Eric Woerth a été interrogé hier, durant près de huit heures, par les hommes de la Brigade financière concernant l’affaire Bettencourt. Que ce soit concernant l’embauche de sa femme ou le financement politique occulte, le ministre du Travail a tout nié. C’est son avocat Me Leborgne, qui a rapporté les propos de son client durant l’entretien. Un long entretien « parce qu’Eric Woerth voulait donner toutes les explications, il a dit depuis longtemps qu’il était impatient d’être entendu, il a subi les romans, les allégations, les soupçons qui l’ont concerné pendant un certain temps. C’était pour lui l’occasion d’y mettre un terme ».
Concernant l’embauche de sa femme, Laurence Woerth, dans la société Clymène qui gère la fortune de Liliane Bettencourt, le ministre a nié en être à l’origine, comme l’avait dit Patrice de Maistre. « A aucun moment il n’est intervenu pour que son épouse soit embauchée par Patrice de Maistre, explique son avocat. (…) Il a admis avoir évoqué avec Patrice de Maistre, au cours d’une conversation banale, la profession de son épouse, étant donné les formations à peu près semblables de l’un et de l’autre. Cela se passait à un moment où il n’était pas ministre ».
Concernant les 150.000 euros remis à Eric Woerth et qui auraient servi au financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy : « Il a, avec une vigueur et une énergie particulière, nié avoir reçu un quelconque financement politique qui eut été non conforme à la loi », précise Me Leborgne. En revanche, pas un mot sur un éventuel traitement de faveur sur les déclarations fiscales de la milliardaire.