
Yves Barau (à droite), aux côtés de Guy Hoarau, l'ancien maire de Saint-Joseph, et de Mme Pierre Lagourgue
Tout juste deux mois après le décès d'Axel Kichenin, qui l'avait battu aux élections municipales de mars 1983 à Sainte-Marie, c'est au tour d'Yves Barau de tirer sa révérence.
Figure emblématique de la vie politique réunionnaise pendant plus de deux décennies, Yves Marie Armand Marcel Barau a été de tous les combats politiques à la tête des départementalistes, encore appelés les "nationaux", pour s'opposer aux autonomistes, qualifiés de séparatistes, et dont Paul Vergès était le leader.
La gauche, arrivée au pouvoir en 1981 en France suite à la victoire de François Mitterrand à la présidentielle, Yves Barau est de ceux qui organisent l'opposition au projet d'Assemblée unique et dirigent la grande manifestation du 12 novembre 1982, à Saint-Denis.
On comprend dès lors pourquoi, aux élections municipales qui font suite, faire battre Yves Barau est un enjeu majeur pour les forces de gauche à La Réunion.
C'est au terme d'une campagne très dure qu'Yves Barau, qui est conseiller municipal de Sainte-Marie depuis 1959 et maire de la commune depuis 1967, est battu.
Battu pour une sombre histoire de faux bulletins
Le point paroxystique de cette campagne est une trouble affaire de bulletins dont Yves Barau se voit accuser par le Docteur Kichenin d'organiser l'impression frauduleuse, pour fausser le scrutin. Révélée la veille du second tour, cette affaire dans laquelle Yves Barau niera toute implication, entrainera néanmoins sa défaite.
Fait troublant, ce petit imprimeur d'origine malgache de la rue du Butor à Saint-Denis, ne possédait qu'une offset pour des travaux de base. Il imprimait notamment la revue du CREAI (l'ancêtre de l'IRTS qui formait les travailleurs sociaux) et effectuait d'autres petits travaux pour le compte de cet organisme. Le CREAI était alors dirigé par Jean-Yves Gilles, alors dirigeant du parti d'Axel Kichenin Kichenin, celui-là même qu'une fois installé à la mairie, Kichenin nommera adjoint spécial de la Rivière des Pluies. Cette sombre affaire ne connaitra pas de dénouement judiciaire car peu de temps après, le patron de cette petite imprimerie plaquera tout et retournera chez lui à Madagascar...
Mandataire de Georges Pompidou et soutien de Michel Debré
Conseiller général de Sainte-Marie jusqu'en 1992, conseiller régional dix ans durant, Yves Barau va également présider l'assemblée régionale d'avant la décentralisation, comme il présidera également l'Association des maires.
Départementaliste convaincu, homme de droite assumé et au parler direct, c'est Yves Barau qui est choisi comme mandataire par Georges Pompidou pour le représenter à La Réunion aux élections présidentielles de 1969.
A la mort de Pompidou, Yves Barau préside le Comité de soutien réunionnais de Jacques Chaban-Delmas. A la présidentielle de 1981, c'est le comité de soutien de Michel Debré qu'Yves Barau décide de présider par fidélité au député de La Réunion et ancien premier ministre qui est alors candidat.
Président de nombreuses associations
Le 30 avril prochain, Yves Barau aurait eu 90 ans. Fils d'une lignée de grands propriétaires terriens, comme son frère ainé Armand, il fait ses études secondaires au lycée Leconte de Lisle et après son bac, des études d'agronomie. A son retour à La Réunion, il prend l'exploitation d'une vaste propriété agricole. Cavalier émérite, on doit à Yves Barau la fondation du Club hippique de Bourbon.
Engagé dans de multiples activités sociales et caritatives, Yves Barau anime et préside de nombreuses associations: Lions Club de Saint-Denis, l'ARAJUFA ou encore la section de la légion d'honneur. Ses multiples engagements lui ont valu de nombreuses décorations.
En 1998, Yves Barau est membre du Comité d' organisation du 150ème anniversaire de l'abolition de l'esclavage. C'est l'une de ses toutes dernières fonctions, avant qu'il ne se retire progressivement de toute vie publique.
Figure emblématique de la vie politique réunionnaise pendant plus de deux décennies, Yves Marie Armand Marcel Barau a été de tous les combats politiques à la tête des départementalistes, encore appelés les "nationaux", pour s'opposer aux autonomistes, qualifiés de séparatistes, et dont Paul Vergès était le leader.
La gauche, arrivée au pouvoir en 1981 en France suite à la victoire de François Mitterrand à la présidentielle, Yves Barau est de ceux qui organisent l'opposition au projet d'Assemblée unique et dirigent la grande manifestation du 12 novembre 1982, à Saint-Denis.
On comprend dès lors pourquoi, aux élections municipales qui font suite, faire battre Yves Barau est un enjeu majeur pour les forces de gauche à La Réunion.
C'est au terme d'une campagne très dure qu'Yves Barau, qui est conseiller municipal de Sainte-Marie depuis 1959 et maire de la commune depuis 1967, est battu.
Battu pour une sombre histoire de faux bulletins
Le point paroxystique de cette campagne est une trouble affaire de bulletins dont Yves Barau se voit accuser par le Docteur Kichenin d'organiser l'impression frauduleuse, pour fausser le scrutin. Révélée la veille du second tour, cette affaire dans laquelle Yves Barau niera toute implication, entrainera néanmoins sa défaite.
Fait troublant, ce petit imprimeur d'origine malgache de la rue du Butor à Saint-Denis, ne possédait qu'une offset pour des travaux de base. Il imprimait notamment la revue du CREAI (l'ancêtre de l'IRTS qui formait les travailleurs sociaux) et effectuait d'autres petits travaux pour le compte de cet organisme. Le CREAI était alors dirigé par Jean-Yves Gilles, alors dirigeant du parti d'Axel Kichenin Kichenin, celui-là même qu'une fois installé à la mairie, Kichenin nommera adjoint spécial de la Rivière des Pluies. Cette sombre affaire ne connaitra pas de dénouement judiciaire car peu de temps après, le patron de cette petite imprimerie plaquera tout et retournera chez lui à Madagascar...
Mandataire de Georges Pompidou et soutien de Michel Debré
Conseiller général de Sainte-Marie jusqu'en 1992, conseiller régional dix ans durant, Yves Barau va également présider l'assemblée régionale d'avant la décentralisation, comme il présidera également l'Association des maires.
Départementaliste convaincu, homme de droite assumé et au parler direct, c'est Yves Barau qui est choisi comme mandataire par Georges Pompidou pour le représenter à La Réunion aux élections présidentielles de 1969.
A la mort de Pompidou, Yves Barau préside le Comité de soutien réunionnais de Jacques Chaban-Delmas. A la présidentielle de 1981, c'est le comité de soutien de Michel Debré qu'Yves Barau décide de présider par fidélité au député de La Réunion et ancien premier ministre qui est alors candidat.
Président de nombreuses associations
Le 30 avril prochain, Yves Barau aurait eu 90 ans. Fils d'une lignée de grands propriétaires terriens, comme son frère ainé Armand, il fait ses études secondaires au lycée Leconte de Lisle et après son bac, des études d'agronomie. A son retour à La Réunion, il prend l'exploitation d'une vaste propriété agricole. Cavalier émérite, on doit à Yves Barau la fondation du Club hippique de Bourbon.
Engagé dans de multiples activités sociales et caritatives, Yves Barau anime et préside de nombreuses associations: Lions Club de Saint-Denis, l'ARAJUFA ou encore la section de la légion d'honneur. Ses multiples engagements lui ont valu de nombreuses décorations.
En 1998, Yves Barau est membre du Comité d' organisation du 150ème anniversaire de l'abolition de l'esclavage. C'est l'une de ses toutes dernières fonctions, avant qu'il ne se retire progressivement de toute vie publique.