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Aude : Trois villageois mis en examen pour une violente agression jugée raciste par un Guadeloupéen

​Trois agresseurs présumés d’un Guadeloupéen et d’un Mahorais lors d’une fête de village en 2022 viennent d’être mis en examen dans l’Aude en région Occitanie. La victime d'origine guadeloupéenne a toujours estimé qu’il s’agissait d’une agression à caractère raciste.

Ecrit par LG – le samedi 04 février 2023 à 12H55

Ils devront répondre de leurs gestes le 2 juin prochain devant le tribunal de Carcassonne pour « violences en réunion suivies d’ITT n’excédant pas huit jours ». Trois hommes du village de Verzeille dans l’Aude ont été mis en examen ce 31 janvier 2023 pour une agression survenue en 2022.  

En une belle soirée de juillet l’an dernier, la fête traditionnelle de Verzeille bat son plein lorsque plusieurs jeunes gens font des malaises inexpliqués. Nous sommes à ce moment-là en pleine psychose des personnes piquées à la seringue en boîte de nuit. Il est presque minuit et un groupe d’hommes du village décide de prendre en chasse deux participants à la fête qui sont justement en train de quitter les lieux. Sans réellement le savoir, ils les tiennent pour responsable des malaises qui viennent d’arriver.   

Dans une vidéo capturée par l’un des « justiciers », on y voit l’un des deux participants se faire lyncher à coups de pied et de poing par au moins deux individus. Cette victime s’appelle Hans, un Guadeloupéen de 23 ans. Il participait à cette soirée festive avec un ami d’origine mahoraise. Pas moins de six jours d’ITT seront délivrés à Hans qui avait essuyé une pluie de coups non loin du parking près du lieu de fête du village.

Désignés responsables des malaises survenus lors de la fête

Six mois après cette violente agression gratuite, la justice a décidé de mettre en examen trois individus parmi la dizaine qui avait pris en chasse les deux victimes. Parmi les mis en examen figure le 2ème adjoint au maire de Verzeille, le co-président de l’école de rugby de Carcassonne et un salarié d’une entreprise de sécurité privée. 
 
Quelques jours après les faits, le Guadeloupéen avait été interviewé par L’Indépendant. « Ils m’ont mis des coups de pied, des coups de poing. Je n’arrêtais pas de leur dire que je n’avais rien à voir là-dedans. Je pense qu’ils avaient vraiment l’intention de me tuer », a-t-il raconté. Dans la vidéo qui justement avait été filmée cette nuit-là et diffusée sur Twitter, on peut entendre l’une des personnes du groupe souhaitant faire justice dire : « tuez-le ! »

Contacté le 30 janvier dernier par La Dépêche suite à la mise en examen de ses agresseurs présumés, Hans, qui vit dans ce département depuis une dizaine d’années, continue de s’interroger sur le fait qu’il ait été le seul a être pris pour cible avec son ami ce soir-là. « C’était un acte gratuit et purement raciste », insiste-t-il.

La fédération nationale des Maisons des Potes (FNMDP), association qui lutte contre les discriminations, s’est constituée partie civile et compte bien « faire admettre que la seule et unique raison de cette chasse à l’homme et de ce lynchage n’est autre que sa couleur de peau. »

Attention, les images qui suivent sont choquantes :

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