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Vrai marchand de sommeil ou vraie tricherie familiale ?

Un dossier bourré d’incohérences !

Ecrit par Jules Bénard – le vendredi 17 avril 2015 à 09H45

Ahmed comparaît devant la correctionnelle pour la 4è fois, pas moins. Mais comme le faisait remarquer hier son avocat, le bâtonnier Georges-André Hoareau, les précédentes condamnations, de la même farine, ont été annulées en appel. A croire que quelqu’un en veut à ce loueur d’appartements !

Ce dossier est bourré d’incohérences jusqu’à la gueule et si l’on s’en tenait aux seuls termes de la citation, on aurait vite fait de penser qu’Ahmed n’est qu’un salaud de marchand de sommeil comme cette île en compte tant. La réalité est à mille lieues et met en cause bien des institutions. On va essayer de faire simple… courage !

Les termes flous de la prévention

Ahmed a acquis auprès de la SEMADER huit logements situés à Saint-Louis, qu’il loue à des familles aidées par la CAF.

En l’affaire, il lui est reproché d’avoir triché sur la surface locative d’un F5 (les aides de la CAF sont modulées selon cette surface). Au moins 3 pièces ont moins de 7 m2 et sont basses de plafond : 1m80 ! Autant dire que seuls les enfants ou les nains peuvent s’y mouvoir sans se cogner au plafond. Et 7 m2, c’est invivable.

Bref, le F5 se révèle être un F2. En fonction de quoi il est reproché au bailleur d’avoir trop perçu plus de 10 000 euros de la CAF. Bon !

Des incohérences à vous coller le tournis

Un – Il lui est reproché d’avoir donné un logement insalubre à une famille de huit personnes. Diable-diable !

Il faut savoir que lorsque cette brave dame est venue louer cet appart auprès de lui, elle s’est présentée avec ses deux enfants dans les bras. Problème soulevé à l’audience par le bâtonnier :

« Ses deux enfants n’ont que 5 mois de différence. Je sais que les femmes mahoraises sont très fécondes mais cet intervalle réduit est louche, à tout le moins « (sic !)

Deux – L’insalubrité citée par la prévention est en réalité une « surface trop faible »… pour une famille de 8 enfants. On est très loin des 3 personnes (la mère et ses DEUX enfants) en question au départ. Qui sont les autres ? Le dossier reste muet comme une carpe koï sur la question.

Trois – On reproche à Ahmed le refus de reloger décemment cette famille « nombreuse », relogement imposé par la préfecture sur rapport de la SEMADER.
« Il a loué cet appartement à 3 personnes, a souligné le bâtonnier, et on exige de lui qu’il en reloge 8, dont 5 dont il n’a jamais été question dans le bail initial ! »

Quatre – D’une part, on ne lui a accordé qu’un délai très court pour le relogement : 4 mois. C’est Mission impossible. Mais il a quand même essayé. Et chaque fois, s’est heurté au refus de la mère de famille nombreuse. Motif : trop cher.

Cinq – Selon le propre témoignage de la « victime », c’est l’assistante sociale de la SEMADER qui lui a conseillé de refuser les relogements proposés. Et de ne plus payer son loyer !

Six – La « victime » ne règle donc plus son loyer depuis deux ans mais de ça, la prévention ne dit mot. Deux poids deux mesures ? Et l’on s’étonnera après que les gens en général gueulent au charron parce que cette foutue république est inégalitaire. Je sais, ça la fout mal de le dire mais si on continue à avoir peur des mots, bientôt on ne dira plus rien. Et ça, nous nous y refusons !

Sept – Ce qui est sûr, ce sont les mensurations. Un F5 devenu F2 ; 86 m2 qui se réduisent comme peau de chagrin à 45 m2 ; pour 850 euros, c’est beaucoup, c’est trop.

Huit – C’est la SEMADER, bailleur soi-disant « social » (« laissez-moi rigoler », dit la baleine qui passe au large en ce moment), la Semader donc qui a construit ce truc difforme et inhabitable, avec des permis délivrés par les autorités compétentes (et qui le sont si peu), mairie de Saint-Louis, haute administration, RHI, j’en passe et des plus saumâtres.

Un bâtonnier remonté comme un coucou !

Le bâtonnier Georges-André Hoareau n’y est pas allé par quatre chemins.
« Voilà à quoi servent nos impôts, entretenir une Mafia officielle ! A payer l’assistante sociale qui incite une locataire à refuser les relogements proposés et à suggérer un délai d’exécution trop court. Car c’est elle qui a tout téléguidé. Et où est-elle aujourd’hui ? Elle fabrique des cas sociaux et en vit. En vit bien. Il y a d’ailleurs une note authentique, établie par une autre assistante sociale, qui démonte tout le système mafieux qui, à Saint-Louis, dirige tout ça : la mairie, la SEMADER, et les vrais marchands de sommeil dont on ne saurait nier l’existence. »

« Mon client a loué à 2 personnes et on voudrait qu’il en reloge 50 ? Ceux qui le pensent devraient alors prendre le surplus chez eux. Cette dame accueilli les enfants en surnombre après avoir loué l’appartement. A qui la faute ? Au loueur ? »

« Pourquoi madame la substitut ne poursuit-elle pas la préfecture, la mairie, la Semader, l’assistante sociale ? » Il n’a pas ajouté « qui sont mouillés jusqu’à l’os » mais le cœur y était.

Quelque part au cours des débats, l’expression « seuil de tolérance atteint » a été lancé.
Ahmed a juste été convaincu d’escroquerie à la CAF (ce qu’il n’avait jamais nié) et condamné à rembourser 10 000 euros. Et relaxé des autres chefs de la poursuite.

 

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