Après une semaine passée en Guadeloupe, Yves Jégo a quitté subitement l’île ce matin… Malgré des avancées notables dans les discussions, les membres du collectif LKP ne comprennent pas ce départ surprise et dénoncent le mépris d’Yves Jégo…
« Je viens rencontrer le Premier ministre, nous allons formater des solutions très rapides » a déclaré Yves Jégo sur Europe 1. Ce matin, le secrétaire d’Etat de la rue Oudinot a décollé de Point-à-Pitre pour Paris. Cet après-midi, il rencontrera François Fillon à 15 heures (heure de Métropole) après une entrevue avec la Ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie.
Après vingt jours de grèves générale et plusieurs avancées, Yves Jégo déclare vouloir peaufiner le dossier lié à une des revendications de LKP : une augmentation de 200 euros sur les bas salaires. C’est ce qui expliquerait le déplacement éclair à Paris. Problème: personne n’a été prévenu alors qu’un pré-accord avait été obtenu… Yves Jégo a aussi déclaré qu’il devait faire le lien entre le Premier ministre, son ministère et Bercy (Ministère de l’Economie), suite aux 108 millions d’euros d’exonérations demandés à l’Etat par le patronat.
Selon Reuters, Elie Domota, porte-parole de Liyannaj kont pwofitasyon (LKP), a vivement « dénoncé le mépris le plus total affiché par le secrétaire d’Etat« . Ce dernier a d’ailleurs appelé au rassemblement dans le but de paralyser totalement le département. Les commentaires n’ont pas cessé. Ceci étant, le collectif a obtenu gain de cause sur plusieurs revendications :
– Le gel des prix des loyers des logements sociaux en 2009.
– Une baisse de 10% sur 100 produits de la grande distribution.
– Une baisse de 11 centimes du litre de gazole et de 9 centimes sur le sans-plomb.
– 56 millions d’euros de baisse de taxes et de redéploiement de crédit par la Région.
Sur I-Télé, Dominique de Villepin a déclaré comprendre le sentiment qui règne en Guadeloupe : « Il y a un malentendu qui est en train de s’installer entre la Métropole et l’Outre-mer… » D’après les syndicats locaux, la Guadeloupe devrait connaître une opération « Île morte » dans les jours prochains.
En Martinique et en Guyane aussi :
En grève depuis jeudi dernier, l’intersyndicale martiniquaise (12 syndicats locaux) milite pour une hausse de 300 € sur l’intégralité des salaires. Samedi dernier, des commandos de grévistes ont contraint les clients des grandes surface à « déserter » et les équipes dirigeantes à fermer les rideaux de leurs enseigne.
Sous l’égide du « Collectif du 5 février« , les négociations ont repris cet après-midi. Comme en Guadeloupe, une liste de 100 produits devrait être établie en vue d’une baisse globale de 30%. Au sixième jour de blocage, le conflit se durcit en Martinique.
En Guyane, le mouvement en est à ses débuts. Le collectif « Contre la vie chère » a annoncé son souhait d’engager un mouvement d’ampleur dès cette semaine. Rappelons que c’est ce même collectif qui avait débrayé pour une baisse des prix des carburants fin 2008…