Votre ouvrage "Coach Muhammad" est paru après les attentats contre Charlie Hebdo, alors que vous aviez commencé le travail de rédaction bien avant. Ce choix est-il délibéré ?
L'idée du livre "Coach Muhammad" date de 2009. C’est le premier d’une série à paraître dont "Un coach en djihad" et "Fatwas logiques vs fatwas pathologiques".
Si j’ai pris tant de temps à publier "Coach Muhammad", c’est que mon approche est tellement en rupture avec l’approche traditionnelle que je m’étais imposé quelque part une autocensure. Par "confort" va-t-on dire.
Ces attentats ont agi sur moi comme un déclencheur. Je me suis dit : "vas-y, tu as des choses à dire qui valent la peine d’être partagées". D’ailleurs la préface a été écrite le 7 janvier et fournit une analyse de l’étiologie des attaques auxquelles vous faites référence.
Vous pointez le "littéralisme" comme fondement de la radicalité armée qui s’est exprimée dans les attaques de Paris, la radicalité d’Al-Qayda et celle de Daesh. Qu’entendez-vous par là ?
Dans le corpus islamique, on trouve ce qui relève de la "guidance" et de la grâce, mêlé à ce qui relève de la plus pure folie, cela même que l’Islam est censé guérir.
Mettre ces deux contenus sur le même plan et les prendre comme guides de vie, c’est ce que j’appelle le "littéralisme". C’est une approche qui voue une foi aveugle aux auteurs des corpus des premiers siècles (la biographie du prophète, les paroles qui lui sont attribuées, la vie des prophètes) et qui a oublié que les enseignements de Muhammad sont essentiellement métaphoriques. Le "littéralisme" ne recherche pas la cohérence du propos, il impose un mode de pensée binaire à partir duquel s’effectue sa lecture du monde.
Comment expliquez-vous le processus qui part des enseignements de Muhammad pour aboutir au "littéralisme" ?
Les "littéralistes" prennent au pied de la lettre les notions de paradis et d’enfer après la mort.
Ainsi les théologiens-juristes ont-ils su imposer un certain point de vue censé permettre l’accès au paradis et préserver de l’enfer.
Ils tentent de faire de cette religion une pratique dont les fidèles ne feraient que répéter des textes et des gestes loin de toute compréhension.
Comment le pratiquant peut-il se préserver de cette approche littéraliste ?
Par l’approche métaphorique. Lorsque le fidèle, désireux d’approfondir la connaissance de cette religion, abordera des versets comme "Au voleur coupez-lui la main", s’il se réfère alors aux théologiens pour en saisir la signification, comme ces derniers se basent sur les textes des premiers siècles, il aura droit à la lecture basique : "ce n’est que dans un pays musulman que c’est possible de couper la main du voleur" (sic), "seul un juge peut le décider" (sic), "il y a des conditions pour lui couper la main" (sic). A aucun moment cette interprétation ne sera remise en cause.
En revanche, dans l’approche métaphorique, le socle enseigne que tout ce qui ne relève pas de la compassion ne relève pas de l’Islam, même si cela semble faire partie du Coran.
Remarquez au passage que ma dernière phrase fait de moi un apostat selon les littéralistes…
Comment l’approche métaphorique interprète-t-elle la phrase : « Au voleur, coupez-lui la main » ?
Dans l’approche métaphorique, cette phrase se décode comme suit : il y a un voleur en chacun de nous, et à ce voleur en chacun de nous, coupez-lui la main, c’est-à-dire guérissez-le.
Couper littéralement la main a pu être une sanction pénale à une certaine époque, comme l’ont été la crucifixion, la lapidation et autres inhumanités. Mais aujourd’hui, ces sanctions sont révolues.
Cette approche est inaudible pour un littéraliste qui pense qu’il faut trancher la main du voleur, pour peu que les conditions juridiques soient réunies. Et c’est bien là le problème : "si les conditions sont réunies". Ces conditions peuvent se résumer ainsi : applicabilité de la sharia, bass !
L’application pénale de la sharia ne peut s’effectuer qu’en pays musulman, et Dieu merci dans la plupart de ces pays, les salafistes n’ont pas encore pris le pouvoir. Mais il suffit de lire un livre comme "Reviens Mahomet, ils sont tous devenus fous" pour se rendre compte des méfaits de l’approche littéraliste.
La symbolique contenue dans le verset "Au voleur coupez-lui la main" est-elle vérifiable dans d’autres parties du Coran ?
Oui. Livrons-nous à un petit exercice : "Combattez ceux qui ne croient ni en Dieu ni au jour dernier, n’interdisent pas ce que Dieu et son messager ont défendu, et ceux des gens du Livre qui ne professent pas la vraie religion, combattez-les jusqu’à ce qu’ils paient le tribut directement et alors qu’ils soient humilités" (Coran 9 :29).
Dans l’approche pathologique, la lecture de ce verset tel qu’il est énoncé ci-dessus est plus que problématique. Pas de commentaires.
En revanche, une lecture logique amène à une tout autre interprétation : coachez ceux qui sont déconnectés de la quiétude du moment présent, et qui ont oublié qu’une cause mène toujours à un effet, ceux qui cherchent à avoir des effets qui ne sont pas liés aux causes qui y mènent, et aidez ceux des gens du Livre qui viennent à vous à retrouver les clés de la véritable rectification intérieure, coachez-les jusqu’à ce que leur émanation soit claire et qu’ils aient donc retrouvé le chemin de l’humilité.
Tous les versets problématiques peuvent dévoiler un sens tout à fait lumineux s’il leur est appliqué le décodage métaphorique que je fournis dans mon livre "Coach Muhammad ".
L'idée du livre "Coach Muhammad" date de 2009. C’est le premier d’une série à paraître dont "Un coach en djihad" et "Fatwas logiques vs fatwas pathologiques".
Si j’ai pris tant de temps à publier "Coach Muhammad", c’est que mon approche est tellement en rupture avec l’approche traditionnelle que je m’étais imposé quelque part une autocensure. Par "confort" va-t-on dire.
Ces attentats ont agi sur moi comme un déclencheur. Je me suis dit : "vas-y, tu as des choses à dire qui valent la peine d’être partagées". D’ailleurs la préface a été écrite le 7 janvier et fournit une analyse de l’étiologie des attaques auxquelles vous faites référence.
Vous pointez le "littéralisme" comme fondement de la radicalité armée qui s’est exprimée dans les attaques de Paris, la radicalité d’Al-Qayda et celle de Daesh. Qu’entendez-vous par là ?
Dans le corpus islamique, on trouve ce qui relève de la "guidance" et de la grâce, mêlé à ce qui relève de la plus pure folie, cela même que l’Islam est censé guérir.
Mettre ces deux contenus sur le même plan et les prendre comme guides de vie, c’est ce que j’appelle le "littéralisme". C’est une approche qui voue une foi aveugle aux auteurs des corpus des premiers siècles (la biographie du prophète, les paroles qui lui sont attribuées, la vie des prophètes) et qui a oublié que les enseignements de Muhammad sont essentiellement métaphoriques. Le "littéralisme" ne recherche pas la cohérence du propos, il impose un mode de pensée binaire à partir duquel s’effectue sa lecture du monde.
Comment expliquez-vous le processus qui part des enseignements de Muhammad pour aboutir au "littéralisme" ?
Les "littéralistes" prennent au pied de la lettre les notions de paradis et d’enfer après la mort.
Ainsi les théologiens-juristes ont-ils su imposer un certain point de vue censé permettre l’accès au paradis et préserver de l’enfer.
Ils tentent de faire de cette religion une pratique dont les fidèles ne feraient que répéter des textes et des gestes loin de toute compréhension.
Comment le pratiquant peut-il se préserver de cette approche littéraliste ?
Par l’approche métaphorique. Lorsque le fidèle, désireux d’approfondir la connaissance de cette religion, abordera des versets comme "Au voleur coupez-lui la main", s’il se réfère alors aux théologiens pour en saisir la signification, comme ces derniers se basent sur les textes des premiers siècles, il aura droit à la lecture basique : "ce n’est que dans un pays musulman que c’est possible de couper la main du voleur" (sic), "seul un juge peut le décider" (sic), "il y a des conditions pour lui couper la main" (sic). A aucun moment cette interprétation ne sera remise en cause.
En revanche, dans l’approche métaphorique, le socle enseigne que tout ce qui ne relève pas de la compassion ne relève pas de l’Islam, même si cela semble faire partie du Coran.
Remarquez au passage que ma dernière phrase fait de moi un apostat selon les littéralistes…
Comment l’approche métaphorique interprète-t-elle la phrase : « Au voleur, coupez-lui la main » ?
Dans l’approche métaphorique, cette phrase se décode comme suit : il y a un voleur en chacun de nous, et à ce voleur en chacun de nous, coupez-lui la main, c’est-à-dire guérissez-le.
Couper littéralement la main a pu être une sanction pénale à une certaine époque, comme l’ont été la crucifixion, la lapidation et autres inhumanités. Mais aujourd’hui, ces sanctions sont révolues.
Cette approche est inaudible pour un littéraliste qui pense qu’il faut trancher la main du voleur, pour peu que les conditions juridiques soient réunies. Et c’est bien là le problème : "si les conditions sont réunies". Ces conditions peuvent se résumer ainsi : applicabilité de la sharia, bass !
L’application pénale de la sharia ne peut s’effectuer qu’en pays musulman, et Dieu merci dans la plupart de ces pays, les salafistes n’ont pas encore pris le pouvoir. Mais il suffit de lire un livre comme "Reviens Mahomet, ils sont tous devenus fous" pour se rendre compte des méfaits de l’approche littéraliste.
La symbolique contenue dans le verset "Au voleur coupez-lui la main" est-elle vérifiable dans d’autres parties du Coran ?
Oui. Livrons-nous à un petit exercice : "Combattez ceux qui ne croient ni en Dieu ni au jour dernier, n’interdisent pas ce que Dieu et son messager ont défendu, et ceux des gens du Livre qui ne professent pas la vraie religion, combattez-les jusqu’à ce qu’ils paient le tribut directement et alors qu’ils soient humilités" (Coran 9 :29).
Dans l’approche pathologique, la lecture de ce verset tel qu’il est énoncé ci-dessus est plus que problématique. Pas de commentaires.
En revanche, une lecture logique amène à une tout autre interprétation : coachez ceux qui sont déconnectés de la quiétude du moment présent, et qui ont oublié qu’une cause mène toujours à un effet, ceux qui cherchent à avoir des effets qui ne sont pas liés aux causes qui y mènent, et aidez ceux des gens du Livre qui viennent à vous à retrouver les clés de la véritable rectification intérieure, coachez-les jusqu’à ce que leur émanation soit claire et qu’ils aient donc retrouvé le chemin de l’humilité.
Tous les versets problématiques peuvent dévoiler un sens tout à fait lumineux s’il leur est appliqué le décodage métaphorique que je fournis dans mon livre "Coach Muhammad ".
De la Hollande à la France, tout un courant hostile à "l’islamisation" fonde sa critique sur le corpus coranique, réputé archaïque, violent. À l’inverse, des tenants d’un "Islam" soluble dans la République, dont Mohamed Kacimi, soulignent le faible nombre de sourates violentes dans le Coran. Que vous inspirent ces querelles textuelles ?
Je comprends ce courant hostile à l’islamisation, même si bien évidemment je n’adhère pas à l’islamophobie qui le sous-tend.
Ce que je partage par contre, c’est la non adhésion aux concepts d’un autre temps, lesquels témoignent de l’ignorance profonde de ceux qui veulent imposer leurs projections barbares de l’Islam.
A ce propos, à ceux qui seraient tentés de me qualifier d’islamophobe, je leur propose de me qualifier plutôt de théolophobe et de littéralophobe. Cela, je l’assume.
Le même texte donnant lieu à des interprétations diamétralement opposées, comment le fidèle peut-il s’y retrouver ?
Pris au pied de la lettre, donc de manière littérale, le corpus islamique peut potentiellement générer, dans certains esprits au terrain favorable -des esprits "dérangés", "égarés" et "non apaisés"-, des interprétations dénaturées. Il suffit de le parcourir pour le constater.
Avancer que le corpus islamique comporte des éléments pouvant potentiellement être interprétés -au prisme d'une distorsion- comme criminogènes par certains, ce n’est pas dire que l’Islam l’est.
Pour moi, il faut distinguer l’Islam du corpus dit islamique.
Les "sourates violentes" agissent tel le miroir du mental de celui qui les lit.
Un mental "dérangé" utilisera ces sourates pour justifier ses projections folles.
A l’inverse, un mental apaisé découvrira en elles les chemins de l’approfondissement de son propre apaisement.
Les querelles textuelles, c’est de la théologie. Et je n’aime pas la théologie, je suis théolophobe… Je préfère fonctionner en direct avec la réalité, vérifier ce qui est fonctionnel et ce qui est dysfonctionnel à partir de ma propre expérience.
Comment alors définiriez-vous l’Islam ?
Mon approche est radicale : tout ce qui ne relève pas de la compassion ne relève pas de l’Islam et peut être considéré comme étant hors Islam.
Dans le corpus islamique, on trouve tout et son contraire : ce qui est lumineux et l’obscurantisme le plus absolu ; la compassion et la folie.
Pour moi, inutile de tergiverser, il y a deux possibilités : supprimer les "passages fous" du corpus, ou les lire à partir d’une position perceptuelle de compassion.
Le corpus coranique choisit la deuxième méthode et commence toutes ses sourates par "Bismillahi Rahmani Rahim" dont vous trouverez un décodage en mode coaching dans mon livre.
Qu’est-ce-qu’un Islam soluble dans la République ?
Pour moi, c’est un Islam qui dynamise positivement la République. Un véritable praticien de l’Islam finit par déborder d’amour et de compassion. Ce débordement le met automatiquement en action positivement. Il est alors un contributeur passionné des causes sociales, il fait preuve d’une charité véritable, il respecte les lois, participe constructivement aux débats politiques.
Ce musulman-là n’a pas à démontrer son bon Islam. Il n’en ressent pas le besoin.
Sa vie fait la démonstration de son débordement d’amour. Sa compassion est active. Son Islam n’est pas ostentatoire. D’ailleurs quelle mauvaise religion que la religion de l’ostentation…
Votre approche est celle d’un psychologue. Selon vous, les frères Kouachi "percevaient chez Charlie Hebdo une menace qui en réalité ne se trouvait nulle part en dehors de leur propre façon de penser car en réalité toute perception est projection. Charlie Hebdo leur fournissait l’écran de projection de leur propre approche caricaturale de la voie de Muhammad".
Comment pareil mécanisme parvient-il selon vous à opérer à l’échelle géopolitique, mobilisant non seulement des individus "égarés", mais des dizaines de milliers d’hommes dans le monde ?
Je voudrais développer un point avant de répondre à votre question : si vous demandez aux 7 milliards d’êtres humains ce qu’ils attendent de la vie, ils vous répondront en substance : "la paix, la sécurité, la prospérité, la joie, le bonheur, la santé, l’amour". Nous voulons tous la même chose.
Comment est-il possible que 7 milliards de personnes désirent la même chose et soient incapables de l'obtenir ?
Pendant des milliers d’années, nous avons sans cesse essayé d'obtenir ces résultats pour l'humanité. Nous sommes capables d’interconnecter les ordinateurs du monde entier, de voler à la vitesse du son et même de séquencer l’ADN humain.
Comment se fait-il que nous soyons incapables de créer ce que tout le monde déclare souhaiter : la paix ?
Quelle est votre réponse à cette question ? Pourquoi l’humanité ne parvient-elle pas à la paix ?
Tout simplement parce qu’il y a quelque chose qui nous échappe. Et ce quelque chose, c’est ce mécanisme de projection : nous croyons que la paix s’obtient en rectifiant les conditions extérieures, en sécurisant les frontières, en fortifiant les armées.
Mais cette forme de protection est rétrograde. Elle est basée sur la croyance dysfonctionnelle qu’il faut se protéger des autres, alors que la seule menace vient de nous. C’est pourquoi le monde est terre de folie.
Quiconque douterait de la folie du monde n’a qu’à jeter un coup d’œil sur son histoire contemporaine. Et pour celui qui n’aurait pas cette patience, il lui suffit de passer quelques minutes devant n’importe quelle chaîne d’information en continu.
L’histoire est principalement celle de l’Ego et l’Ego a comme fonctionnement de base le déni et la projection de son propre sentiment de culpabilité.
Ce mécanisme n’est donc pas présent seulement chez les "islamistes", "terroristes" et autres méchants. Le méchant, c’est nous-même. Et tous les autres ne sont que le miroir de ce que l’on n’a pas corrigé en nous.
Toutes les spiritualités du monde visent à expliquer ce point. Je l’explique en détail dans mon livre "Coach Muhammad".
Comment l’approche coaching, que l’on a plus tendance à associer à une recherche d’efficacité dans le secteur économique, s’accorde-t-elle à la spiritualité ?
Le coaching que vous associez à la recherche d’efficacité dans les entreprises relève du "corporate coaching", ou coaching d’entreprise. Vous avez aussi le coaching sportif, plus connu, mais également le "life coaching" ou "coaching de vie".
Le coaching de vie, pour aller vite, est un processus qui vous permet de clarifier votre situation et d’atteindre vos objectifs dans les différents domaines de votre vie. Le coaching mobilise une épistémologie, une méthodologie et une technologie.
Dans le livre "Coach Muhammad", j’ai voulu démontrer que l’approche de Muhammad est outillée de la même façon : ses outils sont basés sur des Lois qui, si vous les comprenez, vous permettent de régler par vous-même les situations problématiques que vous rencontrez et d’atteindre en toute autonomie et de manière écologique les objectifs que vous vous serez fixés.
Cette approche s’accorde à la spiritualité, en ce sens que les objectifs spirituels de votre vie s’atteignent avec des processus systématisés, en dehors des chemins ou des croyances arbitraires qui relèvent de la superstition.
Votre ouvrage est sous-titré "la véritable réforme radicale". Depuis Luther, le terme de "réforme" évoque le retour aux textes et aux sources. Or, nous l’avons vu, vous entendez dépasser le littéralisme. Quels sont donc les caractères de la "réforme" que vous envisagez ?
Comme je vous l’ai dit, je n’aime pas la théologie. La théologie, c’est de l’idéologie.
Pour moi, la réforme c’est l’entreprise de rectification de sa compréhension qui permet l’appropriation des outils à la base de l’approche-islam.
L’originalité de votre ouvrage est de s’attacher à la personne de Muhammad, à son itinéraire et à son mode de vie. Vous dites y trouver rien moins que des "instruments révolutionnaires de transformation de soi".
Comment le mode de vie du Prophète, homme de son temps, peut-il selon vous fournir des outils à l’homme du XXIe siècle ?
Muhammad était un homme de son temps, vous avez raison de le souligner. Mais les Lois universelles qu’il a détectées, elles, le dépassent et sont valables pour quiconque souhaite les utiliser profitablement.
L’ouvrage ne s’attache pas tant à la personne de Muhammad qu’aux outils qu’il a utilisés pour maîtriser ces Lois universelles.
Quand je fais référence à son mode de vie, c’est pour en modéliser les outils qui permettent cette maîtrise.
En aucun cas le livre "Coach Muhammad" ne fait l’apologie de Muhammad. Ce serait contre-productif. D’ailleurs lui-même a mis l’emphase sur le fait de prendre en considération ses outils et non sa personne.
Vous proposez de distinguer l’enseignement de Muhammad de "l’Arabité". Qu’entendez-vous par là ?
Oui, l’arabité c’est le contexte culturel, traditionnel, propre à la société arabe du 7ème siècle.
Par exemple, la barbe, la tenue arabe, se couvrir la tête pour se protéger du sable, manger par terre, avec la main, etc. Cela ne relève en rien de l’enseignement de Muhammad.
S’il avait vécu aujourd’hui en France, il porterait un jean et un polo (ou même le costard). S’il avait vécu à La Réunion au XXIème siècle, il aurait enseigné en créole.
C’est tellement évident, que c’en est gênant de devoir faire ce type de précisions…
Comment conciliez-vous votre approche avec le principe de laïcité ?
Mon approche est une sorte de laïcité 2.0 voire 3.0 car elle libère du système religieux et vous propose de corriger votre état d’être, jamais celui d’autrui…
Et pour corriger votre état d’être, vous empruntez les formes de chemin que vous voulez, en totale liberté.
Personne ne peut vous imposer son cheminement, son système religieux, et personne ne peut vous priver de votre expérience propre.
Quoi de plus laïque que cela ?
Votre vision de la laïcité est à peu près l'inverse de celle qui prévaut en métropole. Synthétisée par Élisabeth Badinter, elle vise à "l’intimisation" des signes d'appartenance religieuse, c'est-à-dire à leur disparition de l'espace public.
Voyez-vous dans la laïcité "à la réunionnaise", qui permet l'expression des appartenances religieuses, un préalable à la Réforme que vous appelez de vos voeux ?
A La Réunion, ce qui est positif pour la laïcité, c’est l’implantation réussie des mosquées, les cimetières musulmans, le fait que chacun puisse se déplacer dans sa tenue propre : que ce soient les zarabs, les malbars, ou toutes les autres composantes ethnico-religieuses, sans préjuger que ce terme soit le mieux adapté pour La Réunion.
Effectivement je ne comprends pas la laïcité comme l’interdiction des signes d’appartenance religieuse dans l’espace public mais plutôt comme la permission de leur expression non discriminatoire dans ce même espace.
Loin d’être une démarche de prohibition, la loi de 1905 est une démarche de permission et de protection.
Je souscris à 300% aux développements de Tariq Ramadan sur la question. Et je crois que l’on peut tous être unanimes à constater que cette compréhension-ci de la laïcité est celle qui prévaut à La Réunion.
A ce titre, nous avons pris de l’avance sur l’hexagone et l’Europe.
Mais quand je parle de "réforme radicale", cela concerne plutôt la compréhension de l’Islam et non son expression dans le champ public. Un retour à ses prémisses et la permission pour chacun d’être en possession de clés "autonomisantes". Et ce travail s’effectue bien évidemment au cœur de chaque être, dans son expérience intime propre, loin des assertions et prosélytismes du monde…
Lors de nos entretiens, vous avez émis l’espérance de voir une "réforme radicale" partir de La Réunion. Voyez-vous dans notre île et sa pratique de l’Islam le terreau d'un cours nouveau ?
L’islam de La Réunion, dans son expression indo-pakistanaise est un islam ennuyeux, tristement en décalage avec les enseignements de Muhammad. Un islam qui se veut laïque et potentiellement un modèle pour la république, mais pourtant si littéraliste, si salafiste : aucune mosquée mixte, une violence symbolique extrême sous des airs doucereux, des violences contre les enfants -surtout contre les mahorais et comoriens- dans les madrasas, des statuts d’association de gestion de mosquée basés sur des considérations ethniques, un apprentissage mécanique du coran sans se soucier de sa compréhension, une adhésion acritique au corpus des hadiths pourtant si problématique pour tout esprit sain, une sacralisation à outrance du halal alimentaire, une large campagne homophobe dans les mosquées lors des débats sur le mariage pour tous, pas une seule mosquée à La Réunion ne fait le sermon du vendredi en créole ou même en français, et j’en passe et des meilleurs.
Figurez-vous que Tariq Ramadan et même Hassan Iquioussen qui sont considérés dans l’hexagone comme plutôt "durs", sont considérés ici comme plutôt "tendres" et même par certains pour des "vendus"…
Par exemple lorsque Hassan Iquioussen en visite dans l’île l’année dernière avait "osé" expliquer qu’il était stupide de faire le sermon du vendredi en arabe devant une assemblée qui ne comprend pas l’arabe, et qu’il serait plus judicieux de le faire en créole, cela a provoqué de vives critiques à son égard de la part de certains "imams" qui l’ont accusé d’égarement (sic !).
Quand Hassan Iquioussen s’étonnait du rideau qui séparait l’assemblée des garçons de celle des filles, il ne récoltait qu’incompréhension.
Je doute que cet islam-là puisse encourager positivement la véritable réforme radicale. Au contraire, il la combattra.
Par contre ce qui est positif ici pour la laïcité, c’est l’implantation réussie des mosquées, les cimetières musulmans, le fait que chacun puisse se déplacer dans sa tenue propre : que ce soient les zarabs, les malbars, ou toutes les autres composantes ethnico-religieuses, sans préjuger que ce terme soit le mieux adapté pour La Réunion.
Revenons à la "réforme" que vous appelez de vos vœux : quels sont les outils que vous proposez ?
Je parle effectivement de "boîte à outils du praticien de l’Islam". En Islam, il y a trois niveaux : l’Islam, l’Iman et l’Irsan.
L’Iman, c’est la maîtrise de la cause et de l’effet. Il y a un verset du Coran qui dit que "chaque âme considère ce qu’elle a préparé pour demain". Aujourd’hui, c’est le demain d’hier : en regardant ce que j’ai fait hier, je comprends comment j’ai préparé aujourd’hui.
Dans le coaching de Muhammad qu’on appelle le Dîne et souvent traduit par "religion" mais qui signifie "relation de cause à effet", il y a donc l’Islam, Iman, l’Irsan.
Se concentrer sur le premier, c’est en rester au visible : aux attitudes, à l’environnement, aux vêtements.
Manier l’Iman, c’est utiliser une loi universelle, celle de l’émanation, connue aujourd’hui sous le nom de "loi de l’attraction" pour faire advenir ce que l’on veut dans notre vie, de manière complètement délibérée.
L’Irsan consiste à maîtriser les processus qui mènent à l’éveil, à l’illumination.
Les piliers de l’Islam sont des outils de coaching.
Le premier, c’est une manière particulière de penser.
Le deuxième, la Salat, l’alignement émanatoire délibéré consiste à nous aligner sur la façon de voir de notre être intérieur et non sur notre Ego.
La Zakat, troisième pilier, est l’offrande émanatoire : c’est un principe universel bien connu des initiés qui dit que seul ce que je donne est à moi.
Le quatrième pilier, c’est le Ramadan : le jeûne que l’on appelle as-syam. Je le traduits par "vigilance émanatoire" : un processus de filtrage de ce que je mange, bois, regarde, dis, pense et qui m’aide à me focaliser sur les aspects positifs de ma vie et donc, à repousser l’attraction négative et à n’attirer que ce qui est positif.
Quant au cinquième pilier, c’est le Hadj : voyage émanatoire vers Dieu, ou éveil métaphorique.
Cela ne consiste donc pas seulement à se rendre à La Mecque ?
Le Prophète a enseigné que nombre d’actions, quand elles sont accomplies correctement, valent plusieurs hadj.
Quelqu’un qui ne s’est jamais rendu à La Mecque peut être plusieurs fois hadji.
Pour aller à La Mecque, il faut des moyens.
Le hadj, c’est aussi la mise en partage de l’abondance. D’ailleurs, le Ramadan est appelé "mois de mutualité".
Le hadj, je le rappelle, vient après le Ramadan.
Concrètement, comment le coaching de Muhammad fait-il avancer ?
Au VIIe siècle, Muhammad a propulsé la péninsule arabique complètement barbare sur le devant de la scène mondiale.
Quelle que soit la faiblesse des moyens dont on dispose, on sait que son coaching contient une promesse de croissance.
Même les non-Musulmans, qui ne sont pas entrés en Islam et ne sont pas convertis, en ont bénéficié.
Le Prophète n’était pas obsédé par les conversions.
Younous Jonas est Coach Professionnel. Diplômé en Psychologie et Sociologie en Sorbonne depuis 15 ans, il a été formé au Coaching et à la Programmation neuro-linguistique à l’Institut International de Coaching –ICI Coach. Il est affilié à la FFCPRO, la Fédération Francophone des Coachs Professionnels.
www.younousjonas.com
Comme je vous l’ai dit, je n’aime pas la théologie. La théologie, c’est de l’idéologie.
Pour moi, la réforme c’est l’entreprise de rectification de sa compréhension qui permet l’appropriation des outils à la base de l’approche-islam.
L’originalité de votre ouvrage est de s’attacher à la personne de Muhammad, à son itinéraire et à son mode de vie. Vous dites y trouver rien moins que des "instruments révolutionnaires de transformation de soi".
Comment le mode de vie du Prophète, homme de son temps, peut-il selon vous fournir des outils à l’homme du XXIe siècle ?
Muhammad était un homme de son temps, vous avez raison de le souligner. Mais les Lois universelles qu’il a détectées, elles, le dépassent et sont valables pour quiconque souhaite les utiliser profitablement.
L’ouvrage ne s’attache pas tant à la personne de Muhammad qu’aux outils qu’il a utilisés pour maîtriser ces Lois universelles.
Quand je fais référence à son mode de vie, c’est pour en modéliser les outils qui permettent cette maîtrise.
En aucun cas le livre "Coach Muhammad" ne fait l’apologie de Muhammad. Ce serait contre-productif. D’ailleurs lui-même a mis l’emphase sur le fait de prendre en considération ses outils et non sa personne.
Vous proposez de distinguer l’enseignement de Muhammad de "l’Arabité". Qu’entendez-vous par là ?
Oui, l’arabité c’est le contexte culturel, traditionnel, propre à la société arabe du 7ème siècle.
Par exemple, la barbe, la tenue arabe, se couvrir la tête pour se protéger du sable, manger par terre, avec la main, etc. Cela ne relève en rien de l’enseignement de Muhammad.
S’il avait vécu aujourd’hui en France, il porterait un jean et un polo (ou même le costard). S’il avait vécu à La Réunion au XXIème siècle, il aurait enseigné en créole.
C’est tellement évident, que c’en est gênant de devoir faire ce type de précisions…
Comment conciliez-vous votre approche avec le principe de laïcité ?
Mon approche est une sorte de laïcité 2.0 voire 3.0 car elle libère du système religieux et vous propose de corriger votre état d’être, jamais celui d’autrui…
Et pour corriger votre état d’être, vous empruntez les formes de chemin que vous voulez, en totale liberté.
Personne ne peut vous imposer son cheminement, son système religieux, et personne ne peut vous priver de votre expérience propre.
Quoi de plus laïque que cela ?
Votre vision de la laïcité est à peu près l'inverse de celle qui prévaut en métropole. Synthétisée par Élisabeth Badinter, elle vise à "l’intimisation" des signes d'appartenance religieuse, c'est-à-dire à leur disparition de l'espace public.
Voyez-vous dans la laïcité "à la réunionnaise", qui permet l'expression des appartenances religieuses, un préalable à la Réforme que vous appelez de vos voeux ?
A La Réunion, ce qui est positif pour la laïcité, c’est l’implantation réussie des mosquées, les cimetières musulmans, le fait que chacun puisse se déplacer dans sa tenue propre : que ce soient les zarabs, les malbars, ou toutes les autres composantes ethnico-religieuses, sans préjuger que ce terme soit le mieux adapté pour La Réunion.
Effectivement je ne comprends pas la laïcité comme l’interdiction des signes d’appartenance religieuse dans l’espace public mais plutôt comme la permission de leur expression non discriminatoire dans ce même espace.
Loin d’être une démarche de prohibition, la loi de 1905 est une démarche de permission et de protection.
Je souscris à 300% aux développements de Tariq Ramadan sur la question. Et je crois que l’on peut tous être unanimes à constater que cette compréhension-ci de la laïcité est celle qui prévaut à La Réunion.
A ce titre, nous avons pris de l’avance sur l’hexagone et l’Europe.
Mais quand je parle de "réforme radicale", cela concerne plutôt la compréhension de l’Islam et non son expression dans le champ public. Un retour à ses prémisses et la permission pour chacun d’être en possession de clés "autonomisantes". Et ce travail s’effectue bien évidemment au cœur de chaque être, dans son expérience intime propre, loin des assertions et prosélytismes du monde…
Lors de nos entretiens, vous avez émis l’espérance de voir une "réforme radicale" partir de La Réunion. Voyez-vous dans notre île et sa pratique de l’Islam le terreau d'un cours nouveau ?
L’islam de La Réunion, dans son expression indo-pakistanaise est un islam ennuyeux, tristement en décalage avec les enseignements de Muhammad. Un islam qui se veut laïque et potentiellement un modèle pour la république, mais pourtant si littéraliste, si salafiste : aucune mosquée mixte, une violence symbolique extrême sous des airs doucereux, des violences contre les enfants -surtout contre les mahorais et comoriens- dans les madrasas, des statuts d’association de gestion de mosquée basés sur des considérations ethniques, un apprentissage mécanique du coran sans se soucier de sa compréhension, une adhésion acritique au corpus des hadiths pourtant si problématique pour tout esprit sain, une sacralisation à outrance du halal alimentaire, une large campagne homophobe dans les mosquées lors des débats sur le mariage pour tous, pas une seule mosquée à La Réunion ne fait le sermon du vendredi en créole ou même en français, et j’en passe et des meilleurs.
Figurez-vous que Tariq Ramadan et même Hassan Iquioussen qui sont considérés dans l’hexagone comme plutôt "durs", sont considérés ici comme plutôt "tendres" et même par certains pour des "vendus"…
Par exemple lorsque Hassan Iquioussen en visite dans l’île l’année dernière avait "osé" expliquer qu’il était stupide de faire le sermon du vendredi en arabe devant une assemblée qui ne comprend pas l’arabe, et qu’il serait plus judicieux de le faire en créole, cela a provoqué de vives critiques à son égard de la part de certains "imams" qui l’ont accusé d’égarement (sic !).
Quand Hassan Iquioussen s’étonnait du rideau qui séparait l’assemblée des garçons de celle des filles, il ne récoltait qu’incompréhension.
Je doute que cet islam-là puisse encourager positivement la véritable réforme radicale. Au contraire, il la combattra.
Par contre ce qui est positif ici pour la laïcité, c’est l’implantation réussie des mosquées, les cimetières musulmans, le fait que chacun puisse se déplacer dans sa tenue propre : que ce soient les zarabs, les malbars, ou toutes les autres composantes ethnico-religieuses, sans préjuger que ce terme soit le mieux adapté pour La Réunion.
Revenons à la "réforme" que vous appelez de vos vœux : quels sont les outils que vous proposez ?
Je parle effectivement de "boîte à outils du praticien de l’Islam". En Islam, il y a trois niveaux : l’Islam, l’Iman et l’Irsan.
L’Iman, c’est la maîtrise de la cause et de l’effet. Il y a un verset du Coran qui dit que "chaque âme considère ce qu’elle a préparé pour demain". Aujourd’hui, c’est le demain d’hier : en regardant ce que j’ai fait hier, je comprends comment j’ai préparé aujourd’hui.
Dans le coaching de Muhammad qu’on appelle le Dîne et souvent traduit par "religion" mais qui signifie "relation de cause à effet", il y a donc l’Islam, Iman, l’Irsan.
Se concentrer sur le premier, c’est en rester au visible : aux attitudes, à l’environnement, aux vêtements.
Manier l’Iman, c’est utiliser une loi universelle, celle de l’émanation, connue aujourd’hui sous le nom de "loi de l’attraction" pour faire advenir ce que l’on veut dans notre vie, de manière complètement délibérée.
L’Irsan consiste à maîtriser les processus qui mènent à l’éveil, à l’illumination.
Les piliers de l’Islam sont des outils de coaching.
Le premier, c’est une manière particulière de penser.
Le deuxième, la Salat, l’alignement émanatoire délibéré consiste à nous aligner sur la façon de voir de notre être intérieur et non sur notre Ego.
La Zakat, troisième pilier, est l’offrande émanatoire : c’est un principe universel bien connu des initiés qui dit que seul ce que je donne est à moi.
Le quatrième pilier, c’est le Ramadan : le jeûne que l’on appelle as-syam. Je le traduits par "vigilance émanatoire" : un processus de filtrage de ce que je mange, bois, regarde, dis, pense et qui m’aide à me focaliser sur les aspects positifs de ma vie et donc, à repousser l’attraction négative et à n’attirer que ce qui est positif.
Quant au cinquième pilier, c’est le Hadj : voyage émanatoire vers Dieu, ou éveil métaphorique.
Cela ne consiste donc pas seulement à se rendre à La Mecque ?
Le Prophète a enseigné que nombre d’actions, quand elles sont accomplies correctement, valent plusieurs hadj.
Quelqu’un qui ne s’est jamais rendu à La Mecque peut être plusieurs fois hadji.
Pour aller à La Mecque, il faut des moyens.
Le hadj, c’est aussi la mise en partage de l’abondance. D’ailleurs, le Ramadan est appelé "mois de mutualité".
Le hadj, je le rappelle, vient après le Ramadan.
Concrètement, comment le coaching de Muhammad fait-il avancer ?
Au VIIe siècle, Muhammad a propulsé la péninsule arabique complètement barbare sur le devant de la scène mondiale.
Quelle que soit la faiblesse des moyens dont on dispose, on sait que son coaching contient une promesse de croissance.
Même les non-Musulmans, qui ne sont pas entrés en Islam et ne sont pas convertis, en ont bénéficié.
Le Prophète n’était pas obsédé par les conversions.
Younous Jonas est Coach Professionnel. Diplômé en Psychologie et Sociologie en Sorbonne depuis 15 ans, il a été formé au Coaching et à la Programmation neuro-linguistique à l’Institut International de Coaching –ICI Coach. Il est affilié à la FFCPRO, la Fédération Francophone des Coachs Professionnels.
www.younousjonas.com
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