Alors que l’enfant de 11 ans, en situation de handicap, devait rentrer chez sa mère fin mars, le vol a été annulé à deux reprises. « Comme je ne travaillais pas, ça ne m’a pas dérangé », raconte-t-il. Mais la troisième fois, la situation est tout autre. Car le vol prévu le 2 juin à destination de Marseille est remplacé par un vol vers Paris.
« En raison des circonstances exceptionnelles, Air Austral n’est pas en mesure de proposer un réacheminement des passagers de Paris vers Marseille », lui apprend en effet la compagnie par mail ce mardi. « Mon fils doit quitter une zone verte pour aller dans une zone verte, en passant par une zone rouge imposée », s’indigne-t-il, inquiet pour la santé de son marmaille.
« Nous n’avons pas de solution »
Si Air Austral propose de reporter le voyage, le père de famille, au chômage, n’en a plus les moyens. « J’ai une proposition d’embauche pour commencer le travail le 3 juin », explique-t-il. « Et mon fils a ses médecins là-bas, il est scolarisé là bas. Je refuse qu’on le prenne en otage », s’indigne-t-il.
De son côté, Air Austral explique être soumise aux mesures gouvernementales. « Nous ne pouvons maintenir que deux vols vers Paris par semaine », explique la compagnie. « La crise a cette particularité qu’il y a très peu de visibilité. Nous sommes obligés d’établir des scénarios et adapter notre programme en fonction des informations qu’on récolte au fur et à mesure. Les TGVAIR (qui permettent de relier Paris à Marseille en TGV, ndlr) sont suspendus. Pour les passagers qui doivent se rendre à Marseille, pour l’instant, nous n’avons pas de solution. On établit des règles compte tenu du contexte et on sera amené à étudier les situations au cas par cas ». Quand à une possible indemnité, Air Austral répond : « Nous sommes dans des circonstances extraordinaires donc nous n’avons pas prévu de compensation ».