire) ; les saphirs, des montagnes au Nord de Fort-Dauphin, aux Allemands…
Le sur-réchauffement climatique, aux conséquences mille fois plus graves dans les régions défavorisées, entraîne une catastrophe sans précédent à Ambovombé, Amboasary-Sud…
Les Réunionnais, sensibilisés par cette immense détresse, donnent quand Pédro le demande ; ils répondent aux sollicitations pour des denrées alimentaires, voire d’argent, quand des associations hurlent au secours.
Mais tant que les trois-quarts de ces réponses généreuses iront dans des poches corrompues, ce sera du pareil au même.
Je n’ai jamais aimé Mitterrand mais il a eu une phrase qui me résonne toujours au coeur : « Le droit d’ingérence ». On attend quoi ?
A.E.S.H. : la catastrophe annoncée
Il y a des mômes, handicapés-moteur ou mentaux qui, en école, ont besoin d’un soutien personnalisé. Cela a existé… et disparaît. Ces assistantes spécialisées ont eu, un temps, pour charge de s’occuper de quelques enfants en difficulté. Puis, dégageant ses responsabilités, l’État leur a assigné de s’occuper d’une classe entière. Et enfin, pour coûter moins cher, de se disperser entre plusieurs établissements scolaires en même temps. Détail cocasse : pour le même salaire, dans les 1.500 euros bruts.
C’est se foutre de la gueule du pèquenot !
Ces enfants, souffrant d’une déficience plus ou moins grave, ne doivent jamais être considérés comme différents et pour s’en sortir, ont besoin d’une présence permanente derrière leur épaule.
Oté le Macro(n), nos marmailles, ou enfoute aussi ?