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La route du Littoral, la menace permanente

La route du littoral hante les automobilistes depuis son ouverture le 1er juin 1963. Elargie en 1976, la voie qui longe dangereusement sous cap la côte entre le nord et l’ouest a fait, depuis cette date, 22 morts. L’incident qui a le plus secoué La Réunion est sans doute l’affaissement d’un pan de falaise en […]

Ecrit par zinfos974 – le mardi 15 janvier 2019 à 14H36

La route du littoral hante les automobilistes depuis son ouverture le 1er juin 1963. Elargie en 1976, la voie qui longe dangereusement sous cap la côte entre le nord et l’ouest a fait, depuis cette date, 22 morts.

L’incident qui a le plus secoué La Réunion est sans doute l’affaissement d’un pan de falaise en 1980, au PR2. Il s’agissait du premier effondrement massif sur l’axe côtier nouvellement configuré sur quatre voies en 1976.

Le dimanche 22 juin de cette année-là, trois jeunes de 21 ans à 25 ans qui sont de retour de discothèque sont ensevelis sous un amas de roches à proximité de l’entrée ouest du chef-lieu. Il faudra deux jours aux secouristes pour uniquement localiser la voiture des malheureux jeunes gens. 24 heures plus tard, ils tombent sur un premier corps, puis un second le lendemain. Par contre, le corps de la troisième personne, une passagère, ne sera quant à lui jamais retrouvé.

La route ne pourra être rouverte que huit jours après le drame. 34.500 m3 de roches avaient dû être déblayés de la chaussée. Un événement probablement lié, selon les ingénieurs de l’époque, aux conséquences du cyclone Hyacinthe qui avait frappé La Réunion quelques mois plus tôt, en février 1980. Cet incident majeur obligera les autorités à déjà imaginer, les premières études pour un autre tracé sécurisé entre La Possession et Saint-Denis. 

En 2006, l’image est tout aussi saisissante. Cette fois-ci, 30.000 m3 de roches se détachent de la falaise au PR 11+900. Ce 24 mars peu avant 6H du matin, le flux d’automobilistes n’est fort heureusement pas encore à son maximum. Deux morts seront malgré tout à déplorer. Deux ambulanciers pris sous les décombres n’achèveront jamais leur route en direction de Saint-Denis.

55.000 véhicules par jour

Entre ces deux effondrements majeurs, d’autres accidents ont marqué les esprits, comme celui de 1995, où un bloc d’une vingtaine de tonnes a tué un ingénieur de la DDE au niveau du PR 10. 

Le 4 janvier 1996 au PR 5+150, le tronçon de 13 km fait une nouvelle victime. Deux ans plus tard, le 17 février 1997, plusieurs blocs, pour un total de plus de quinze tonnes au total, se décrochent de la falaise au niveau du PR 4+100. La plupart des blocs restent piégés dans les fosses créées au pied de la falaise. Malheureusement, un bloc de plusieurs centaines de kilos finit par atteindre la voiture d’un automobiliste de 27 ans qui est tué sur le coup.

Le 2 octobre 2004, un bloc de 250 kg tue une jeune femme de 18 ans au volant de son véhicule. L’année 2006, outre l’effondrement massif du 24 mars, enlève la vie à deux autres automobilistes, le 20 février au PR 10+900  où des blocs d’environ 180 kg se détachent après un épisode très pluvieux. L’incident intervient à la remise en circulation de la route. Le 15 octobre au PR 3+700, un bloc d’environ 40 kg tue un automobiliste.

Les années 2000 sont particulièrement meurtrières. 9 janvier 2008, un automobiliste de 36 ans est tué sur le coup. L’automobiliste qui le suivait verra les blocs de 50 kg écraser l’habitacle, ne donnant aucune chance au conducteur dont le véhicule poursuivra sa route sur 200 mètres avant de s’immobiliser. Un avis de fortes pluies était en vigueur à ce moment-là, avec les voies basculées côté mer, ce qui n’a pas empêché l’accident.

Sur la période 1976-1995, 13 personnes ont été tuées à la suite de chutes de pierres. Ce bilan s’est donc atténué au fil des années grâce à la pose progressive de filets et de gabions de protection. De ce fait, le nombre moyen de chutes de pierres atteignant la chaussée a été fortement réduit. A titre de comparaison, en 1997, 89 tonnes de pierre étaient tombées sur la chaussée (63 tonnes sur les voies côté montagne et 12 t. côté mer). En 2012, 3,9 tonnes avaient été comptabilisées côté montagne et 6,1 côté mer. 6,5 tonnes avaient fini leur chute dans les fossés creusés au pied de la falaise.

Les ingénieurs estiment la masse des pierres tombant de la falaise à 10.000 tonnes par an en moyenne, hors événement exceptionnel d’effondrement massif. Le tonnage des matériaux tombés effectivement sur la route a été de 150 tonnes par an environ au cours des années 1992 à 2000. Il a été plus faible les années suivantes avec 20 tonnes. Une sécurisation graduelle qui n’arrivera toutefois pas à écarter l’idée de la création d’un parcours éloigné de ce risque permanent au-dessus de la tête de 55.000 conducteurs chaque jour.

 

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