Humiliation, fatigue, souffrance, pleurs… Voilà ce que racontent une trentaine de membres du Collectif des passagers en colère.
Tout a commencé avec l’annulation d’un vol Marseille-Réunion d’XL Airways le 23 juin dernier. « C’était trois, quatre jours de parcours du combattant », affirme Stéphanie Beaussillon, porte-parole du collectif.
Le jour de l’annulation – à cause de la grève des contrôleurs aériens – les bagages sont rendus à 188 passagers. « On nous a demandé de rentrer chez nous à Marseille ou ailleurs en France si on avait de la famille », raconte-t-elle.
Pour les autres, c’était l’hôtel, mais que pour certains. Une cinquante de passagers ont donc passé la nuit à l’hôtel en espérant avoir un vol vers La Réunion le lendemain…
Mais le 24 juin, ces derniers sont redirigés vers la gare SNCF, après plusieurs heures d’attente à l’aéroport, pour prendre un train vers Orly. « Il était prévu que l’on obtienne ensuite un vol d’Orly vers La Réunion, explique Stéphanie Beaussillon, mais nous n’avions pas de billet de train et personne n’était au courant donc on a attendu plusieurs heures à la gare ».
Après une autre longue attente, les passagers décident de repartir vers l’aéroport de Marseille en navette, à leurs frais. « Mais la navette, qui penchait trop d’un côté, ne pouvait transporter le groupe en entier et a donc décidé de laisser une dizaine de personnes au bord de l’autoroute avant de revenir les chercher », s’indigne-t-elle. Parmi les personnes en attente, des femmes seules avec leurs enfants, ajoute-t-elle.
Enfin de retour à l’aéroport de Marseille à 17h, toujours le 24 juin, le groupe décide de bloquer la porte d’embarquement « pour se faire entendre ». Cela attire l’attention d’un représentant d’XL Airways qui leur fournit un bon pour des rafraîchissements.
Ils sont ensuite envoyés à Orly sur un vol d’Air France, avec pour destination finale Roissy Charles de Gaulle où ils devaient obtenir un vol. Mais à Orly, personne n’est au courant de leur situation et ils se voient contraints de prendre un bus, par leurs propres moyens, jusqu’à Roissy.
Les malheureux passagers arrivent bien à Roissy mais trop tard et ratent le vol d’Air Austral de 23h vers La Réunion. « Nous n’avons toujours pas mangé ou bu », ajoute Stéphanie Beaussillon. Ils passent donc la nuit « à même le sol » dans l’aéroport.
Et le lendemain, le 25 juin, un nouveau blocage au niveau d’XL Airways pour attirer l’attention d’un responsable. Ils passent ainsi la journée dans un hôtel.
Stéphanie Beaussillon sera parmi les derniers à quitter la métropole, le 27 juin.
« C ‘était humiliant on n’avait aucune dignité humaine, avoue-t-elle, on était comme du bétail ». Le groupe comptait des enfants et des personnes handicapées.
« On veut que quelqu’un nous explique ce qu’il s’est passé »
Le Collectif des passagers en colère, soutenu par l’association Agir Pou Nout Tout, aimerait comprendre : « On veut que quelqu’un nous explique ce qu’il s’est passé pour que ça ne se reproduise pas ».
Les membres du collectif demandent aussi une reconnaissance du préjudice moral, physique et financier subi.
Ils cherchent à contacter d’autres passagers du 23 juin concernés.