
Zinfos974: Racontez-nous comment vous avez vécu cette campagne.
Younous Omarjee: En toute sincérité, lorsque cette campagne s'est achevée, j'avais quelque peu l'étrange impression qu'elle n'avait pas encore commencée. Ce fut une campagne courte, sans véritable confrontation entre les candidats. Et surtout sans que les différents candidats ne puissent aller au fond de nombre de sujets qui pourtant auraient pu être au coeur de la campagne.
J'avais ouvert ma campagne par une double interview dans les quotidiens de la presse écrite, en parlant de manière assez détaillée du Traité Transatlantique, de ma vision de l'avenir des relations entre l'Union européenne et les outre-mers, du sens donné aux politiques communautaires, de ma vision de l'administration bruxelloise... bref d'une série de questions qui ensuite dans la campagne n'ont été que très peu évoquées si ce n'est de manière évasive, dans des discours incantatoires, sous forme presque de slogan.
J'ai tenté de profiter de cette campagne pour faire de la pédagogie sur l'Europe, tenir un discours de vérité, quand d'autres ont avancé comme d'habitude avec beaucoup de démagogie notamment sur la question des quotas sucriers. Mais j'ai pris le parti de ne pas répliquer considérant aussi que lorsque l'on est sortant il est normal que son bilan, que l'on met soi même en avant, soit critiqué. Et puis il y a toujours des leçons à tirer des critiques.
Certaines sont parfois fondées et il faut avoir l'humilité de le reconnaitre. On ne peut tout accomplir de manière parfaite et j'ai, sur certains points, la volonté de m'améliorer.
Cette élection a-t-elle été facile ?
Il n'y a pas, je crois, d'élections faciles. Et celle-ci l'était d'autant moins que c'était ma première élection. Vous savez, avoir pour principal adversaire le premier secrétaire de la fédération du Parti socialiste et la vice-présidente de la Région, candidate de l'UMP, fortement soutenue par le président Didier Robert, ne facilite pas la tâche ! Il faut faire face à de grosses machineries qui engagent des moyens énormes. Cette élection était d'autant plus compliquée qu'elle a eu lieu sur neuf territoires et en tant que tête de liste j'avais des obligations aussi pour les huit autres territoires que la Réunion.
Mais au final ce fut quand même un grand bonheur car j'ai vécu des moments que je n'oublierai jamais. Et qui me remplissent de force pour affronter le nouveau mandat qui s'ouvre.
Comptez-vous poursuivre vos projets ou avez-vous de nouvelles ambitions, de nouveaux combats?
J'ai fait voter un rapport par le parlement européen qui est un véritable programme d'actions pour les cinq années à venir. Je vais travailler avec la commission européenne pour qu'il soit concrétisé. Ce sera un mandat ou je poursuivrai un travail sérieux, sans grand tapage, mais nécessaire pour nos outre-mers. Il y a la question de l'octroi de mer qui viendra très vite à l'ordre du jour du parlement, le travail de propositions pour les planteurs pour amortir le choc de la fin des quotas, la question de l'accessibilité des petites structures ou associations aux fonds européens, et tout ce travail aussi que vous ne pouvez pas anticiper et qui arrive par la force des évènements.
Je veux aussi poursuivre les combats commencés pour lutter contre les monopoles, notamment dans le domaine de la téléphonie, mais pas seulement. Nous disposons en Europe de certains moyens juridiques. Je me sens plus fort à présent pour contribuer à ce qu'une lutte sans merci soit menée contre ces monopoles. Je veux aussi continuer à plaider pour l'émergence d'une nouvelle qualification juridique qui prenne la mesure de la catastrophe de la disparition des espèces à savoir les crimes de l'humanité. Et puis bien sur l'investissement dans l'économie de la mer et les grands fonds océaniques qui sont un nouvel horizon politique de développement. Cela aidera a changer notre regard sur nous même. Nous sommes des îles certes, mais de fait nous ne sommes pas petits, non au contraire, nous sommes immenses, nous sommes l'immensité !
Est-ce que le taux d'abstention vous surprend?
Il m'attriste plus qu'il ne me surprend. Et il m'oblige aussi à me poser la question de ma propre responsabilité. Ce qui me surprend c'est quand même le score que je réalise. Sortir en tête devant l'UMP et le PS-PLR n'était tout de même pas gagné d'avance ! Ce qui me surprend c'est de sortir en tête à Saint-Denis commune socialiste, à Sainte-Marie commune UMP... de sortir en deuxième place, à Saint-Paul, devant le PS malgré l'appel d'Huguette Bello à voter pour le candidat socialiste.
Younous Omarjee: En toute sincérité, lorsque cette campagne s'est achevée, j'avais quelque peu l'étrange impression qu'elle n'avait pas encore commencée. Ce fut une campagne courte, sans véritable confrontation entre les candidats. Et surtout sans que les différents candidats ne puissent aller au fond de nombre de sujets qui pourtant auraient pu être au coeur de la campagne.
J'avais ouvert ma campagne par une double interview dans les quotidiens de la presse écrite, en parlant de manière assez détaillée du Traité Transatlantique, de ma vision de l'avenir des relations entre l'Union européenne et les outre-mers, du sens donné aux politiques communautaires, de ma vision de l'administration bruxelloise... bref d'une série de questions qui ensuite dans la campagne n'ont été que très peu évoquées si ce n'est de manière évasive, dans des discours incantatoires, sous forme presque de slogan.
J'ai tenté de profiter de cette campagne pour faire de la pédagogie sur l'Europe, tenir un discours de vérité, quand d'autres ont avancé comme d'habitude avec beaucoup de démagogie notamment sur la question des quotas sucriers. Mais j'ai pris le parti de ne pas répliquer considérant aussi que lorsque l'on est sortant il est normal que son bilan, que l'on met soi même en avant, soit critiqué. Et puis il y a toujours des leçons à tirer des critiques.
Certaines sont parfois fondées et il faut avoir l'humilité de le reconnaitre. On ne peut tout accomplir de manière parfaite et j'ai, sur certains points, la volonté de m'améliorer.
Cette élection a-t-elle été facile ?
Il n'y a pas, je crois, d'élections faciles. Et celle-ci l'était d'autant moins que c'était ma première élection. Vous savez, avoir pour principal adversaire le premier secrétaire de la fédération du Parti socialiste et la vice-présidente de la Région, candidate de l'UMP, fortement soutenue par le président Didier Robert, ne facilite pas la tâche ! Il faut faire face à de grosses machineries qui engagent des moyens énormes. Cette élection était d'autant plus compliquée qu'elle a eu lieu sur neuf territoires et en tant que tête de liste j'avais des obligations aussi pour les huit autres territoires que la Réunion.
Mais au final ce fut quand même un grand bonheur car j'ai vécu des moments que je n'oublierai jamais. Et qui me remplissent de force pour affronter le nouveau mandat qui s'ouvre.
Comptez-vous poursuivre vos projets ou avez-vous de nouvelles ambitions, de nouveaux combats?
J'ai fait voter un rapport par le parlement européen qui est un véritable programme d'actions pour les cinq années à venir. Je vais travailler avec la commission européenne pour qu'il soit concrétisé. Ce sera un mandat ou je poursuivrai un travail sérieux, sans grand tapage, mais nécessaire pour nos outre-mers. Il y a la question de l'octroi de mer qui viendra très vite à l'ordre du jour du parlement, le travail de propositions pour les planteurs pour amortir le choc de la fin des quotas, la question de l'accessibilité des petites structures ou associations aux fonds européens, et tout ce travail aussi que vous ne pouvez pas anticiper et qui arrive par la force des évènements.
Je veux aussi poursuivre les combats commencés pour lutter contre les monopoles, notamment dans le domaine de la téléphonie, mais pas seulement. Nous disposons en Europe de certains moyens juridiques. Je me sens plus fort à présent pour contribuer à ce qu'une lutte sans merci soit menée contre ces monopoles. Je veux aussi continuer à plaider pour l'émergence d'une nouvelle qualification juridique qui prenne la mesure de la catastrophe de la disparition des espèces à savoir les crimes de l'humanité. Et puis bien sur l'investissement dans l'économie de la mer et les grands fonds océaniques qui sont un nouvel horizon politique de développement. Cela aidera a changer notre regard sur nous même. Nous sommes des îles certes, mais de fait nous ne sommes pas petits, non au contraire, nous sommes immenses, nous sommes l'immensité !
Est-ce que le taux d'abstention vous surprend?
Il m'attriste plus qu'il ne me surprend. Et il m'oblige aussi à me poser la question de ma propre responsabilité. Ce qui me surprend c'est quand même le score que je réalise. Sortir en tête devant l'UMP et le PS-PLR n'était tout de même pas gagné d'avance ! Ce qui me surprend c'est de sortir en tête à Saint-Denis commune socialiste, à Sainte-Marie commune UMP... de sortir en deuxième place, à Saint-Paul, devant le PS malgré l'appel d'Huguette Bello à voter pour le candidat socialiste.