De la vertu offensée de nos élus municipaux…
Ce furent alors les hauts cris dans le Landerneau municipal dionysien, des protestations indignées, l’occasion d’un véritable « entourage pintades » : René-Louis Pestel, l’inénarrable adjoint à la culture de la Mairie de Saint-Denis et son compère Jean-Pierre Espéret, adjoint à l’aménagement, forts de la collaboration de l’Architecte des Bâtiments de France se récrièrent et affirmèrent la main sur le cœur (nous citons): « Effectivement il y a 20 ans la ville rencontrait régulièrement ce genre de dérive où les anciennes cases créoles finissaient en cendres…Depuis 2004, la ville a eu une position très volontariste en matière de préservation du patrimoine architectural du centre-ville. »… Dieu soit loué!
Ils ajoutaient « La réglementation du Plan local d’urbanisme (PLU) a verrouillé cette dérive en imposant une reconstruction à l’identique des bâtiments répertoriés. En effet, non seulement la ville de Saint-Denis compte 47 bâtiments protégés au titre des bâtiments historiques mais une centaine de bâtiments supplémentaires font l’objet d’une attention particulière par la commune et le service du Patrimoine de l’architecture et de l’urbanisme. » Nous citons toujours : « La nouvelle municipalité a renforcé cette volonté de préserver le patrimoine architectural et urbain ». Voilà qui est admirable !
Etant donné que les deux maisons créoles qui ont brûlé (face au siège du Crédit Agricole, rue Félix Guyon) étaient toutes deux répertoriées au PLU comme bâtiments d’intérêt architectural, voire de grand intérêt architectural, leur « reconstruction à l’identique » s’imposerait donc.
Nous brûlons d’impatience de voir ce que deviendront les promesses de « l’entourage pintades » municipal, écrivions-nous à l’époque (le 6/06/2010)…
Les mensonges ont les pattes courtes…
Il suffisait d’attendre un peu pour que nos élus dionysiens soient convaincus de mensonge, pour que tout un chacun puisse vérifier la justesse d’un dicton qui a cours en Europe, selon lequel « les mensonges ont les pattes courtes » (2) ; ils finissent en effet rapidement par se faire rattraper : une des deux maisons qui ont brûlé, sera bientôt… « reconstruite » ? Pensez-vous !… Le panneau de permis de construire qui vient d’être installé annonce non pas une « restauration » ou une « reconstruction à l’identique », mais une « construction neuve », totalement différente de la maison qui existait autrefois ; au lieu d’une case créole qui ne comportait qu’un rez-de-chaussée, s’élèvera une construction de dix mètres de haut ! Combien de niveaux aura-t-elle au dessus du sol? Et en dessous ? Comment s’harmonisera-t-elle avec les bâtiments voisins (dont le Tribunal Administratif) qui sont de plain-pied ? (4)
Nous accusons mrs Espéret, Pestel et Cassagnaud de se soucier de notre Histoire comme d’une guigne ; comme dit le créole : Zot lé pa la èk sa (3)!… Que restera-t-il de l’architecture créole quand ils seront partis vers d’autres cieux ? Est-ce comme cela que Saint-Denis compte mériter son label de ville d’Art et d’Histoire ?
Dpr974
1) Comme l’on dit souvent : les promesses n’engagent que ceux qui y croient.
2) En créole nous dirions : ” Bèf i trape par la korne, demoune i trape par la lang”: les boeufs s’attrapent par leurs cornes, les hommes par leur langue!
3) Expression qui signifie : ils s’en moquent éperdument !
4) Fait étrange que nous signalons incidemment : le panneau du permis de construire qui a été installé il y a peu, porte la date d’Août 2011. Bizarre…Bizarre… Vous avez dit bizarre?…
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