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Choix du Far Far : Livre pour les vacances

Un far-far, un objet ? un espace ? Me voilà partie en quête d’informations : c’est quoi un far-far ? « c’est pas un endroit où on se réunit pour faire une fête ? » s’interroge Nathalie M. « Je ne vois pas du tout ce que c’est », me répond une sexagénaire dionysienne. Sur internet, le mot far-far est […]

Ecrit par zinfos974 – le samedi 14 août 2021 à 13H19

Un far-far, un objet ? un espace ? Me voilà partie en quête d’informations : c’est quoi un far-far ? « c’est pas un endroit où on se réunit pour faire une fête ? » s’interroge Nathalie M. « Je ne vois pas du tout ce que c’est », me répond une sexagénaire dionysienne. Sur internet, le mot far-far est lié au site touristique de La Réunion : far-far est un vieux mot créole, venu du malgache qui désignait autrefois la grande étagère où l’on rangeait, au-dessus du foyer, les réserves alimentaires de la famille.

La meilleure des réponses est celle de Christian, membre fondateur de l’association objets lontan. En vrai connaisseur de notre Histoire, il donne une explication claire du mot far-far (suivre le lien Christian Objets Lontan | Facebook ). Un far-far relooké a pris place sur le Barachois. Un vieux frigo repeint sert de « bibliothèque de rue ». Les gens de passage peuvent déposer ou prendre des ouvrages mis à la disposition par des anonymes pour d’autres anonymes. Quel dommage que cette belle initiative ne soit pas signée ! Et unique sur le Barachois.

Dans ce far-far, j’ai retrouvé deux ouvrages lus le temps des vacances : « Les noyés du Clain » : comme il n’y avait pas de quatrième de couverture, je ne savais pas du tout ce qui m’attendait. Alors j’ai lu quelques dizaines de pages pour commencer. Et j’ai été captivée par l’histoire de ce jeune étudiant qui quitte son village pour Poitiers.

Il va à la faculté et se fait embaucher comme pigiste dans le journal de la ville. Parallèlement, un de ses camarades a été retrouvé mort. Entre les ragots d’une ville de province, les cadavres qui vont s’accumuler, Simon le narrateur devient touchant par ses questionnements. Et tout au long de la lecture je vais m’attacher à lui, parce que c’est un jeune ? un journaliste en herbe ? il évolue dans une vie locale où on dit « à tantôt » pour dire « au revoir » « à la prochaine » ?

Simon va de surprises en étonnements et comme à la fin de la première partie il se fait tabasser, je ne pouvais pas m’arrêter là. J’ai moi aussi participé à l’enquête tout en lisant l’ouvrage. L’écriture est fluide, légère, voire attendrissante. J’avais envie qu’il trouve l’auteur de ces crimes et il finit par mettre la main dessus avec l’aide de son mentor : Mernot qui lui a mis les pieds à l’étrier des faits-divers et le commissaire Delmans.

L’histoire est simple dans une ville de proximité. Elle est presque vraie. L’auteur a su m’entraîner, me guider dans son monde (un livre c’est un autre monde) et même s’il y avait des détails glauques, la jeunesse du narrateur, son ingénuité (de départ dans la vie et le métier) m’ont beaucoup plus. Il y a comme une spontanéité, une fraîcheur dans le contenu et dans la forme.

Les noyés du Clain – Thibault Solano
Editions Robert Laffont
416 pages.

Un second livre (récent aussi celui-là : 2020). Celui de Sally Rooney – Normal People. Qu’on se le dise, le service des affaires non résolues de la police serait gérée par celles et ceux qui se retrouvent « au placard » au cours de leur vie professionnelle ?

C’est le cas de deux inspectrices Mara Reis et Eva Croce qui vont devoir unir leurs forts tempéraments pour mener à bien une affaire sordide de sacrifices en Sardaigne. Des jeunes filles dont personne ne réclame la dépouille sauf Dolorès Murgia, la dernière disparue en date. Et il y a aussi une famille installée sur les territoires des Ladu qui s’auto-proclame gardienne de la déesse-mère qu’il faut nourrir quand elle a faim… Depuis la nuit des temps. Une famille déconcertante soumise à la volonté primale de la nature. Les chapitres sont courts (130 pour 530 pages).

L’écriture est talentueuse, incisive. Un coup de chapeau au traducteur qui laisse à chaque page des mots, des expressions en italien qui ravissent les oreilles. Les dialogues sont à la hauteur des deux policières aux caractères bien trempés. L’enquête est bien ficelée. Je me suis laissée piéger par ces personnages et découvert une autre facette de la Sardaigne : où il paraît même que les conquérants tels que Carthaginois, les Romains, les Byzantins ont opté pour la fuite !

Il s’agirait du premier ouvrage de Piergiorgio Pulixi. Et pourquoi pas une autre enquête avec ce duo de femmes ? 

Normal People – Sally Rooney
Editions Robert Laffont
416 pages.

 

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