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Voulez-vous rentrer au Sri-Lanka ? « Non ! »

Le passage devant le juge des libertés se poursuit ce mercredi midi au tribunal de grande instance de Saint-Denis. Les avocats qui se sont mobilisés depuis le week end pour les défendre tentent de démontrer, minute par minute au fil des récits de chacun des demandeurs d'asile, que leurs droits ont été bafoués entre samedi et dimanche, avant qu'ils ne puissent entrer en contact avec les migrants. Pire selon les avocats, certains sri-lankais auraient été incités à signer un document qui stipulait qu'ils étaient d'accord pour être ramenés chez eux. L'audience se poursuit.

Ecrit par R.Labrousse - L.Grondin – le mercredi 19 décembre 2018 à 13H03

Depuis midi, le juge des libertés procède a l’audition de chaque demandeur en vue d’une prolongation de leur séjour sur le sol français. Le premier migrant interrogé dit ne pas avoir eu connaissance de son droit à un avocat avant ce matin, ni connaissance de sa possibilité de demander l’asile.

Les avocats cherchent à mettre en évidence le non respect des droits des 62 personnes en posant des questions sur les informations qui leur ont été délivrées depuis samedi. Les migrants prétendent, dans l’ensemble, n’avoir pas reçu d’informations sur leurs droits et être restés enfermés dans leurs chambres d’hôtel depuis vendredi soir. A la question du juge qui leur demande clairement s’ils veulent rentrer au Sri-Lanka, la réponse est nette : « non ! »

Ils prétendent dans l’ensemble avoir signé un formulaire sans l’avoir compris … et qui stipulerait qu’ils ne veulent pas d’avocat. 

Le nom du ou des passeurs reste un mystère

Une femme interrogée par le juge prétend quant à elle avoir payé son voyage en échange d’une moto. Une anecdote qui vient appuyer la thèse d’un véritable réseau de passeurs qui promettent d’acheminer les boat people vers la destination Réunion. Elle affirme sans surprise vouloir rester à La Réunion mais ne sait pas comment on fait la demande. Elle répondait à la question de l’un des avocats : « vous a-t-on expliqué que vous pouviez demander à rester ici par le droit d’asile ? ». Néanmoins, aucun des migrants ne veut livrer le nom de la personne à qui ils ont payé leur voyage. Le prix du voyage pourrait varier de 40 000 à 100 000 roupies, soit entre environ 200 et 500 euros, selon la condition sociale des individus. Une traversée qui durerait environ une vingtaine de jours. 

Autre fait révélé il y a quelques minutes durant l’audience, les réfugiés disent n’avoir pas reçu de vêtements mais un kit d’hygiène depuis leur arrivée. 

Les auditions des demandeurs d’asile ont pris fin aux alentours de 15h. Des demande d’asile politique sont également en cours.

Les plaidoiries ont débuté peu avant 15H30. La PAF (Police aux frontières) et la préfecture sont également représentées dans le cadre des éventuels renouvellements de placement en zone d’attente pour 8 jours. 

51 procédures ont été dressées pour les 62 personnes, les enfants étant rattachés. 10 décisions ont été rendues par l’OFPRA parmi lesquelles 8 refus et deux accords de demande d’asile. L’OFPRA affirme pouvoir rendre ses décisions complètes samedi au plus tard.

La PAF a notamment pointé du doigt la positions des avocats. Ces derniers sont entrés en contact avec les non-admis, c’est-à-dire les migrants, pour pouvoir « provoquer un vice de procédure ». La loi stipule que les avocats doivent être commandés par un non-admis et non entrer directement en contact avec eux de leur propre chef. Les services de l’État affirment par ailleurs que les droits ont bien été notifiés lors de la procédure de non-admission des Sri-Lankais. 

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