Zinfos974: Comment interprétez-vous l’enquête Médiamétrie pour la période « janvier-juin 2013 » qui vous place à la deuxième place des radios les plus écoutées de l’île et première radio musicale ?
Farouk Patel: Nous sommes sur une bonne dynamique depuis deux ans. C’est la confirmation de ce qui a été fait, c’est vrai que 4 points, c’est assez surprenant. Mais cela reste plutôt logique, les gens aiment la musique locale. Nous persistons dans cette direction. Exo FM est une radio différente des autres, nous ne sommes pas comparables. Sur NRJ, il y a beaucoup de stars. Ici ce n’est pas le cas, il y a des gens simples. C’est la meilleure des motivations. Nous n’avons pas fait de stratégie, c’est l’auditeur qui décide, il faut lui donner ce qu’il souhaite entendre. Nous restons à son écoute.
Est-ce votre choix de diffuser de la musique locale, contrairement à votre concurrent NRJ, qui a payé ?
NRJ n’est pas adapté pour la Réunion. En tant que Réunionnais, je trouve que ce n’est pas adapté à notre île. Je ne « vibre » pas… Nous, au contraire, nous souhaitons faire vibrer les auditeurs. Oui, on veut faire vibrer les Réunionnais! Sur Exo FM, il y a une sensibilité qui n’existe nulle part ailleurs. Nous sommes une radio très musicale. Je demande aux animateurs de ne parler que très, très peu. Les gens sont là, avant tout, pour écouter de la musique et pas pour les écouter parler.
Comment vous êtes-vous donné les moyens d’en arriver là ?
Je ne parlerais pas de « moyens ». C’est avant tout une façon de faire ! Vous savez, je ne suis pas quelqu’un de fêtard par nature. Mais je suis régulièrement présent dans telle ou telle soirée. Je suis partout. Ce qui me permet d’être en mesure de dire, de « ressentir », ce qui se créé. C’est comme ça que l’on peut savoir ce que les gens attendent. La jeunesse réunionnaise a besoin de s’identifier à quelque chose. On en a la preuve avec d’autres radios à la Réunion. Si l’auditeur ne vibre pas, il ne reste pas. Il faut donner aux gens ce qu’ils attendent !
Il y a beaucoup de jeunes talents à la Réunion qui peuvent être diffusés sur vos ondes ?
Oui. Il y a beaucoup d’artistes qui viennent nous voir et nous laissons toujours notre porte ouverte. Mais nous faisons nécessairement des déçus, on ne peut pas passer tout le monde à l’antenne… Pour vous donner une idée, sur 100 artistes qui nous contactent et viennent proposer un son, nous n’en choisissons qu’une quinzaine. Mais nous restons toujours à l’écoute des artistes, c’est essentiel.
Quels sont vos projets à venir ?
Avant tout, confirmer ce que l’on est en train de faire et rester aussi simple. Il ne faut pas prendre la grosse tête. Exo FM est une grande famille, on va manger ensemble dans une ambiance « rencart entres potes ». Il faut confirmer cette identité, cette simplicité, qui nous a fait. Mais cela ne va pas être facile, il est certain que nos concurrents vont réagir!
Vos auditeurs, eux, réagissent-ils à votre progression ?
Oui, il y a des retours. Ils nous disent « votre progression c’est aussi la notre ». Mais ils sont étonnés. Vous savez, ils pensaient qu’on était déjà la première radio musicale ! Ils croyaient que c’était chose faite depuis longtemps. La force d’Exo c’est de recevoir, d’écouter ce qu’ils nous demandent. Nous sommes réceptifs. Nous parlons créole à l’antenne, nous sommes fiers de notre origine. Il faut que le Réunionnais quand il nous entend parler, il s’entende parler. Comme je le disais, il n’y a pas de stratégie, c’est au feeling !
Dans quel état d’esprit vous trouvez-vous aujourd’hui ?
Nous sommes très heureux ! Nous allons profiter toute cette semaine, parce que c’est historique ce que l’on fait. Après, il faudra se retrousser les manches. Je pense qu’ils sont vexés à Réunion 1ère, avec tous les moyens qu’ils ont. Ce que l’on fait c’est vraiment historique !
