Dans son dernier rapport paru le 1er août, l’Ancols reproche au maire de l’Entre-Deux plusieurs défaillances dans la gouvernance de la société d’économie mixte sur cette période, entre sureffectifs, train de vie royal, passation de marchés irrégulière ou encore une politique salariale « très avantageuse » au regard de la convention collective.
Avec 3394 logements et environ 14000 m2 de locaux divers (commerces, ateliers, bureaux et garages) la Sodegis, créée en 1991, est le sixième des sept bailleurs sociaux de La Réunion. Son parc est implanté dans le grand sud, principalement sur les communes du Tampon (43 %) et de Saint-Joseph (21 %).
Dans sa synthèse de 65 pages, l’Ancols relève tout d’abord comme point positif pour la SEM une proportion élevée de logements très sociaux qui lui permet « de remplir pleinement son rôle social dans le sud de l’île, principalement à Saint-Joseph et au Tampon » même si dans le même temps, les loyers proposés par la Sodegis « apparaissent cependant un peu élevés » au regard des ressources « particulièrement faibles de ses locataires et des aides financières apportées par la défiscalisation des investissements locatifs sociaux outre-mer ».
Autre grief porté par l’Agence: les nombreux surcoûts et retards de chantier qui ont entraîné « la mobilisation de fonds propres imprévus ainsi que des pertes significatives de loyers ». « La Sodegis n’a pas conservé la maîtrise opérationnelle de l’ensemble de ses opérations, en particulier sur la période 2015-2017 ».
Train de vie trop élevé, politique salariale généreuse, surreffectif…
Par ailleurs, l’organisation et les choix de gestion de la SEM lors de cette période apparaissent pour l’Ancols « complexes et inefficients » et notamment sa politique salariale « particulièrement généreuse », sans oublier un « sureffectif important ». Des défaillances qui « participent à un train de vie devenu trop élevé par rapport à la capacité financière de la société » écrit l’Agence.
La gouvernance de la Sodegis est également épinglée et en particulier son conseil d’administration puisque l’Ancols « relève notamment l’incapacité du conseil d’administration à remplacer le directeur général parti depuis le 22 novembre 2016, à exiger une information financière adaptée au contexte de fort développement, et à contrôler les rémunérations versées aux dirigeants ». La pratique « inflationniste » de distribution de jetons de présence aux administrateurs est « contestable » au vu de la capacité financière de la SEM « et des fonctions assurées en contrepartie, notamment par le président ».
Ainsi, sous la présidence de Bachil Valy, « l’incapacité de l’exploitation à dégager des fonds propres et un niveau d’investissement important non maîtrisé sur le plan opérationnel ont entraîné une dégradation rapide de la structure financière de la Sodegis déjà fragile », note l’Agence. Une situation financière « critique » malgré l’augmentation de capital de 2013. L’Ancols demande à la société d’économie mixte de prendre des mesures « drastiques de redressement » et de désigner rapidement un directeur général « en pleine capacité de réformer le fonctionnement actuel de la société ».
[Le rapport de l’Ancols dézingue la gestion de la Sodegis sous l’ère Bachil Valy]url:https://www.scribd.com/document/420555270/Le-rapport-de-l-Ancols-dezingue-la-gestion-de-la-Sodegis-sous-l-ere-Bachil-Valy#from_embed by [Zinfos974]url:https://www.scribd.com/user/282164892/Zinfos974#from_embed on Scribd