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Voyage Réunion/métropole : Quel bilan carbone pour un passager réunionnais ?

Dans le secteur des transports, l‘avion est champion de la pollution. En 2018, ce sont pas moins de 918 millions de tonnes de CO2 qui ont été laissés dans le ciel par les avions, selon le rapport de l'[International Council on Clean Transportation]urlblank:https://theicct.org/ rendu jeudi 19 septembre. Une pollution qui représente 2,4% des émissions de CO2 dues […]

Ecrit par zinfos974 – le dimanche 29 septembre 2019 à 13H14
Dans le secteur des transports, l‘avion est champion de la pollution. En 2018, ce sont pas moins de 918 millions de tonnes de CO2 qui ont été laissés dans le ciel par les avions, selon le rapport de l'[International Council on Clean Transportation]urlblank:https://theicct.org/ rendu jeudi 19 septembre.

Une pollution qui représente 2,4% des émissions de CO2 dues à l’utilisation de combustibles fossiles à l’échelle mondiale, et qui est en forte progression depuis 2013 (+30%). À La Réunion, le secteur aérien représente 32% de la consommation globale de carburant (après le secteur routier, 66%).

Si au kilomètre, les émissions de CO2 sont équivalentes à celle d’une voiture individuelle (mais 45 fois supérieures au TGV), l’avion reste plus polluant car il faut prendre en compte la grande vitesse et les longues distances parcourues, fait remarquer Aurélien Bigo, doctorant sur la transition énergétique dans les transports à l’Ecole polytechnique, dans un [article relayé par France Info]urlblank:https://www.francetvinfo.fr/economie/aeronautique/impact-du-transport-aerien-sur-le-climat-pourquoi-il-faut-refaire-les-calculs_3435423.html . 

Il en ressort qu’une heure en avion est 13 fois plus émettrice qu’une heure en voiture, et un trajet en avion est en moyenne 125 fois plus émetteur qu’un trajet en voiture (et même plus de 1.500 fois plus émetteur que le train). À noter d’ailleurs qu’en plus du CO2, l’avion déverse également de l’ozone (O3), un gaz à effet de serre, et des cirrus qui ont un effet réchauffant – sans compter le forçage radiatif (effet réchauffant des émissions de l’aérien).

Des comparateurs pour estimer les émissions

À La Réunion, l’avion est le moyen de transport systématiquement utilisé pour se rendre sur un autre territoire, insularité oblige. En 2018, l’axe Réunion/métropole représentait 60% de l’activité de l’aéroport Roland Garros (soit près d’1,5 million de passagers). Mais que représente en termes d’émission de CO2 un aller/retour Réunion/métropole ?

Difficile d’obtenir des chiffres officiels avec l’ADEME Réunion ou l’aéroport, mais plusieurs calculateurs en ligne permettent d’estimer les émissions de CO2. Tous ne se basant pas exactement sur les mêmes éléments pour effectuer leurs calculs, les sites ne parviennent pas tous au même résultat. Selon [calculateurco2.org]urlblank:http://calculateurco2.org/ , il faut compter 4,12 tonnes par passager en classe éco pour un aller/retour Réunion/Paris. En classe affaire, cela passe à  9.63 tonnes. 

On trouve un résultat quasi-équivalent sur [Climatemundi.fr]urlblank:https://www.climatmundi.fr/calcul-des-emissions-de-co2-avion-_l_FR_r_12.html  avec 3,97 tonnes en classe éco et 9,28 tonnes en classe affaire ([un passager en classe affaire pollue plus]urlblank:https://www.ecoco2.com/blog/en-avion-les-passagers-de-premiere-classe-emettent-plus-de-co2-que-les-autres/  en raison notamment l’espace occupé par un siège et des bagages plus lourdes), et sur [Goodplanet.org]urlblank:https://www.goodplanet.org/fr/calculateurs-carbone/ : 4,11 tonnes (en classe éco). Sur Green tripper, le comparateur évalue à 2,26 sans le forçage radiatif et 4,14 tonnes forçage radiatif inclus. Des résultats là aussi plus que doublé en classe affaire.

D’après le calculateur d’Air France, il faut compter moins, soit 1,5 tonne. Un chiffre qui doit être multiplié par 0,2 pour connaître les émissions carbone « dues à la production et à la distribution de carburant utilisé pour votre vol, pour l’ensemble des gaz à effet de serre CO2, CH4 et N2O », précise le site. La direction de l’avion civile, qui estime le CO2 émis à 1,3 tonne, rappelle qu’une tonne de CO2e (équivalent CO2) représente « les émissions annuelles moyennes d’un Français pour le chauffage de son domicile », ou encore plus parlant à La Réunion, « les émissions d’une voiture moyenne en France pour effectuer 5.000 Km (soit 198g CO2e/km) »

La compensation, une solution ?

La toxicité de l’avion pour notre planète étant désormais connue de tous, des mécanismes de compensation ont vu le jour. Des sites proposent ainsi de verser une somme d’argent (proportionnelle aux tonnes de CO2 générées) afin de financer des projets de réduction des gaz à effet de serre. Parmi les labels sérieux recensés par les [Décodeurs]urlblank:https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/03/06/le-principe-de-compensation-carbone-est-il-efficace_5432105_4355770.html du Monde, le Verified Carbon Standard ou encore le Voluntary Gold Standard.

Une solution dont l’intérêt est toutefois relativisé, notamment par Jean-Marc Jancovici, ingénieur conseil en énergie, qui s’exprimait déjà sur le sujet dans [Libération]urlblank:https://www.liberation.fr/evenement/2006/10/31/compenser-c-est-aussi-penser-qu-on-peut-ne-rien-changer_55945  en 2006. « C’est une forme d’indulgence des temps modernes. Physiquement, aucun paiement ne va ‘annuler’ des émissions qui auront bien eu lieu, si nous prenons l’avion », expose-t-il, préférant la mise en place d’une taxe progressive des énergies fossiles. Et de faire remarquer : « La meilleure manière de réduire, c’est encore… de réduire ! ».

Mais une solution qui apparaît intéressante pour les émissions impossibles à éviter. L’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) explique d’ailleurs que la démarche de compensation volontaire a vocation à s’inscrire dans une logique de 3 étapes successives. D’abord « l’acheteur réalise l’évaluation de ses émissions GES (gaz à effet de serre) ». Ensuite « il met en place des actions pour réduire ses émissions GES », et enfin, « il peut alors chercher à compenser les émissions GES qui n’auraient pu être être réduites malgré ses efforts ».

 

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