Porte d’entrée ouest de la ville de Saint-Louis où le site de l’usine sucrière est implanté depuis deux siècles, les calbanons ou encore le temple Pandialé, classé monument historique, le quartier dispose d’un fort ancrage historique et culturel mais jouit également d’une mauvaise réputation. « On évite d’y aller », reconnait Alix Galbois, conseiller municipal et médecin dans le quartier depuis 30 ans.
Grâce au nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU), la mairie en collaboration avec l’Etat, la CIVIS et la Caisse des Dépôts, compte bien changer la donne en associant la population avant même que le projet ne soit ficelé mais aussi tout au long de sa réalisation. Une démarche participative inspirée des retours d’expériences des projets ANRU déjà réalisés à La Réunion. « Nous sommes en recherche de transversalité pour ancrer la conduite du projet dans la réalité », affirme Juliana M’Doihoma, adjointe au maire déléguée au contrat de ville et NPNRU. « Chaque euro investi sera utile à la population », ajoute-t-elle.
La cité Prétoria décloisonnée
6000 habitants sont concernés par ce projet de réhabilitation et de labellisation Eco-quartier. Avec 49 % de chômage qui atteint les 74% pour les jeunes, ce travail de co-construction devra également prendre en compte le développement économique du quartier en misant sur l’économie sociale et solidaire.
Outre la redéfinition des espaces publics, des voiries et modes de déplacement, le projet prévoit la réhabilitation et la création de 500 logements sociaux progressivement accessibles à la propriété. Parmi lesquels, ceux de la cité Prétoria, le but étant de décloisonner la cité conçue en vase clos et permettre « un meilleur vivre ensemble ».
Logements, activités économiques, équipements sportifs et culturels, « le Gol i dékol » – selon le slogan choisi par l’équipe « le Gol NPNRU » en concertation avec la population – également dans l’objectif de faire du quartier un lien entre les hauts et les bas tout en veillant à la protection du patrimoine naturel et culturel.
« Se mettre dans la peau de l’aménageur »
Le projet est actuellement en phase de concertation, viendra ensuite la phase de négociations au premier semestre 2018. La population est donc appelée à venir prendre part au projet le samedi 15 juillet pour un « Gran kozé dan kartyé ». Le but est « de se mettre dans la peau de l’aménageur », précise Juliana M’Doihoma. « Cela permet aussi de comprendre les choix et les contraintes d’un tel projet« .
Toujours dans l’idée de co-construction, une « caravane de l’ANRU » viendra à la rencontre des habitants et tenter de « briser cette auto-censure que la population s’inflige parfois », sans compter des réunions de quartier et des conseils citoyens qui seront également organisés.
Le début des travaux est prévu pour 2019.